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Acheter Neymar tout en dribblant le fair-play financier, le grand défi du PSG

Loris Belin

Mis à jour 28/07/2017 à 17:26 GMT+2

TRANSFERTS – Alors que le feuilleton Neymar vit une nouvelle journée, Paris espère toujours l'arrivée de l'attaquant brésilien. Il lui faudra pour cela trouver un subterfuge pour ne pas être embêté par le fair-play financier, tant le transfert devrait atteindre des sommes colossales.

Nasser Al-Khelaïfi, PSG, en mai 2016

Crédit: Panoramic

L'UEFA ne laissera pas passer cela. Le PSG s'escrime toujours à faire venir Neymar dans l'Hexagone et ne compte pas ses sous pour parvenir à ses fins. Une clause libératoire de 222 millions d'euros payée, un salaire de 30 millions par an ou encore une prime à la signature évaluée jusqu'à 100 millions d'euros selon les rumeurs… Le Brésilien va coûter cher, très cher. Et cela ne s'arrêterait sans doute pas à cet été pour Paris, si le transfert parvenait à se conclure.
Car outre un chèque à neuf chiffres pour la venue de l'actuel joueur du FC Barcelone, le club parisien pourrait aussi avoir le droit à une réaction de l'UEFA quant aux règles financières en vigueur dans le football européen. Si le gérant du football européen n'a pas de motifs d'empêcher le transfert d'un point de vue pécunier, il pourrait intervenir a posteriori pour faire respecter le fair-play financier. Celui-ci impose à tous les clubs le principe de l'équilibre entre les recettes et les dépenses, avec la limite de 30 millions d'euros d'endettement maximum par saison en 2017/2018. Pour détourner cette contrainte, plusieurs médias brésiliens et espagnols évoquaient le financement du joueur via un fond qatari pour qu'il règle lui-même le montant de sa clause libératoire et ainsi ne pas faire porter cette somme sur le budget du PSG.
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Le but du PSG face à Caen

Crédit: Getty Images

Paris est déjà dans l'œil des instances du football mondial

Ce système pourrait toutefois être considéré comme un montage semblable à la propriété d'un joueur par un tiers, ce qui est interdit par l'UEFA. Nul doute qu'elle lancerait une enquête menée par son instance de contrôle financier des clubs (ICFC). D'autant plus que les finances du Paris Saint-Germain sont déjà dans l'œil de l'UEFA depuis le lancement du concept de fair-play financier en 2011. Le règlement de celui-ci prend ainsi en compte de possibles sanctions antérieures.
En 2014, l'ICFC avait réévalué un contrat de sponsoring du PSG avec l'office du tourisme du Qatar de 200 à 100 millions d'euros, estimant que le club de la capitale essayait d'amplifier ses recettes. La manœuvre avait entraîné une sanction conséquente la même année : déficit maximal de 60 millions d'euros de la balance des transferts en 2014-2015 puis strict équilibre recettes – dépenses, assorti de 60 millions d'euros d'amendes dont 40 en sursis et une limitation de 21 au lieu de 25 joueurs engagés en C1. Des antécédents qui pourraient alourdir un peu le dossier parisien aux yeux des gendarmes du ballon rond sur le Vieux Continent.
Dans une interview parue dans L'Equipe de ce vendredi, Andrea Traverso, le responsable du fair-play financier à l'UEFA, ne l'a d'ailleurs pas caché, l'ICFC procède à des "échanges fréquents, très transparents et parfaitement cordiaux" avec les dirigeants parisiens. De bons rapports, certes mais pas de passe-droits pour autant. "Le PSG est sorti de ce régime. Mais cela ne veut pas dire qu'il peut commencer à faire ce qu'il veut. Il doit respecter les règles du fair-play financier comme tous les autres en Europe."

De la mise en garde à l'exclusion

Le PSG pourrait alors se décider à un transfert plus simple et conventionnel en absorbant le coût de la clause de sortie de Neymar dans son budget. Avec la condition des 30 millions d'euros d'endettement, le club se verrait alors avec un boulet dans son budget, non pas pour juste une saison mais pour l'ensemble de la durée de contrat du Brésilien. Car si la vente d'un joueur engendre une recette immédiate, un achat est amorti sur la durée d'engagement d'un joueur. Avec l'exemple de l'Auriverde et de sa clause à 222 millions d'euros, un contrat de 5 ans représenterait 44,4 millions d'euros par saison dans la colonne dépenses de Paris. Une somme importante que le vice-champion de France devra compenser tous les ans, en vendant des joueurs ou en obtenant des bénéfices substantiels (marketing, produits dérivés, etc…)
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Marco Verratti playing for Paris

Crédit: Eurosport

"Il est très difficile de juger ce type d'opération par avance, prévenait Traverso dans les colonnes de L'Equipe. Je ne connais pas leurs plans. Le mercato n'est pas terminé. Ils peuvent prévoir de vendre un, deux, trois ou quatre joueurs pour un montant équivalent ou supérieur. On fera les comptes à la fin." Le patron des comptes des clubs se montre même plutôt optimiste sur le sérieux de la manœuvre du PSG.
Je pense qu'ils ont bien fait leurs calculs.
Il vaudrait mieux pour eux, sous peine de nouvelles pénalités. Et le champ des possibles est large. Les sanctions possibles vont de la simple "mise en garde" au "retrait d'un titre", en passant par "le blâme", ou encore "la déduction de points". Au vu du dossier parisien déjà épais, "l'amende", "la rétention des recettes provenant d'une compétition UEFA", "l'interdiction d'inscrire des nouveaux joueurs" en Ligue des champions, "la restriction du nombre de joueurs", voire "l'exclusion des compétitions en cours et/ou futures" semblent les punitions les plus probables. Reste encore à conclure la transaction. Et ça, c'est une autre affaire.
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