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Saint-Etienne - PSG : Julian Draxler, le valet qui ne sera jamais roi ?

Rémy De Souza

Mis à jour 17/02/2019 à 12:51 GMT+1

LIGUE 1 – Très souvent titulaire en 2019, Julian Draxler le sera une nouvelle fois, dimanche à Saint-Etienne, où le PSG se déplace en clôture de la 25e journée. L’Allemand aurait-il gagné sa place dans le onze parisien pour de bon ? Rien n'est moins sûr.

Julian Draxler tout sourire en conférence à la veille du 8e de finale aller de Ligue des champions entre le PSG et Manchester United, le 11 février 2019.

Crédit: Getty Images

Lui aussi est champion du monde, mais il attire moins la lumière que Kylian Mbappé. Lui aussi a une technique soyeuse, mais sa propension à faire se lever un stade est incomparable à celle de Neymar. Lui aussi peut marquer des buts, mais moins qu’Edinson Cavani. Lui aussi peut mettre le ballon où il veut, mais ses frappes marquent moins les esprits que les enroulés dans le petit filet d’Angel Di Maria. Ainsi va la vie de Julian Draxler, joueur de renommée internationale qui doit composer avec un constat : tout astre qu’il soit, il n’est pas le plus brillant de la constellation d’étoiles parisiennes.
Débarqué le 3 janvier 2017 en provenance de Wolfsbourg pour quelque 36 millions d’euros, Julian Draxler est, deux ans plus tard, une doublure de luxe à Paris. Une étiquette qui l’accompagne presque sans interruption depuis son arrivée, et dont il a bien du mal à se débarrasser. La faute à qui ? La faute à quoi ? On l’a vu plus haut, il y a bien sûr une concurrence féroce au PSG, comme dans tous les clubs qui aspirent à tout gagner. Une adversité moindre lorsque Neymar et Cavani combinent à l’infirmerie plutôt que sur le pré. Draxler en profite alors pour glaner du temps de jeu, de milieu relayeur à numéro 10 en passant par ailier.

"Ça m'agace un peu"

Ce sera le cas, dimanche à Saint-Etienne, comme ça l’était, mardi à Old Trafford, où le numéro 23 parisien était titulaire dans un rôle de meneur de jeu/second attaquant derrière Mbappé lors de la victoire historique des champions de France contre Manchester United (0-2). "Je ne suis pas sûr qu’il aurait joué si Neymar et Cavani avaient été opérationnels. Contre Liverpool, il n’avait joué que 10 minutes", rappelle Sebastian Liggenstorfer, journaliste pour Eurosport en Allemagne. Draxler a-t-il profité de sa titularisation dans le Nord de l’Angleterre pour marquer des points et ainsi espérer bousculer durablement la hiérarchie ? L’Allemand a fait le boulot, s’est illustré, sans éclabousser le choc de son talent. La note de notre envoyé spécial ? 5/10. La synthèse de sa performance ? "Il n’a pas assez pesé".
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Julian Draxler discute avec Dani Alves et Marco Verratti lors de Manchester United - PSG, le 12 février 2019.

Crédit: Getty Images

Le reproche se fait gimmick dans le cas de Draxler. Une injustice pour celui qui compile 20 buts et 22 passes décisives en 102 matches depuis son arrivée à Paris ? "Il a tout gagné sur la scène nationale mais sa contribution n’a pas été dingue", estime notre confrère d’outre-Rhin. Qu’en pense l’intéressé ? "Je suis parfois surpris par certaines analyses", confiait-il à Sportbuzzer en octobre dernier. "La perception de mon temps de jeu à Paris par exemple. Si je commence trois matches de suite, que je marque, que nous gagnons, ce n’est pas autant mis en valeur que lorsque je suis sur le banc pendant 90 minutes. Ça m’agace un peu. Je me trouve assez réaliste à l’heure d’évaluer mes performances avec mes coaches. Parfois, cela coïncide avec l’opinion publique, parfois non. Mais c’est le football. Il y a plusieurs manières de voir les choses".

La promesse n'est plus

L’une d’elles tend parfois à toujours considérer Draxler comme une promesse. Sauf qu’à 25 ans et après 49 sélections avec la Nationalmannschaft, ça n’a plus lieu d’être. "On ne peut pas toujours être dans l’image de l’éternel espoir", assurait Valérien Ismaël, son dernier entraîneur à Wolfsbourg, avant le match au Théâtre des rêves dans les colonnes du Parisien. "Il est sur la voie de gauche, avec le clignotant, prêt à doubler. On sait qu’il a le potentiel, qu’il est très bien intégré. Reste à savoir s’il va appuyer sur l’accélérateur ou pas, avoir l’envie absolue de s’imposer comme titulaire et pas seulement de faire l’intérim en se disant qu’il rendra la place aux autres quand ils reviendront", poursuivait l’ex-défenseur du Bayern, soulignant que son ancien protégé a "besoin de sentir une confiance absolue pour donner le meilleur de lui-même."
Une case difficile à cocher pour l’Allemand à Paris, trimbalé à de nombreux postes et titularisé au gré des absences des têtes d’affiche, que ce soit avec Unai Emery ou Thomas Tuchel, un entraîneur qui apprécie les qualités du natif de Gladbeck. "Il a beaucoup à apprendre de Tuchel, réputé pour son travail avec les jeunes joueurs", souligne Sebastian Liggenstorfer. "Il pourrait juste y avoir un problème si le PSG continue de vouloir recruter des grands noms à son poste. Il a besoin de jouer à son âge, ne serait-ce que pour renforcer sa place en équipe d’Allemagne." Où il est, là aussi, une doublure de luxe. Ainsi va la vie de Julian Draxler, acteur de choix… dans un second rôle.
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Julian Draxler réagit lors du match amical entre l'Allemagne et la France (2-2), le 14 novembre 2017 à Cologne.

Crédit: Getty Images

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