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Ligue 1 : Neuf mois après son récital face au PSG, Lille a bien changé

Arthur Merle

Mis à jour 26/01/2020 à 15:13 GMT+1

LIGUE 1 - Lille reçoit le Paris Saint-Germain dimanche (21h00), en clôture de la 21e journée. Le dernier affrontement à Pierre-Mauroy entre les deux équipes avait accouché d'une démonstration lilloise (5-1). Depuis, les choses ont bien changé chez les Dogues.

Osimhen et Ikoné (Lille)

Crédit: Getty Images

C'est une rencontre qui avait évidemment marqué les esprits. Le 14 avril dernier, Lille corrigeait à domicile le Paris Saint-Germain (5-1) lors de la 32e journée de Ligue 1, au cœur d'une série de huit rencontres de suite sans défaite en championnat. L'un des matches références de l'équipe séduisante qui allait terminer l'exercice à une deuxième place bien méritée.
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Nicolas Pépé face au PSG, 2019

Crédit: Getty Images

Neuf mois plus tard, on ne peut pas dire que cette belle saison ait accouché d'une confirmation. Le LOSC pointe à la cinquième place, avec six points de moins qu'à la même époque l'année dernière et avec déjà dix points de retard sur le fauteuil de dauphin de l'Olympique de Marseille. Tout est encore rattrapable, évidemment. D'une part parce qu'il reste 18 journées, d'une autre parce que Montpellier, Lyon ou encore Monaco tournent sensiblement au même rythme que les Dogues depuis le début de saison. Mais le club nordiste n'est plus vraiment le même.

Un effectif remodelé

Une question d'hommes, avant tout. Lors de ce fameux 5-1, Lille avait démarré la rencontre avec le onze suivant, en 4-2-3-1 : Maignan – Celik, Fonte, Soumaoro, Koné – Thiago Mendes, Xeka – Pépé, Ikoné, Bamba – Rémy. Ajoutez à cela un Fodé Ballo-Touré titulaire à gauche avant de partir en hiver et un Rafael Leao titulaire entre janvier et mars, et vous avez sensiblement les hommes de base de Christophe Galtier la saison dernière.
Cette saison, le onze type est le suivant : Maignan – Celik, Fonte, Gabriel, Bradaric – André, Soumaré – Sanches, Ikoné, Bamba – Osimhen.
La perte majeure de l'été a évidemment été celle de Nicolas Pépé, exceptionnel lors du dernier exercice (22 buts, 11 passes en championnat). Mais il ne faut pas non plus négliger l'impact du départ de Thiago Mendes, bien meilleur avec le LOSC que ce qu'il affiche depuis cet été à Lyon. Les Dogues ont plutôt bien compensé ces départs, avec un Benjamin André régulier dans l'entrejeu et un Renato Sanches qui, replacé sur un côté par Christophe Galtier, rappelle pourquoi sa cote avait explosé en 2016. Surtout, le LOSC a fait une excellente affaire avec le recrutement de Victor Osimhen, qui cartonne en pointe depuis son arrivée, alors que Domagoj Bradaric s'est bien adapté à la Ligue 1.
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Osimhen, double buteur face aux Verts

Crédit: Getty Images

Des individualités qui déçoivent

Deux constats s'imposent donc à la vue de cet effectif et de ses performances : Lille n'a plus les mêmes possibilités dans le jeu, et c'est plutôt le niveau des joueurs restés qui pose problème, au-delà de la déception Yusuf Yazici. Dans le jeu, le LOSC ne peut plus autant s'appuyer sur les transitions qui ont fait sa force la saison dernière. Sanches n'est pas un pur ailier, Bradaric n'a pas les mêmes qualités athlétiques que Ballo-Touré ou Koné. Et avec certains joueurs moins performants, c'est tout une animation qui se retrouve modifiée, pour ne pas dire appauvrie.
On pense notamment à Jonathan Bamba, qui n'a marqué qu'une fois en Ligue 1 cette saison, après ses 13 réalisations de la saison dernière. Mais aussi à un Jonathan Ikoné moins convaincant depuis ses premières sélections en équipe de France. Au final, Lille marque moins – 24 buts cette saison, soit huit de moins qu'au même stade il y a un an – et peut s'appuyer sur moins de joueurs pour le faire. Parce qu'à côté d'Osimhen et ses 10 réalisations en Ligue 1, Rémy (3 buts), Ikoné (3), Araujo (2) et Bamba (1) ne pèsent pas assez lourd. La saison dernière, Lille pouvait s'appuyer sur Pépé, bien sûr, mais aussi sur un Bamba bien plus efficace et un Rafael Leao dont l'émergence avait fait beaucoup de bien (8 buts).
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Bamba et Pepe (Lille) lors de la victoire à Nîmes

Crédit: Getty Images

Lille ne sait plus voyager

D'autres facteurs expliquent cette impression mitigée laissée par Lille. Le club nordiste a dû gérer sa participation à la Ligue des champions, et digéré sa phase de poules terminée à la dernière place. Les coéquipiers de Mike Maignan n'ont ainsi gagné que deux matches précédents une rencontre de C1. Il y a, aussi, cette incapacité à voyager. L'écurie de Galtier présente le troisième pire bilan de l'élite à l'extérieur (elle présentait le troisième meilleur à l'issue de la saison dernière), et livre régulièrement des performances médiocres loin de ses bases. La gifle reçue à Monaco (5-1) ou la défaite en supériorité numérique à Dijon (1-0) en sont les exemples les plus récents.
"Il y a un problème de concentration, d'investissement et de détermination, avait regretté Galtier après le match contre le DFCO le 12 janvier. Ces qualités-là, je les ai vues en face. Il y a des joueurs qui ont des objectifs individuels et il va falloir y remédier. On ne peut pas être battus dans l'envie alors qu'on prétend vouloir rejouer la Coupe d'Europe". Le problème viendrait donc aussi de l'état d'esprit ? C'est une possibilité, entre ceux ayant connu des premières sélections internationales (Ikoné) et ceux qui apparaissent souvent dans la rubrique Mercato, parfois contre leur gré (Soumaré).

Tout n'est pas à jeter…

Il ne s'agit pas non plus de trop noircir le tableau. Lille est la meilleure équipe de France à domicile et sa première moitié de saison est loin d'être rédhibitoire en vue d'une qualification européenne. A plus long terme, les Lillois vont récupérer Timothy Weah – attendu dans les prochains jours – et ne sont pas à l'abri d'une belle surprise offensive avec l'ancien Parisien, blessé depuis le début de saison. Et puis dans les têtes, tout peut aller très vite.
"J’ai dit aux joueurs que si on avait ce comportement à l’extérieur, on pourrait vivre de très belles semaines. Je pense que les joueurs ont été très investis. On a mis une énergie folle dans la préparation. Il faudra en mettre autant dans les matchs qui arrivent", a analysé l'ancien coach stéphanois après l'élimination à Lyon en demi-finale de la Coupe de la Ligue, mardi soir (2-2, 4-3 TAB). Nul doute que ce sera le cas contre le PSG dimanche (21h00).
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