OM-Metz : Hiroki Sakai, le grand sage qui a fait oublier Nakata à l'OM

C'est l'une des images fortes qui peuplent l'imaginaire du supporter de l'OM. Le 6 mars 2005, sous la neige de Saint-Etienne, Koji Nakata effectue l'un des gestes techniques les plus ratés de l'histoire de la Ligue 1. Avec une application d'écolier zélé, le défenseur japonais prend un soin tout particulier pour effectuer une passe à un de ses partenaires. Mais le blizzard de Geoffroy-Guichard perturbe le défenseur international.

Alors que le ballon, poussé par le vent stéphanois, file sous son pied, Nakata effectue certainement la passe dans le vide la plus célèbre du championnat. Cette séquence marquera à jamais le passage du premier joueur japonais à Marseille. Et les fans olympiens n'ont jamais regretté qu'il ne soit resté qu'une saison à l'OM...

Si Nakata avait pu débarquer à Marseille, c'est qu'il avait bénéficié de l'appui de l'entraîneur de l'époque. Ancien sélectionneur du Japon, Philippe Troussier avait décidé d'emmener dans ses valises un joueur de devoir. Mais son protégé ne possédait ni le talent ni le mental nécessaire pour s'enraciner sur les bords de la Méditerranée.

Treize ans plus tard, un autre joueur japonais évolue sur le couloir gauche de la défense marseillaise. Et il fait valoir bien d'autres qualités. A 27 ans, Hiroki Sakai a déjà charmé l'ensemble du vestiaire marseillais. "Tout le monde l'adore, lâche Rudi Garcia. C'est un compagnon fantastique !"

Joueur à part dans l'effectif de l'OM, Sakai dénote par son éducation et son savoir-vivre. "Sa politesse n'a pas de limite, explique un coéquipier du Japonais. Sa façon d'aborder les autres est toujours très classe. Franchement, il ne dit jamais un mot plus haut que l'autre. C'est une crème !"

Et Morgan Sanson de préciser : "Hiro, c'est un très grand professionnel. S'il pouvait travailler toute la journée, il le ferait. Il est vraiment irréprochable dans son comportement et son état d'esprit." Recruté libre de tout contrat en juin 2016 par Vincent Labrune, le défenseur japonais a su prendre de la valeur, notamment aux yeux de ses nouveaux propriétaires.

Latéral droit de formation, Sakai n'a pas rechigné à changer de couloir. Passé à gauche depuis la blessure de Jordan Amavi, l'international nippon (41 sélections) fait plus que dépanner. Et Rudi Garcia a compris tout l'intérêt qu'il peut tirer de la polyvalence du Japonais. "Il défend super bien, lance Sanson. Et il nous apporte des solutions offensives. C'est un très bon footballeur."

Et face à l'éclosion de Bouna Sarr au poste d'arrière droit, Sakai ne cogite pas. "Il est super zen, résume un membre du vestiaire marseillais. Malgré la montée en puissance de Bouna, il reste hyper positif. Et il place le collectif avant tout." Sanson n'hésite pas à abonder dans ce sens. "Il se bat pour tous ses coéquipiers, souligne le milieu de terrain. C'est un guerrier sur le terrain."

Lors de l'annonce de sa prolongation de contrat jusqu'en 2021, Sakai n'a pas hésité à expliquer qu'il ne cherchait pas la lumière des projecteurs. "Je n'ai pas un caractère de leader, expliquait-il. Je cherche avant tout à donner le maximum pour l'équipe." Un altruisme et une bienveillance qui font sa force mais aussi, parfois, sa faiblesse.

Car Sakai n'a pas encore intégré certains rudiments du football européen selon son entraîneur. Son manque de "vice" le pénalise sur le terrain. Mais le Japonais reste fier de ses principes. C'est d'ailleurs droit dans ses bottes qu'il ira saluer son compatriote, Eiji Kawashima, gardien nippon du FC Metz, l'adversaire de l'OM en ouverture de la 24e journée de Ligue 1. Les deux hommes s'apprécient. Et ils devraient se retrouver tous les deux sous le même maillot national lors de la prochaine Coupe du monde en Russie, l'autre grand objectif de Sakai pour 2018.