Reims - Lyon (1-0) : L'OL a manqué de tout

Il n'y a pas péril en la demeure pour l'OL. Mais la surprenante défaite subie à Reims vendredi (1-0) fait déjà tâche. Il y a certainement des circonstances atténuantes. Déjà un adversaire qui a parfaitement joué le coup. Il faut rendre hommage aux Rémois, formidables d'abnégation défensive et magnifiquement récompensés par une place de leader provisoire de L1. Le terrain n'était pas exceptionnel non plus. La préparation physique estivale est toujours délicate à digérer. Et il manquait Nabil Fekir. Mais l'OL aurait tort de se chercher des excuses. Il a étalé trop de manques pour ça.

Lyon n'a pas abordé le match comme si c'était un rendez-vous important. Les Gones ont été beaucoup trop suffisants, surtout en première période, et l'attentisme général de la défense lyonnaise sur le but rémois a parfaitement illustré ce phénomène. Bertrand Traoré se fait trop facilement éliminer par Ghislain Konan, Léo Dubois est trop loin du latéral rémois pour couvrir efficacement son coéquipier, Jérémy Morel trop lâche dans son marquage sur Pablo Chavarria, Marcelo a, lui, été mal inspiré dans son placement.

Il y a une multitude d'erreurs individuelles qui traduisent le manque de rigueur collective des Lyonnais. Le paramètre physique, à ce stade de la saison, peut expliquer en partie cette lacune pour une équipe qui sera amenée à monter en puissance pour jouer sur plusieurs tableaux. Mais pas à ce point-là. Car l'OL n'a pas beaucoup bougé à l'intersaison et devrait pouvoir s'appuyer sur des automatismes déjà bien rodés. Il est trop souvent tombé dans la facilité à Reims. Et il a été justement sanctionné.

Même sans Fekir, Lyon ne manquait pas d'arguments pour marquer à Reims. Même si l'état du terrain ne facilitait pas la fluidité du jeu, il lui restait suffisamment d'individualités pour faire la différence. Elles ont failli dans leur mission. Aligné sur le côté gauche jusqu'à l'entrée de Maxwel Cornet (65e à la place de Mariano Diaz), Memphis Depay n'a pas du tout eu le même impact que face à Amiens (2-0). Bertrand Traoré a souvent été maladroit ou malheureux dans ses initiatives. Et Mariano, emprunté et pataud, a surtout eu peu d'occasions de mettre en évidence ses qualités de buteur.

Et puis il y a Houssem Aouar. Il ne faut pas négliger l'importance du jeune milieu des Gones dans l'animation offensive lyonnaise. Surtout en l'absence de Nabil Fekir, qui le laisse avec quasiment tout le poids de la créativité du jeu de l'OL sur les épaules. Aouar a cette faculté à faire jouer les autres, à œuvrer comme un chef d'orchestre pour faire briller les individualités lyonnaises. Il est passé à côté de son sujet à Reims. Il n'a pas apporté cette lumière pour éclairer un jeu resté désespérément stéréotypé.

Il n'y a pas eu de révolte. Jusqu'à la pause, Lyon a accepté son sort sans vraiment broncher. Après, il s'est fait plus pressant. Mais c'est surtout parce que Reims avait pris la décision de reculer davantage afin de préserver son but d'avance. Justement. Lyon savait qu'il aurait à faire à un bloc bas. Il savait qu'il allait se faire bouger dans les duels. Il se devait de répondre dans le domaine mental dès le coup d'envoi. Mais du début à la fin, l'OL n'a pas su faire preuve de caractère.

Il manque probablement un leader à cette équipe. Surtout quand Fekir n'est pas là, et même si le leadership de l'international français est d'abord technique. Lyon n'avait pas vraiment de taulier à Reims et cela s'est ressenti quand les choses ont commencé à mal tourner pour les Gones. Mais c'est d'abord collectivement que les Lyonnais ont manqué de caractère. Et c'est bien une qualité qu'ils devront développer pour se montrer à la hauteur de leurs ambitions cette saison.