Mercato PSG - Julian Weigl, la "pièce manquante du style Tuchel"

Cinquante millions. C’est la somme avancée par le tabloïd allemand Bild pour s’offrir Julian Weigl, le prometteur milieu de terrain de Dortmund. A en croire le quotidien, elle serait suffisante pour faire céder le Borussia dans le dossier. La raison d’un prix aussi raisonnable ? Les blessures récurrentes du joueur qui l’empêchent actuellement de retrouver son niveau pré Euro 2016.

Peu importe, toujours selon Bild, le PSG est chaud sur le dossier. Sans que Weigl ne soit une priorité absolue à ce poste, le club parisien est toujours à la recherche de sa sentinelle pour la saison prochaine. Et pour Tuchel, rien de mieux que quelqu’un qu’il connaît pour un poste clé de son effectif et imposer sa patte. D’où la piste Weigl ? Si oui, l’esthète de 22 ans est-il l’homme qu’il faut au PSG ? Tentative de réponse avec Tom Louis Mueller, journaliste à Eurosport.de.

Weigl a été la météorite du Borussia Dortmund en 2015-2016. Il avait seulement 19 ans quand il a été transféré en provenance du Munich 1860 et au début de la saison, tout le monde pensait qu’il serait un complément dans l’effectif. En réalité, il est devenu immédiatement titulaire et a joué plus de 50 matches. Au final, ce n’est pas tant une surprise tant il collait parfaitement au système de Tuchel.

Pour son âge, Weigl est un super passeur et était clairement la clé du jeu de Dortmund. Puisque le style de jeu de Tuchel se rapproche de celui de Guardiola, la possession de balle était primordiale. Avec ses qualités de sentinelle très à l’aise techniquement, Weigl était utilisé comme pur numéro 6 avec des relayeurs plus haut (en 2015-2016, c’était principalement Ilkay Gündogan et Shinji Kagawa, NDLR). Sa qualité technique lui permet de perdre très peu de ballons et son taux de passes réussies dépassait souvent les 90%. Je le comparerais à un Thiago Motta plus jeune.

Avec les nouveaux coaches (Peter Bosz et, plus tard, Peter Stoeger), Weigl est devenu moins essentiel même s’il a encore débuté beaucoup de matches. Mais c’était évident qu’il avait du mal à s’adapter à une autre façon de jouer. Après, il a été blessé durant l’été 2017 et a donc manqué la plus grande partie de la présaison et le travail tactique en amont.

Weigl était à l’époque la pièce manquante du style Tuchel et s’est parfaitement fondu dans ce système. Il était le lien idéal entre le milieu et l’attaque, toujours disponible au cœur du jeu, et il contrôlait la première relance. Mais il était aussi le point central de la défense. Son manque d’impact physique dans les duels était souvent compensé par une position extraordinaire en phase défensive et une excellente anticipation.

Bien sûr, tout cela a été rendu possible car Tuchel connaissait parfaitement les qualités de Weigl. La combinaison Tuchel-Weigl est parfaite. Je peux le dire facilement : Weigl ne serait pas devenu le joueur qu’il est sans l’apport de Tuchel.

C’est une question difficile car Weigl n’était pas le même joueur sans Tuchel l’an passé. Avec le système en 4-2-3-1 de Löw, il n’avait pas forcément le profil adapté pour la Mannschaft en 2018 même s’il avait été appelé à l’Euro 2016.

Cependant, Weigl peut être le futur de l’Allemagne. Toni Kroos ne sera pas là pendant très longtemps encore et rien ne dit que le 4-2-3-1 sera maintenu. De par son profil, Weigl est "spécial" et s’il utilise ses qualités de manière adéquates, il peut devenir un joueur de classe mondiale.

En plus du fait qu’il doit muscler son jeu, Weigl a parfois donné l’impression de trop penser sur le terrain. Il cherchait constamment à rendre ses coéquipiers et son équipe meilleurs en tentant des choses nouvelles. Mais le système de Stögers n’avait rien de complexe ou de sophistiqué comme celui de Tuchel. Donc son influence n’était pas forcément criante.

Son autre point faible, c’est son jeu long. Il cherche constamment le jeu court dans l’axe plutôt que d’ouvrir sur les côtés en touchant les trois de devant. Et, quand il s’aventurait dans le jeu long, il n’était pas aussi précis qu’un Kroos ou qu’un Iniesta, ce qui, évidemment, est logique. Enfin, Weigl n’est pas forcément un homme des grands matches, un clutch player pour l’instant. Mais Paris a Neymar pour ce genre de choses.