Après Guingamp - OM (3-3) : "On s’est tiré une balle dans le pied"

C’est fou comme le timing change tout. En temps normal, un nul arraché à la 81e minute à dix contre onze devrait ravir toute les équipes. Mais cet OM cru 2017-2018 ne connaît pas la normalité. Surtout depuis le début de l’année civile. C’est simple, Marseille ne connaît qu’une stratégie : jouer à l’enthousiasme.

Ce vendredi, cela lui a d'abord servi. Un premier quart de rêve ponctué par deux buts et l’OM se dirigeait tranquillement vers une victoire aisée avant d’aller à Lyon défier l’Atlético. Une heure et demie plus tard, c’est avec une tête d’enterrement que les Marseillais ont regagné leur vestiaire pour y rester de longues minutes après le coup de sifflet final. Car entre temps, Marseille a sombré. Si Thauvin a sauvé la mise en fin de match, c’est bien deux points qu’ont perdus les Olympiens.

Interrogé par Canal + à la sortie du terrain, Florian Thauvin ne s’en est pas caché. Ce nul en Bretagne pourrait bien être le tournant de cette fin de saison épique entre Marseille, Lyon et Monaco : "Je suis dégoûté. Ce soir, on devait prendre les trois points et, une fois de plus, on ne le fait pas. Vraiment là, ça commence à m'énerver". Des propos qui font écho au nul concédé à Angers après avoir ouvert le score il y a deux semaines (1-1).

Au classement, rien n’est perdu. L’OM est à égalité de points avec l’ASM et ne pointe qu’à un point de l’OL. Problème : les deux jouent samedi et peuvent creuser l’écart. En somme, la troupe de Rudi Garcia n’a pu son destin entre les pieds. Et c’est bien ça le problème. Valère Germain ne disait pas autre chose, toujours au micro de Canal : "Tout est encore jouable. On se devait de prendre les six points sur les deux derniers matches. On aurait dû mieux faire". Mais les Marseillais le pouvaient-ils seulement ?

Entre une campagne européenne éreintante et un effectif pas forcément taillé pour jouer sur tous les tableaux, l’excuse paraît toute trouvée. Mais elle n’est pas retenue par l’attaquant marseillais : "On accumule les matches, certes, mais on n’a pas le droit d’être fatigués. On est en vacances dans une semaine. On ne peut pas se permettre de lâcher. On s’est tiré une balle dans le pied. Ça fait chier quand même".

Rudi Garcia était lui amer en conférence de presse. Il a tout d'abord reproché à ses attaquants de ne pas avoir assez défendu en fin de première période, permettant à Guingamp de s’offrir de nombreuses occasions en contre. Puis, il s’en est pris à l’arbitrage et à ce carton rouge donné à Steve Mandanda après l’heure de jeu : "On a perdu le match, enfin on ne l'a pas gagné, c'est un lapsus, sur leur premier but à eux. [...] Après, ce que je déplore, c'est qu'on ait été réduits à 10. J'ai passé 4 ans en Italie, je ne savais pas qu'en France la double peine (penalty plus expulsion du gardien fautif, NDLR) existait encore... Faut que je me remette à la page, comme on dit. Du coup, on a pris de la fatigue pour mercredi.".

Si les propos de l’entraîneur marseillais n’engagent que lui, ils cachent en réalité une autre vérité : l’OM doit faire all-in sur sa finale de Ligue Europa. Car désormais, Marseille n’a presque plus que deux options pour sa fin de saison. L’amertume d’une défaite en finale combinée à une quatrième place à éviter à tout prix. Ou la gloire d’une victoire en finale et la qualification directe en C1. Quitte ou double.