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Coronavirus : L'entraînement, cet enjeu devenu si délicat

Vincent Bregevin

Mis à jour 15/03/2020 à 18:09 GMT+1

LIGUE 1 - Si une majeure partie des clubs a cessé toute activité, au moins momentanément, certains d'entre eux maintiennent encore les entraînements collectifs malgré la suspension du championnat et la lutte contre la propagation du coronavirus. Face à l'incertitude d'une situation inédite, la meilleure solution reste un mystère.

Mauro Icardi lors d'un entraînement du PSG

Crédit: Getty Images

Le football est à l'arrêt. Face à la pandémie du Covid-19, l'ensemble, ou presque, des championnats européens est suspendu. Jusqu'à quand ? C'est toute la question. La seule certitude, c'est le timing. Les différentes ligues et les coupes européennes entraient dans leur dernière ligne droite avant cette suspension généralisée. Si le jeu peut reprendre ses droits à un moment qui permette à la saison d'aller à son terme, il faudra immédiatement se remettre dans le bain. Car il n'y aura que des matches à très fort enjeu. S'y préparer dans un contexte si spécial n'en est que plus crucial.
En Ligue 1, les stratégies divergent selon les clubs. Certains ont momentanément cessé toute activité, comme le Stade Rennais, le Paris Saint-Germain ou Dijon, entre autres. D'autres ont suspendu tous les entraînements jusqu'à nouvel ordre. C'est le cas d'Angers, de Bordeaux ou de Montpellier pour ne citer qu'eux. Dimanche, Nice a ajouté son nom à cette liste. En Espagne, on peut citer le nom du FC Barcelone, si on jette un coup d'œil hors de nos frontières. Pour eux, la solution la plus radicale s'est immédiatement imposée, malgré l'impact négatif que cela puisse avoir sur le niveau athlétique des joueurs.

"Si demain on a un cas dans le vestiaire…"

D'autres n'ont pas franchi ce pas. Comme à Nantes, où les joueurs continuent de s'entraîner. "Lorsqu'ils sont au centre d'entraînement, ça va parce qu'ils sont dans un cercle a priori sain, a expliqué l'entraîneur Christian Gourcuff. Mais évidemment, il faudra qu'ils se confinent chez eux et limitent les sorties afin de ne pas être contaminés." Même cas à Marseille. "Pour l’instant, nous continuons les entraînements et nous revisiterons cette décision en fonction des évolutions de l’épidémie et aussi de ce qu’il va se passer au niveau européen", a dit le président Jacques-Henri Eyraud.
Nantes et Marseille se préparent ainsi à stopper les entraînements en urgence si la situation l'exige. Nice était dans la même logique. "Les entraînements vont continuer parce qu'on n'a pas encore de date de reprise du championnat, justifiait le coach Patrick Vieira. On doit continuer à se préparer." "En médecine, on appelle cela la balance entre le bénéfice et le risque, a ajouté Jean-Philippe Gilardi, le médecin du club azuréen. Aujourd'hui, on a plus de bénéfices de continuer à s'entraîner que de risques de contamination. Si demain on a un cas dans le vestiaire, forcément, ça va s'inverser." Face à l'état de propagation du virus et du passage au stade 3 de l'épidémie acté samedi, le Gym a finalement renoncé à maintenir ses entraînements. Preuve que les clubs doivent s'adapter tous les jours.

La solution individuelle

Maintenir des entraînements collectifs, le jeu en vaut-il la chandelle ? La question se pose forcément face à un virus si facilement transmissible et dont l'incubation peut prendre plusieurs semaines. Mais la volonté de conserver des joueurs au top de leur forme physique est légitime compte tenu des échéances éventuelles. "À ce stade de la saison, les joueurs ont leurs automatismes et on peut se passer des entraînements sans que cela impacte trop négativement le niveau collectif, estime Eric Rabesandratana. Mais ça ne me semble pas gérable de garder le même niveau athlétique sans compétition."
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Dans ces conditions, le maintien en forme des joueurs semble devoir passer par l'individualisation des entraînements. C'est déjà le cas aujourd'hui pour les clubs qui ont cessé leurs activités. Ce sera peut-être demain celui des clubs qui les poursuivent, selon l'évolution de la situation. Mais une préparation individuelle ne serait pas forcément une nouveauté pour les joueurs. "Beaucoup d'entre eux ont déjà un préparateur personnel, rappelle Rabesandratana. Et les clubs sont habitués à donner un programme individuel au joueur, avec des exigences en fonction des objectifs."

"Tout dépend du professionnalisme de chacun"

Les joueurs sont dans tous les cas moins encadrés et sortent d'une structure. Ils ont déjà reçu des directives pour éviter toute contamination. "Ne pas prendre d'avion, ne pas faire de voyage, ne pas faire de sortie et éviter les restaurants, détaille Jean-Philippe Gilardi. Les sorties pour le plaisir doivent être limitées." Certains y verront un changement majeur dans leur vie sociale. Mais de ce point de vue, un footballeur n'est plus différent du commun des mortels face au confinement destiné à endiguer la propagation du coronavirus. Mais les joueurs doivent aussi se responsabiliser pour rester compétitifs. "Là, tout dépend du professionnalisme de chacun", résume Rabsesandratana.
La marge d'erreur est mince. Si les championnats devaient reprendre et la saison aller à son terme, ce qui est encore loin d'être acquis, ceux qui auront négligé la préparation individuelle pourraient le payer au prix fort sur le terrain. Mais il est bien difficile d'imaginer les clubs poursuivre ou reprendre l'entraînement collectif pour maintenir leurs joueurs en forme à court terme. "Il y a des clubs qui ont suspendu les entraînements, d'autres qui continuent comme nous. Personne ne détient la bonne solution", résumait le président Jean-Pierre Rivère avant la reprise des entraînements niçois. Seule l'évolution de la propagation du virus peut dicter la meilleure marche à suivre.
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