Paris-Montpellier : Les coups de pied arrêtés, cette plaie qui plombe le PSG

Il ne manque pas grand-chose à ce PSG. Quand une équipe affiche déjà 111 buts inscrits au compteur alors que le mois de février n'a pas encore débuté, ça signifie qu'elle peut marquer face à n'importe qui. Avec une moyenne proche des 3,4 buts par match, Paris a de quoi faire trembler l'Europe entière. L'attaque, c'est son point fort. Mais pour parvenir à atteindre ses objectifs, les plus élevés qu'un club puisse se fixer, marquer à tout bout de champ ne suffit pas forcément.

En défense, l'équipe d'Unai Emery n'affiche pas le même niveau. Avec 26 buts encaissés en 33 matches toutes compétitions confondues, Paris concède 0,79 but par rencontre. Une moyenne assez respectable, surtout en considérant celle de son attaque, mais qui pourrait être améliorée. En travaillant un domaine en particulier : les coups de pieds arrêtés. Cette phase de jeu si importante, et si souvent décisive dans les rencontres de plus haut niveau.

Paris ne les maîtrise pas suffisamment. Sur les 26 buts concédés par le PSG cette saison, 13 sont venues sur des phases arrêtées. Dont 9 sur les 17 qu'il a encaissés en Ligue 1, soit quasiment 53% des buts qu'il a concédés. La proportion est énorme. Dans les cinq grands championnats, seul l'OM fait pire (12/22, soit 54,55%). Avec le Bayer Leverkusen (51,85%), Brighton (51,52%) et le RB Leipzig (50%), il n'y a que quatre équipes qui partagent la particularité d'avoir encaissé au moins la moitié de leurs buts sur coups de pied arrêtés avec le PSG.

Paris sur tous les types de phases arrêtées. Il a déjà concédé cinq penalties toutes compétitions confondues cette saison. Il a encaissé deux coups francs directs, l'un de João Moutinho (dévié par le mur) à Monaco (1-2) et l'autre de Nabil Fekir dimanche dernier à Lyon (2-1). Il s'était aussi incliné sur un coup franc indirect à Strasbourg, botté par Dimitri Liénard et repris de la tête par Nuno Da Costa, seul face à Alphonse Aréola (2-1).

Mais la vraie lacune de la défense parisienne, ce sont les corners. Il a encaissé trois buts sur ce type d'exercice face à Toulouse (6-2) et Rennes (1-4) en championnat, et face au Celtic (7-1) en Ligue des champions. Mais trois autres sont venus de corners mal dégagés par la défense parisienne. Il y avait eu le but de Younousse Sankharé face à Bordeaux (6-2), celui d'Emmanuel Rivière à Metz (1-5) et celui de Florian Thauvin à Marseille (2-2). Au total, Paris a concédé six buts sur ou à la suite de corners adverses cette saison toutes compétitions confondues, dont cinq en championnat.

Ces chiffres illustrent l'un des grands défauts de l'équipe d'Unai Emery : son manque de rigueur défensive. Un manque d'attention coupable illustré notamment par ses difficultés à bien défendre sur les corners adverses. Il n'y a rien d'illogique à ce que le PSG encaisse des buts par rapport à son style de jeu, et à sa volonté d'attaquer même quand il a l'avantage au score. Mais Paris concède finalement peu de buts sur des contres attaques placées. Il a plutôt tendance à se pousser tout seul à la faute.

La chance du PSG, c'est que sa marge de progression dans ce domaine est évidente. Au-delà de l'approche tactique des coups de pieds arrêtés, c'est aussi une question de concentration et d'engagement. Des paramètres psychologiques qui peuvent plus facilement être travaillés et améliorés. Mais corriger cette lacune reste un enjeu capital pour la suite de la saison du PSG et la quête de ses objectifs. Car les grands matches se jouent souvent sur des petits détails. Et les coups de pied arrêtés en font partie.