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Droits TV - Pour sauver les clubs, les présidents veulent une baisse des salaires des joueurs

Glenn Ceillier

Mis à jour 22/12/2020 à 23:32 GMT+1

LIGUE 1 – Les président des clubs vont discuter avec le syndicat de joueurs et espèrent négocier une baisse de salaires des joueurs jusqu'en 2024. La survie des clubs passent peut-être par-là alors qu'ils sont mis en grande difficulté avec la crise liée à la pandémie du Covid-19 et le fiasco des droits TV avec Mediapro.

Memphis Depay et Jean-Michel Aulas, lors de la signature du Néerlandais à l'OL - 20 janvier 2017

Crédit: Getty Images

La justice a tranché. La page Mediapro est tournée. Mais en attendant de savoir qui va récupérer les droits TV des Championnats de France, les clubs ont un autre cheval de bataille et non des moindres : les salaires des joueurs. Les présidents des clubs français espèrent obtenir de leurs protégés une baisse jusqu'en 2024 pour faire face à la crise et veulent en discuter dans les prochaines semaines avec l'UNFP, le syndicat des joueurs et son co-président Philippe Piat. "J'ai demandé à trois présidents de travailler avec moi et on va rencontrer Philippe Piat mi-janvier", annonce dans L'Equipe Jean-Pierre Caillot, président de Reims et du collège de Ligue 1.
D'après le quotidien sportif, Marc Keller (Strasbourg), Jean-Michel Aulas (Lyon) et Loïc Féry (Lorient) accompagneraient Jean-Pierre Caillot dans cette démarche. Une approche qui peut être salutaire pour les clubs tricolores, mis à mal par la pandémie du Covid-19, les stades vides et le fiasco Mediapro. "La bulle du football a permis le développement des rémunérations des joueurs, elle a profité à l'arbitrage..., explique Jean-Pierre Caillot. Aujourd'hui, on traverse une crise durable, avec des droits télé qui vont être négociés à la baisse sur plusieurs années. Il est normal de réfléchir à ce qui peut être fait. La masse salariale "joueurs" est un poste très important dans les budgets des clubs".
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Jean-Pierre Caillot, président de Reims

Crédit: AFP

La masse salariale, "la principale charge"

La masse salariale pèse en effet de tout son poids dans les budgets des clubs. "C'est la principale charge, nous avait confié en mars dernier Christophe Lepetit, responsable des études économiques au CDES de Limoges (Centre de Droit et d’économie du sport). Cela représente près de 41% des charges des clubs et avec les charges sociales, c'est encore plus élevé !" Avec la chute des revenus, une diminution des salaires ferait un bien fou à des clubs, qui n'ont plus forcément les moyens de s'aligner sur leurs engagements pris en fonction du pactole prévu par le contrat avec Mediapro. Alors qu'ils sont désormais assurés d'être privés de ce juteux deal, cela peut même être déterminant.
Si Jean-Pierre Caillot estime inimaginable une offre "sous les 800 millions d'euros" annuels pour remplacer Mediapro, les gains liés aux Droits TV vont forcément baisser par rapport à l'appel d'offres de 2018 quand le groupe sino-espagnol avait décroché le gros des droits de la L1 et de la L2 pour la période 2020-2024, pour plus de 800 millions d'euros par an. Devant l'ampleur de la crise qui touche toute la planète du ballon rond, tout le monde a cependant pris la mesure du problème, tout comme des risques que cela engendre pour les clubs. Même les joueurs. "On a bien conscience que quelques clubs jouent leur survie, c'est évident qu'on va faciliter les choses pour que ces clubs survivent et que les emplois soient préservés. On est prêts à aider", annonce déjà dans L'Equipe Sylvain Kastendeuch, co-président de l'UNFP.
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Mediapro

Crédit: Icon Sport

Les joueurs ont conscience du problème

La survie du football français passe peut-être par là. Tout simplement. "D'après la DNCG l'année dernière, la masse salariale représente 89% des budgets hors transferts. S'il n'y a pas de renégociations des salaires, ça va être compliqué", nous prévenait déjà en octobre Luc Arrondel, économiste du football. Ce dernier nous avait alors rappelé l'exemple du groupe ITV Digital en Angleterre au début des années 2000 pour bien prendre conscience du séisme qui guette le football français avec l'échec Mediapro.
A partir de 2001 et pour trois saisons, ITV Digital avait obtenu les droits du Championship, League One et League Two (soit les trois divisions en dessous de la Premier League) pour la modique somme de 315 millions de livres. Mais le groupe avait été incapable de payer ses traites et a fait faillite, après avoir tenté de renégocier son deal. Les clubs, qui avaient anticipé l'explosion de leurs revenus en offrant de jolis contrats à leurs protégés, se sont alors retrouvés dans une situation délicate. Plusieurs clubs ont même été placés en redressement judiciaire dans les années qui ont suivi. Les pensionnaires de L1 et la L2 espèrent éviter de vivre ça en s'accordant avec leurs joueurs.
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