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Ligue 1 - Lyon - Marseille : Bruno Genesio - Rudi Garcia, trajectoires croisées

Louis Pillot

Mis à jour 23/09/2018 à 20:03 GMT+2

LIGUE 1 - La rencontre entre l'Olympique Lyonnais et l'Olympique de Marseille dimanche au Groupama Stadium (21h) est aussi une confrontation entre deux entraîneurs à la trajectoire opposée : Bruno Genesio et Rudi Garcia.

Bruno Genesio / Rudi Garcia

Crédit: Getty Images

"Il y aura un très bon arbitre, il y a la VAR, tout va bien." Avec le sourire, et tout en ironie, Bruno Genesio a réveillé un vieux différend vendredi. Quelques heures avant d'affronter l'OM dimanche (21h), le coach lyonnais a remis dans tous les esprits sa prise de bec remarquée avec Rudi Garcia, son homologue marseillais, l'an passé. "Il devrait bénir qu'il n'y ait pas d'assistance vidéo cette saison, sinon il serait 4e et décroché", avait dit Garcia, en réponse à une pique envoyée par l'entraîneur de l'OL avant la finale de Ligue Europa. De quoi donner envie de surveiller cette nouvelle confrontation électrique, entre deux techniciens à la trajectoire opposée.

Le parcours : toujours à l'opposé

Depuis leur prise de fonction respective, les trajectoires de Bruno Genesio et de Rudi Garcia se sont sans cesse croisées. Nommé à Noël 2015, le coach lyonnais avait vite fait taire les sceptiques. En dépit d'une pétition contre sa nomination, signée par près de 2000 personnes, Genesio avait réalisé cinq premiers mois enthousiasmants, marqués par une victoire de prestige contre le PSG (2-1), un carton contre Monaco (6-1), et une remontée spectaculaire de la 11e à la 2e place.
Garcia, lui, avait plutôt manqué ses débuts. Un nul contre Angers (1-1), une rouste à Monaco (6-1), une défaite face à Rennes (1-3), et des "Garcia démission" transpiraient des travées du Vélodrome. Tout cela est pourtant oublié, un an plus tard : l'OM a disputé une finale de Ligue Europa au bout d'un parcours remarquable, enthousiasmant tous ses supporters et offrant à son coach une bonne dose de crédit - malgré la défaite européenne de la semaine, face à Francfort (1-2).
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Rudi Garcia face à Salzburg

Crédit: Getty Images

Son crédit, Bruno Genesio l'a lui perdu. Moqué pour son manque de charisme et sa discrétion, sans cesse critiqué pour ses choix tactiques, au cœur d'une polémique après une altercation à la sortie d'une boîte de nuit : il n'y aura jamais vraiment eu d'idylle entre Genesio et les supporters de l'OL. La décevante saison 2016-2017, achevée à la quatrième place, a sans doute condamné le coach lyonnais dans l'esprit des fans de l'OL. La victoire de prestige acquise à Manchester City cette semaine (1-2) pourrait malgré tout changer la donne, à condition de confirmer.

Le jeu : expérimentations contre fidélité

Ici, tout commence par une histoire de 4-3-3. Du côté de l'OM, elle fut brève. Trois rencontres, dont un nul et la fameuse défaite face à Rennes au Vélodrome, et le dispositif fut abandonné par Rudi Garcia. À l'OL, le 4-3-3 aura survécu plus longtemps, grâce à la première demi-saison réussie par Genesio, porté par son trident offensif Cornet-Lacazette-Ghezzal. Le début délicat de l'exercice suivant a laissé champ libre aux expérimentations tactiques, toujours en vigueur depuis.
Système à trois ou à cinq défenseurs, 4-1-4-1, retour au 4-3-3, 4-2-3-1 : Bruno Genesio n'a cessé d'expérimenter depuis, sans vraiment trouver de ligne directrice. Cela, en dépit de son admiration jamais cachée pour le système prôné par son "modèle" Josep Guardiola. De quoi lui valoir le surnom, pas vraiment affectueux, de "Pep", pour souligner ses errements. La reconnaissance a néanmoins fini par arriver ce mercredi, lorsque l'entraîneur de l'OL a surpassé son idole grâce à un 4-4-2 salué par tous.
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Bruno Genesio, l'architecte de la victoire de l'OL à City

Crédit: Getty Images

Rudi Garcia, lui, s'est tenu à sa ligne directrice : le 4-2-3-1. Adil Rami expliquait se sentir "esseulé" en début de saison dernière ? Le coach marseillais a fait confiance à deux milieux défensifs et replacé Dimitri Payet en 10. Résultat, Marseille a repris confiance défensivement, et a pu réciter quelques partitions offensives remarquables en fin de saison, notamment face à Leipzig en C3 (5-2). Tout cela, en dépit d'un effectif limité en quantité, mais dont le coach marseillais a joliment masqué les limites grâce à ses inspirations (Hiroki Sakai à gauche, Bouna Sarr latéral droit, Luiz Gustavo en défense centrale).

La personnalité : la cible et le bouclier

"Quand on attaque l'OM, mes joueurs, mes dirigeants, on m'attaque moi. Donc on est là, et on répond. Je suis combatif." Il suffit de ces quelques mots pour cerner Rudi Garcia. Le coach marseillais ne manque pas une occasion de monter au créneau, jusqu'à l'excès - en témoignent ses déclarations incessantes sur l'arbitrage, renouvelées après la défaite en C3 de cette semaine. De quoi s'attirer malgré tout un soutien indéfectible de ses joueurs. "Il n’est pas toujours tendre, mais il a réussi à nous inculquer la culture de la gagne et le goût de l’effort", soulignait Adil Rami.
Bruno Genesio, lui, ne bénéficie pas de la même clémence sur son image. Discret, effacé derrière un président hyperactif, le coach lyonnais a souvent fait figure de cible facile, là où son homologue faisait office de bouclier. Et les quelques accrochages médiatisés (avec Nabil Fekir à ses débuts sur sa position, avec Marçal la saison passée après un choix tactique) n'ont pas plaidé en sa faveur, renforçant la croyance répandue sur son manque de charisme. Pour s'attirer le même respect que son homologue marseillais, Genesio sait quoi faire : le battre, ce dimanche.
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Genesio : "Garcia est une référence parmi les entraîneurs français"

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