ASM-DFCO : Pour la place de dauphin, Monaco a pris la main

Il n'y a même pas trois semaines, avant son déplacement à Marseille, Monaco n'en menait pas large. L'ASM, qui n'avait remporté qu'un seul de ses quatre derniers matches toutes compétitions confondues avant cette rencontre, était 4e du classement. Une défaite au Vélodrome l'aurait reléguée à deux points de l'OL et quatre de l'OM. La course à la deuxième place semblait alors mal engagée pour elle.

Mais l'équipe de Leonardo Jardim a admirablement inversé la tendance en décrochant un nul sur la Canebière, avant de battre à Monaco (3-2) et de faire exploser Angers (0-4). Pendant ce temps, Lyon s'est écroulé et Marseille a lâché des points à Saint-Etienne (2-2). Monaco en a profité pour s'emparer de la deuxième place avec un point d'avance sur Marseille et cinq sur Lyon. Le momentum est monégasque, ce qui était difficile à concevoir fin janvier.

Si Monaco va mieux, c'est aussi parce que son équipe tourne mieux. Les recrues commencent à trouver leur rythme après avoir été largement critiquées. Stevan Jovetic reste sur deux buts et deux passes décisives sur ses trois dernières apparitions. Et il n'a été titulaire que face à Angers, où il a signé un doublé bienvenu en l'absence de Radamel Falcao et de Keita Baldé, en net regain de forme après un début de saison délicat. Rony Lopes est de plus en plus constant et décisif. Youri Tielemans monte lui aussi en puissance. Remis de sa blessure, le Belge a trouvé ses marques aux côtés de Fabinho à la récupération et pèse enfin dans l'entrejeu.

A l'image du Brésilien, les cadres monégasques ont aussi passé la vitesse supérieure. C'est particulièrement visible en défense. Même si l'ASM a encaissé deux buts à Marseille et deux autres face à l'OL, elle affiche quand même plus de solidité dans ce secteur que lors de la première moitié de la saison. Fabinho joue mieux son rôle de sentinelle et protège davantage une charnière où Kamil Glik et Jemerson sont aussi plus performants. A droite ou à gauche de la défense, Djibril Sidibé retrouve lui aussi son meilleur niveau tandis qu'Andrea Raggi assure un intérim irréprochable en défense. Et quand ils sont mieux, Monaco l'est également.

Il y aura évidemment un déplacement à Paris qui sera difficile à négocier le 14 avril. Mais à part ça, le calendrier des Monégasques parait plutôt abordable sur le papier. L'ASM affrontera ses deux adversaires les mieux classés à heure actuelle, Nantes (5e) et Bordeaux (7e), à Louis II. Elle jouera essentiellement contre des équipes de deuxième moitié de tableau et devra se méfier des formations en lutte pour le maintien. Mais son programme semble quand même nettement plus digeste que ceux de l'OM et de l'OL même si Leonardo Jardim s'en défend.

Déjà parce que ces deux équipes sont encore en lice en Ligue Europa et en Coupe de France, alors que Monaco, hors championnat, n'aura que la finale de la Coupe de la Ligue à disputer. L'équipe de Leonardo Jardim devrait être plus fraîche dans le sprint final. Elle aura aussi la perspective de profiter de la confrontation directe entre Lyon et Marseille pour la course à la deuxième place, le 18 mars prochain au Vélodrome. Son programme semble ainsi plus favorable que celui de ses rivaux jusqu'à la fin de la saison.