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Ligue 1 - Clasico - Pourquoi OM-PSG va nous manquer

Leo Anselmetti

Mis à jour 22/03/2020 à 10:42 GMT+1

LIGUE 1 - Ce dimanche soir aurait dû être rythmé par une rencontre immanquable : OM-PSG. Mais, en raison de l'épidémie du nouveau coronavirus, le match a été reporté. Voici pourquoi notre Classique va nous manquer.

PSG - OM

Crédit: Getty Images

Ce dimanche soir aurait dû être animé par notre Classique. PSG-OM, Paris contre Marseille, la capitale contre la cité phocéenne, le premier de Ligue 1 contre son dauphin. Toute une histoire. Mais la pandémie du nouveau coronavirus en a voulu autrement. Les joueurs sont confinés, les championnats à l’arrêt, et les supporters cloîtrés chez eux. Jusqu’à quand ? Personne n’en sait rien. Tout ce que l’on peut assurer, c’est que ce 82e PSG-OM va nous manquer.

Parce qu'il y a de la tension

Cette opposition a donné lieu à d’innombrables épisodes de rixes entre joueurs des deux camps. Comme ce soir du 20 décembre 1992, entre un Olympique de Marseille quadruple champion de France et un Paris Saint-Germain tout juste sous pavillon Canal+, qui est pour beaucoup fondateur de la rivalité entre les deux clubs.
Arthur Jorge promet "une guerre", dont la pelouse en a été le terrain. Les soldats du PSG, incarnés par Francis Llacer, Paul Le Guen et Vincent Guérin, ainsi que ceux de l’OM, Basile Boli, Bernard Casoni et Eric Di Meco, se sont rendu tacle pour tacle, insulte pour insulte et coup bas pour coup bas. Le résultat (1-0 pour Marseille) a été anecdotique. La déclaration de l’arbitre Michel Girard à la fin de la rencontre, beaucoup moins : "J’ai officié plus de mille matches dans ma carrière, mais aucun avec un tel degré de haine".
Emblématique gardien du PSG, Bernard Lama a longtemps été ciblé par les supporters marseillais. Dans une confidence donnée au journal Le Parisien, l’international français a notamment retenu une rencontre, celle du 28 novembre 1998. "Chaque fois que je me rendais au Vélodrome, c’était chaud, on me jetait toutes sortes d’objets. Ce jour-là, dès que l’arbitre a donné le coup d’envoi, j’ai reçu 2 000 balles de tennis sur la tête !".
Mais le moment le plus marquant, par son contexte violent, s’est déroulé le 15 février 2000. Une bagarre a éclaté en plein match après un tacle de Jérôme Leroy (OM) sur son homonyme Laurent (PSG). Ces deux joueurs, anciens coéquipiers à Paris et vantés pour leur gentillesse naturelle, ont tout simplement perdu les pédales dans l’ambiance incandescente de ce choc de Ligue 1. L’arbitre, les staffs, les joueurs, tous ont dû intervenir pour les séparer, malgré les coups qui pleuvaient.
Plus récemment, l’emblématique provocateur Zlatan Ibrahimovic a croisé la route du sulfureux Joey Barton. L’Anglais n’avait qu’une seule chose en tête : faire craquer le buteur suédois. De doux mots glissés à l’oreille, des moqueries sur la longueur de son nez, le Marseillais a tout essayé. Mais Ibrahimovic a préféré répondre sur le terrain, marquant un doublé pour clore cette rencontre de février 2013 prête à imploser.

