Dijon / OL (34e journée) - Avec ou sans Fekir, l'OL reste une équipe d'équilibre

Très irrégulier cette saison, l'Olympique Lyonnais s'est condamné tout seul à ne jouer "que" la 3e place à distance avec l'Olympique de Marseille. Pourtant, l'OL avait la caisse pour faire bien mieux sur le plan national. En témoigne sa série actuelle de cinq succès consécutifs. Depuis sa victoire étriquée face à Caen (1-0), le 11 mars dernier, Lyon s'est montré inexpugnable. Et c'est une première depuis trois ans.

Il fallait remonter trois saisons en arrière et l'exercice 2014/2015 pour retrouver trace d'une telle série. Les Gones l'avaient même réalisé à deux reprises en première partie de saison et au cœur de l'hiver avec leur très bonne série de sept succès de rang (entre la 16e et la 22e journée).

2017/2018 : 4 succès (J16, J17, J18, J19 - décembre 2017)

2016/2017 : 4 succès (J15, J17, J18, J19 - novembre / décembre 2016)

2015/2016 : 3 succès (J11, J12, J13 - octobre / novembre 2015)
2015/2016 : 3 succès (J24, J25, J26 - février 2016)
2015/2016 : 3 succès (J31, J32, J33 - mars / avril 2016)
2015/2016 : 3 succès (J35, J36, J37 - avril / mai 2016)

2014/2015 : 5 succès (J9, J10, J11, J12, J13 - octobre / novembre 2014)
2014/2015 : 7 succès (J16, J17, J18, J19, J20, J21, J22 - décembre 2014 / janvier 2015)

Memphis Depay vit incontestablement la meilleure période de sa carrière sous le maillot lyonnais. Très irrégulier depuis son arrivée en janvier 2017, parfois piqué au vif par Bruno Génésio, le Néerlandais a profité de l'approche du printemps pour se refaire la cerise et faire taire les sceptiques sur ses capacités à performer. Et surtout, enchaîner les bonnes performances dans un club aspirant à jouer la Ligue des champions.

Les chiffres de l'ancien du PSV et de Manchester United parlent pour lui : 18 buts et 13 passes décisives en 47 rencontres, toutes compétitions confondues. Pendant l'absence de Nabil Fekir, c'est son repositionnement en attaquant axial - dans deux différents systèmes : 4-3-3 et 4-4-2 – qui a été décisif dans cette explosion subite et que l'on n'attendait plus.

Repassé 3e au classement devant l'Olympique de Marseille à la différence de buts, l'OL, 66 points au compteur, peut nourrir quelques regrets : il valait peut-être mieux que son classement actuel, loin d'être déshonorant pour autant. Avec un bilan 12 victoires, 6 nuls pour 5 défaites, l'OL vit son meilleur temps de passage à la 33e journée depuis une décennie et la saison 2007/2008, date de son dernier titre de champion. Oui, même sans Fekir, l'OL a des temps de passage de champion de France mais... d'il y a dix ans. C'est un petit clin d'oeil.

2016/2017 :4e avec 54 points (17 victoires, 3 nuls, 12 défaites / 65 buts marqués, 39 encaissés)
2015/2016 : 2e avec 55 points (16 victoires, 7 nuls, 10 défaites / 54 buts marqués, 34 encaissés)
2014/2015 : 2e 65 points (19 victoires, 8 nuls, 6 défaites / 64 buts marqués, 27 encaissés)

Sans Nabil Fekir, l'OL a des temps de passage impressionnants. Privé de son capitaine dans le onze de départ lors de dix rencontres cette saison, le club rhodanien a trouvé la force de rester invaincu en son absence. Le bilan est plutôt impressionnant : 7 succès pour 3 matches nuls et 24 points de raflés, soit plus de la moitié du ratio en présence de l'international français. Sur les sept succès, cinq ont eu lieu lors des cinq dernières journées, ce qui correspond à la période forte de l'OL cette saison. Cela prouve une chose : le football est avant tout une affaire de collectif, dans lequel les individualités apportent leur touche comptable et psychologique.

Sur ses 72 buts marqués cette saison en Ligue 1, Lyon en a marqué 45 lorsque Nabil Fekir a été titularisé dans le onze de départ. En pourcentage, cela donne un chiffre assez élevé : 62,5%. Fekir, lui, a trouvé le chemin des filets à 16 reprises en 25 rencontres, soit un pourcentage de 22,22%.

Lorsque le meneur de jeu n'a pas débuté un match, soit dix rencontres cette saison, l'OL a quand même marqué 27 buts (37,5%). Un chiffre à ne pas négliger. Preuve que l'OL est parvenu à survivre à l'absence sportive de son capitaine.

Les creux de vague de l'OL cette saison ont plus été la résultante de données tactiques et psychologiques que les répercussions de l'absence totale ou partielle de son capitaine. Pourtant, à l'heure de son retour, c'est un club qui respire : Fekir c'est le facteur X de cet OL et l'homme qu'on veut suivre. N'importe où et n'importe quand.