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Ligue 1 - "Arrêt définitif", champion, droits TV : une allocution et des questions

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/04/2020 à 20:34 GMT+2

LIGUE 1 – Le discours d'Edouard Philippe a soulevé plusieurs questions pour le championnat de France de football. L'annonce en elle-même peut paraître ambigüe. Elle va aussi et surtout laisser place à de lourdes conséquences sportives et économiques.

PSG - Monaco en Ligue 1

Crédit: Getty Images

La saison 2019/2020 est finie, vraiment ?

"La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas reprendre." Sur la forme, l'annonce d'Édouard Philippe est limpide. Sur le fond, elle laissait tout de même place à une certaine ambiguïté. Certes, le chef du gouvernement a interdit la tenue des grandes manifestations sportives jusqu'au mois de septembre.
Par conséquent, il est évident que la reprise du championnat comme la LFP l'avait imaginée ne pourra avoir lieu. Alors que l'exercice a été stoppé à la 28e journée le 13 mars dernier, la Ligue travaillait sur un scénario de retour de la compétition au 17 juin à huis clos pour disputer l'intégralité des dix journées restantes jusqu'au 25 juillet. Cette projection désormais écartée.
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Ballon Ligue 1

Crédit: Getty Images

A la simple lecture du discours du Premier ministre, on pourrait comprendre que la Ligue aura l'obligation de débuter la saison 2020/2021 quand le sport pourra reprendre ses droits. Il est cependant difficile de savoir si le chef du gouvernement a effectivement acté cette décision, ou s'il a tout simplement omis la possibilité que la LFP décide de boucler l'exercice 2019/2020 à partir du mois de septembre.
Cette hypothèse est peu probable, pour ne pa dire inenvisageable. "Si on est obligé de reprendre en août, il est fort probable que la saison s'arrête maintenant, sinon on tuera la saison prochaine", a résumé le président d'un club de Ligue 1 auprès de l'AFP, très inquiet. Mais elle existe.
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Jean-Michel Aulas et Gérard Lopez

Crédit: Getty Images

D'autant que, quelques heures plus tard, le ministère des Sports a apporté d'importantes précisions à l'AFP : "Avant fin juillet, il ne peut pas y avoir de compétition, même à huis clos." Mais "à ce stade" et sous réserve d'une évolution défavorable de la situation sanitaire, les ligues "peuvent envisager de terminer leur saison au mois d'août, ou en septembre, à elles de décider". Preuve que, tant que la LFP ne se prononce pas, la saison 2019/2020 n'est pas terminée.

Champion, qualifiés pour les Coupes d'Europe, relégués : que va-t-il se passer en cas d'arrêt ?

Si l’on considère que la Ligue 1 et la Ligue 2 sont définitivement arrêtées, une question majeure se pose : quelles décisions seront prises sur l’issue du championnat ? L’idée d’une fameuse "saison blanche", proposée par Jean-Michel Aulas au mois de mars dernier, semble être écartée. Y aura-t-il un titre de champion décerné ? Qui ira en Coupe d’Europe ? Y aura-t-il des relégués ? Le conseil d’administration de la LFP, qui va se réunir dans les prochains jours, va devoir trancher.
Jeudi, l’UEFA préconisait aux différentes ligues et fédérations de sélectionner, en cas d’arrêt définitif des championnats, les équipes qualifiées pour les prochaines coupes d’Europe sur la base du "mérite sportif". Ainsi, différentes options se dressent. La première consiste à prendre pour acquis le classement actuel, après 27 journées. Il est, de facto, le plus représentatif des performances de chaque club en championnat cette saison.
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Si la L1 ne va pas au bout, "il y aura des actions en justice, c'est inévitable"

La 28e journée de Ligue 1 a déjà été en grande partie disputée, mais le report de la rencontre entre Strasbourg et le PSG pose des soucis d’équité, même si les différents scénarios envisageables pour cette rencontre à rejouer n’auraient pas d’influences majeures sur le classement. Pour combler ce match en retard, la LFP envisage aussi d’établir un classement basé sur le quotient suivant : on divise le total de points par le nombre de matches joués.
L’idée de se fier au classement après 27 journées ou bien au quotient points/nombre de matches joués soulève un problème d’équité sportive : toutes les équipes ne se sont pas rencontrées deux fois. Ainsi, l’OL pourrait par exemple se plaindre d’avoir déjà rencontré le PSG à deux reprises, ce qui n’est pas le cas de son rival marseillais.
Une troisième piste est étudiée : celle d’arrêter le classement à l’issue de la phase aller, après 19 journées. Aux Pays-Bas, la KNVB (fédération néerlandaise de football), a tranché : un classement figé, pas de champion, pas de promus et pas de relégués. De quoi donner des idées à la LFP ?
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19e, 27e, 28e... A quelle journée faut-il arrêter la Ligue 1 ?

Qui se qualifierait selon les trois scénarios évoqués ?
  • Classement gelé après 27 journées : PSG, OM (poules), Rennes (Tours préliminaires) en C1. Lille (poules), Lyon et Nice (tours préliminaires)* en C3.
  • Classement au quotient points/matches joués : PSG, OM (poules), Rennes (Tours préliminaires) en C1. Lille (poules), Reims et Nice (tours préliminaires)* en C3.
  • Classement gelé à la 19e journée : PSG, OM (poules), Rennes (Tours préliminaires) en C1. Lille (poules), Nantes et Reims (tours préliminaires)* en C3.
*L’attribution des places qualificatives pour l’Europa League via les 5e et 6e place du championnat dépendront des décisions prises par la LFP et la FFF pour les finales de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France.

Quid des droits TV ?

C'était le nerf de la guerre avant les annonces du Premier ministre et la raison d’être de beaucoup d’acteurs du football français. Il n'y a pas de raison que cela change alors qu'Edouard Philippe a sifflé l'arrêt des championnats et des saisons actuelles. La question qui s’impose reste la même : à quoi peuvent prétendre les clubs professionnels en termes de droits TV d’ici l’exercice 2020/2021 et le début du nouveau cycle de répartition, symbolisé par l’entrée en lice de MediaPro ?
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Jaume Roures, le patron de Mediapro

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Les clubs, représentés par Nasser Al-Khelaïfi (Paris Saint-Germain), Jacques-Henri Eyraud (OM), Olivier Sadran (Toulouse) et Jean-Pierre Rivère (Nice), avaient trouvé en fin de semaine dernière un accord avec Canal Plus à hauteur de 110 millions d'euros dont près de la moitié pour des matches déjà disputés. Cela correspondait à la traite du 5 avril, encore non-versée (ndlr : BeIn Sports non plus n’avait pas payé).
Sur celle-ci, les deux diffuseurs ont obtenu un "rabais". Désormais, la question est de savoir si Canal Plus et BeIn Sports vont payer pour une fin de saison fantôme ? La Ligue de Football Professionnel estime que oui, se basant sur le contrat liant les parties concernées.
Canal Plus n'est pas du même avis, ce que L'Equipe rapportait mardi matin. La traite de 140 millions, prévue en juin, est donc en suspens. Si les télévisions coupent le robinet, certains clubs vont se trouver dans une situation dramatique. En 2018/2019, les droits TV représentaient 38% du budget des clubs de L1.
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