Des gestes fous

Comment parler de gestes fous sans évoquer l’un des joueurs les plus prodigieux que le monde du football ait connu ? Ronaldinho, passé par le PSG entre 2001 à 2003 est tout de suite devenu la coqueluche des supporters locaux en les éblouissant de sa technicité. L’OM n’en a pas été épargné. Nous sommes le 9 mars 2003 et cela fait désormais quinze longues années que le club parisien ne s’est pas imposé au Vélodrome. Le PSG ne fait pas le fier, mais ce soir-là, Ronaldinho décide de faire son show. A la suite d’une interception entre les deux centraux marseillais, l’attaquant brésilien traverse tout le camp adverse pour aller marquer d’un ballon piqué avant d’offrir le but du 3-0 à Jérôme Leroy, non sans dribbler défenseurs et gardien adverse pour conjurer le mauvais sort.
Autre emblème du Paris Saint-Germain, Pedro Miguel Pauleta. Son plus beau fait d’arme face à l’OM s’est déroulé au Parc, lors du match retour de la saison 2003/2004. En bout de course, l’attaquant portugais est chassé à l’extrême gauche de la surface par le gardien marseillais. D’une frappe en pivot, il réussit à enrouler son ballon pour le nicher juste sous la barre malgré un angle quasi-impossible (2-1).
Guillaume Hoarau, Vikash Dhorasoo, Edinson Cavani… de nombreux Parisiens ont, comme Pauleta, marqué face au rival marseillais. Mais personne n’a mis autant de buts que Zlatan Ibrahimovic. Une aile de pigeon à la façon d’un karateka sur un corner en 2012, un surpuissant coup franc la même année… au total, le géant suédois a inscrit la bagatelle de quatre doublés, pour un total de 11 buts lors des OM-PSG.
Côté marseillais, l’un des gestes les plus retentissants est à mettre au profit de Basile Boli. Vainqueur de la seule Ligue des champions ramenée dans l’Hexagone, le défenseur franco-ivoirien n’a marqué qu’une seule fois contre le Paris Saint-Germain. Mais quel but ! Pour parachever une période de domination de l’OM face à Paris lors de la saison 1992-1993, Boli a déboulé à l’entrée de la surface pour crucifier Bernard Lama d’un coup de canon de la tête avec l’aide de la transversale, tout un symbole.

Des rebondissements

34e journée de la saison 1989 de Ligue 1. A quatre petites journées du dénouement, le PSG a un déplacement crucial au Vélodrome dans la quête du 2e titre de son histoire. Mais l’OM n’a qu’un point de retard et compte bien contrarier les plans de son rival. Ce qu’il fait, pendant le temps additionnel. D’une frappe de plus de 25 mètres, Franck Sauzée offre la victoire à Marseille, ainsi que deux points d’avance au classement, que le club marseillais ne lâchera plus.
Dans l’histoire plus contemporaine, après des décennies de joutes finalement assez égalitaires, un évènement va venir tout chambouler : l’arrivée du Qatar à la tête du club parisien. Pour le premier classique de cette nouvelle ère, Nasser Al-Khelaïfi, propulsé président du PSG, veut marquer le coup. Raté. Pastore, Gameiro et compagnie n’ont rien pu faire face à l’abnégation des hommes de Didier Deschamps, infligeant un 3-0 aux Parisiens grâce à des buts de Loïc Rémy, Morgan Amalfitano et André Ayew.
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OM-PSG Marquinhos et Cavani

Crédit: AFP

Cette rencontre est devenue une exception qui attend toujours d’être confirmée. Depuis, l’OM n’a plus jamais remporté le moindre match face aux Parisiens, à domicile comme à l’extérieur, en Coupes comme en championnat. Ils ont bien cru y arriver, comme ce soir du 22 octobre 2017, mais Edinson Cavani est passé par là pour priver Marseille d’un bel exploit en propulsant un coup franc juste sous la barre de Steve Mandanda pour climatiser le Vélodrome en toute fin de temps additionnel (2-2). S’en sont suivi vingt longs matches sans victoire pour les Marseillais, qui auraient pu, ce dimanche, tenter à nouveau de conjurer le mauvais sort.

Tout simplement, car le football nous manque

Mais inutile de retourner encore plus le couteau dans la plaie. Les Français, comme beaucoup d’autres peuples et tous les sportifs, sont confinés chez eux. Ce mardi, l’UEFA a statué d’un report de l’Euro 2020 à l’été prochain, permettant, si la pandémie de Covid-19 laisse le monde tranquille d’ici-là, de poursuivre là où la vie sportive s’est arrêtée. Ce classique, qui peut légitimement nous paraître si dérisoire comparé à la santé de nos proches, se jouera possiblement pendant le mois de juin. Et peut-être qu’il permettra d’oublier, le temps de 90 minutes, ces difficiles semaines.
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En manque de foot ? On a simulé OM-PSG sur FIFA 20… et c’était serré

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