Aulas : "Ne regardons pas derrière, regardons devant"

Et trois qui font… cinq. Vainqueur d'Amiens au Groupama avec trois buts signés Mariano Diaz, Memphis Depay et Bertrand Traoré, l'Olympique Lyonnais a signé samedi sa cinquième victoire consécutive en Ligue 1. Une série inédite en championnat pour les Gones depuis plus de trois ans. Moribond au cœur de l'hiver, le club rhodanien est intenable depuis cinq semaines. Avant le déplacement de Marseille à Troyes dimanche, l'OL a pris trois longueurs d'avance sur l'OM pour consolider sa troisième place.

Officiellement, les Lyonnais ne veut pas penser à autre chose que cette troisième place. Pourtant, les voilà revenus à quatre points de Monaco, alors que le champion de France en titre doit se rendre au Parc des Princes dimanche, pour une potentielle passation de pouvoir. Ils étaient à neuf longueurs de l'ASM au soir de la 28e journée. "Nous sommes focalisés sur la 3e place plutôt que de penser à la 2e, pour laquelle nous ne maitrisons pas tous les éléments, rappelle Bruno Genesio. Puis les Monégasques n'ont pas encore perdu à Paris." Si tel devait être le cas, l'équipe de Leonardo Jardim serait pourtant clairement dans le viseur lyonnais.

Dans leur ensemble, les Gones sont sur la même ligne que leur entraîneur, à l'exception de Marcelo, qui assure "croire encore à la 2e place", le consensus du jour s'est montré plus tempéré, à l'image de Nabil Fekir, qui a effectué son grand retour après quasiment deux mois d'absence. "Revenir sur Monaco, ce sera quand même compliqué", juge l'international français.

S'ils sont aussi prudents, c'est peut-être parce qu'ils reviennent de si loin. La roue a brusquement tourné en leur faveur, et avec la rentrée de Fekir et celle de Cornet, tous les voyants paraissent au vert. Mais Genesio freine des quatre fers pour prévenir toute forme d'emballement. "Il faut toujours faire preuve d'humilité et rester bien impliqués car tout peut être très vite remis en question", avertit le coach rhodanien.

Mais avec une dynamique très favorable, et la possibilité de se focaliser pleinement sur le championnat pendant que l'OM a la tête et les jambes sollicitées par la Ligue Europa, Lyon a toutes les cartes en main pour rester sur le podium. Mais s'il peut aller chercher la deuxième place, synonyme de qualification directe pour la Ligue des champions, pourquoi pas ? Jean-Michel Aulas, lui, prend moins de pincettes que son staff. "Ne regardons pas derrière, regardons devant, plaide le président. Monaco peut encore s’effondrer." Même si JMA aussi implore d'éviter "toute suffisance."

Entre sa chasse monégasque et la nécessité de garder un œil dans le rétro sur Marseille, l'OL a donc ses ambitions entre deux chaises, mais le "momentum" est de son côté. "66 points à ce stade de la compétition est un total exceptionnel", juge même Jean-Michel Aulas. Sur le papier, les calendriers des deux équipes paraissent d'une difficulté comparable, une fois que Monaco en aura terminé avec son escapade dans la capitale. Mais dès vendredi prochain à Dijon, où il n'est jamais simple de jouer, Lyon sera mis à l'épreuve. "Il reste encore cinq matches, c'est beaucoup, et à Dijon, ce sera très difficile alors ce n'est pas l'heure de faire les comptes", conclut Genesio.