OL-OM (1-1) : Oublier la Ligue des champions ? Pour Marseille et Lyon : c'est "non, non et non"

Frustration. Voilà le mot à la mode et employé à toutes les sauces dans les couloirs tout neufs du Parc Olympique Lyonnais ce dimanche, après OL-OM (1-1). Les sourires étaient rares, les mines dépitées. Marseillais et Lyonnais n'ont pas aimé l'épilogue de cette 22e journée qui les a obligés à partager les points. Monaco est désormais loin, à 9 points, et la deuxième place n'a jamais semblé aussi lointaine. Chacun a sa dose de regrets.

Marseille a pesté contre l'arbitrage et cette immense erreur de marquage sur l'égalisation de Corentin Tolisso : "Le but qu'on encaisse était largement évitable", a regretté un Steve Mandanda irréprochable. "Avec un peu de concentration et de communication on aurait pu éviter de laisser ce joueur (ndlr : Tolisso) tout seul." Rémy Cabella était le plus échaudé des trois Marseillais à s'être arrêtés devant la presse. "On est très, très déçu, ce soir on avait mieux à faire, en ouvrant le score on avait fait le plus dur, a confié le buteur du soir, le regard noir. On a un peu de mal sur les coups de pieds arrêtés, c'est ce qui nous manque."

Erreur d'arbitrage face au PSG en Coupe de la Ligue (2-1), erreur de Corentin Tolisso à Saint-Etienne (1-0), immense Steve Mandanda face à l'OM (1-1) : Lyon accumule les bonnes raisons de ne pas s'imposer en 2016 face aux grosses écuries du championnat. Et à force de ne pas concrétiser sa domination, Lyon fait du surplace : "On n'a pas ce brin de réussite qui nous permettrait de gagner ces matches", a regretté Maxime Gonalons, toujours à l'aise à l'heure du service après-vente. "Sur les deux derniers on prend un point sur six, mais quand on voit tous les ingrédients qu'on met sur le terrain, c'est dommageable de n'être pas récompensés."

Si la frustration déborde dans les deux camps, c'est aussi, et surtout, parce que la deuxième place, l'objectif initial des deux Olympiques, s'éloigne semaine après semaine. Lyon a beau progressé dans son expression collective, Marseille a beau étendre sa série d'invincibilité à l'extérieur depuis le 4 octobre dernier, Monaco se fait la belle dans son coin et sans faire de bruit. Neuf points d'écart à 16 journées de la fin, ce n'est pas insurmontable, mais le fossé commence à être significatif.

"Des équipes qui commencent à prendre le large, comme Monaco. Ils ne jouent pas le meilleur football mais ils prennent des points", reconnaît justement Maxime Gonalons. Tout ce qui manque à l'OL malgré "l'investissement des joueurs" (Génésio), "les nombreuses occasions" et "les progrès réels" (Aulas). La vérité cinglante du classement est cruelle. Mais ne comptez pas sur l'OL et l'OM pour lâcher le morceau : "La deuxième place? C'est jamais fini dans la vie!", a prévenu Rémy Cabella. "On va tout jouer à fond jusqu'au bout. On ne lâchera pas la ligue des champions." "Oublier la Ligue des champions? Non, non, non, pas à la 22e journée!", lui a répondu en écho Maxime Gonalons.

Adepte de la méthode Coué, Jean-Michel Aulas est même allé fouiller dans sa mémoire pour continuer d'y croire : "J'y crois ferme. Une année, en 2004, Monaco a eu 10 points d'avance sur nous et on a fini champions." C'était début janvier. Mais au soir de la 22e journée, il n'y avait déjà plus que quatre points d'écart entre Monaco et Lyon. Soit cinq de moins qu'aujourd'hui.