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Ligue 1 : Pourquoi l'OM reste nostalgique de Bielsa

Vincent Bantit

Mis à jour 10/01/2016 à 00:51 GMT+1

LIGUE 1 - Cinq mois après le départ de Marcelo Bielsa de l'OM, l'ombre d'El Loco plane toujours sur le club olympien, qui reçoit Guingamp (21h00).

Une banderole à l'effigie de Bielsa

Crédit: AFP

Dimanche, Michel s'apprête à retrouver Guingamp. Pour l'entraîneur de l'OM, c'est un mauvais souvenir. "C'était seulement mon deuxième match après la victoire face à Troyes (6-0), se rappelle le coach espagnol. On n'était pas encore bien en place sur le plan tactique. Et on s'était incliné 2-0 lors de cette première rencontre à l'extérieur pour moi." Depuis, le club olympien a redressé la barre loin de ses bases. Mais les résultats à domicile restent très médiocres. Surtout, la qualité de jeu olympienne de la saison dernière s'est évaporée en même temps que l'essentiel des joueurs qui la composaient. Et la nostalgie de Marcelo Bielsa, qui a quitté l'OM le 8 août au soir de la première journée de championnat, est plus forte que jamais.
  • Des supporters qui n'ont pas pris le virage
Rarement un absent n'aura été aussi présent. Au stade Vélodrome, le portrait de Marcelo Bielsa est systématiquement affiché par "La Vieille Garde". Ce groupe de supporters, présent dans le virage Sud, expose les traits d'El Loco en noir et blanc. Souvent, un message accompagne l'image de l'ancien coach de l'OM. Contre Monaco, on pouvait lire : "Unis, nous sommes invincibles !" Ces petites phrases -captées lors des entraînements à huis-clos par les caméras du club la saison dernière pour être diffusées dans l'émission "Objectif match"- faisaient le bonheur des afficionados du gourou argentin. Pourtant, exhiber en pleine lumière les contours du prédécesseur de Michel ne plait guère au club marseillais. Les stadiers ont ainsi plusieurs fois ordonné aux supporters de retirer le portait de leur idole...
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Hommage à Marcelo Bielsa au Vélodrome lors d'OM-Troyes

Crédit: Panoramic

Si les fans olympiens continuent de vouer un culte aussi particulier à leur ancien coach, c'est d'abord parce que Bielsa avait réussi à leur redonner envie d'aller au stade. "Avec lui, on ne s'est jamais ennuyé au Vélodrome, lâche Sébastien, 42 ans, abonné depuis 12 ans en Virage Nord. C'est ça que l'on regrette le plus." Champion d'automne, l'OM avait vécu une première partie de saison faste avec El Loco. Seul Montpellier avait réussi à ne pas perdre en venant à Marseille. Nice (4-0), Rennes (3-0), Saint-Etienne (2-1), Toulouse (2-0), Lens (2-1), Bordeaux (3-1), Nantes (2-0), Metz (3-1) et Lille (2-1) avaient tous subi la loi de l'OM. Le contraste est terrible avec l'équipe actuelle, incapable de gagner chez elle en championnat depuis le 13 septembre...
  • Des éducateurs orphelins de sa méthode
Le spleen de Bielsa touche aussi le cœur du club olympien : les éducateurs. Entraîneurs des équipes de jeunes, ceux-ci aimaient passer du temps à regarder les séances de l'ancien sélectionneur du Chili. "Il se passait toujours quelque chose, explique l'un d'entre eux. C'était un vrai régal. On apprenait beaucoup en le regardant." Sa méthode et son système de jeu ont marqué le club marseillais au fer rouge. La saison dernière, plusieurs adeptes d'El Loco appliquaient d'ailleurs les principes de l'Argentin à leur équipe de minots. Pressing haut, importance des latéraux et jeu à terre très développé : le style Bielsa était aussi visible au sein de la formation à l'OM.
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Marcelo Bielsa lors de Marseille - PSG en Ligue 1, le 6 avril 2015

Crédit: AFP

Méticuleux, Bielsa ne laissait rien au hasard à Marseille. C'était certainement sa marque de fabrique principale. "C'est surtout son professionnalisme qui nous a impressionné, confie un autre responsable d'équipe de jeunes à l'OM. Il était vraiment amoureux du souci du détail. On n'avait jamais vu ça ici..." Les liens qu'avait tissés Bielsa avec ces éducateurs de l'ombre étaient bien réels. Et ils passaient la plupart du temps par Diego Reyes. Le petit Chilien tenait un registre détaillé de tous les joueurs du club âgés de 15 ans à 21 ans. Il prenait un soin tout particulier à dialoguer avec les entraîneurs pour connaître davantage que le simple aspect sportif lié au joueur. Cette proximité avec l'école de formation avait notamment vu Bilal Boutobba, plus jeune joueur à avoir porté le maillot de l'OM, Stéphane Sparagna ou Jérémie Porsan-Clemente débuter en professionnel avec le club olympien la saison passée.
  • Des observateurs moins passionnés
"Qu'est-ce qu'il va nous sortir aujourd'hui ?" C'était la question récurrente qui animait les discussions avant chacune des conférences de presse de Marcelo Bielsa. Il faut dire que depuis le 4 septembre 2014, on pouvait s'attendre à tout avec El Loco. Ce jour-là, il avait sorti le lance-flammes pour mettre à mal son président, Vincent Labrune, coupable selon lui de ne pas avoir tout fait ce qu'il pouvait lors du mercato qui venait de s'achever. Tout au long de la saison, ses sorties médiatiques furent des temps forts de son passage à Marseille.
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Marcelo Bielsa (OM), pour sa première conférence de presse de la saison, le 6 août 2015

Crédit: AFP

Accompagné de son traducteur au style peu académique, Marcelo Bielsa formait un duo à part dans la galaxie de la Ligue 1. Face à eux, Michel paraît forcément plus monotone voire monocorde. L'entraîneur espagnol ne joue pas dans le même registre que son prédécesseur. Il se montre beaucoup plus "corporate". Impossible pour l'ancien milieu de terrain du Real Madrid d'annoncer sa démission au soir de la première journée. C'était pourtant le dernier geste d'El Loco. Une annonce que beaucoup n'ont toujours pas comprise ni acceptée. Ils auront vraiment du mal à oublier Bielsa...
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