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Mercato - Déséquilibre du 4-4-2 et caisses vides : Niang est-il le bon pari pour l'OM ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 05/06/2020 à 10:17 GMT+2

TRANSFERTS - L'Olympique de Marseille semble avoir fait de M'Baye Niang sa cible prioritaire pour le mercato estival. Et l'intérêt est réciproque. L'attaquant rennais serait-il le joueur idoine pour la formation d'André Villas-Boas ? Eléments de réponse.

M'Baye Niang, l'attaquant de Rennes, est ciblé par Marseille

Crédit: Getty Images

Il se passe rarement un jour sans qu'il soit question de lui sur la Canebière. Lui, c'est M'Baye Niang. L'attaquant rennais ressemble toujours un peu plus à la priorité de l'OM sur le marché des transferts. Ce n'est pas un nouveau dossier. La piste a été activée depuis plusieurs mois par Andoni Zubizarretta, l’ex-directeur sportif du club phocéen. Le joueur plaît beaucoup à l'entraîneur olympien André Villas-Boas. Et le Sénégalais rêve de Marseille. Il y passe d'ailleurs l'essentiel de son temps à l'heure actuelle. Et s'il a fait récemment un crochet par la Bretagne, c'était surtout pour vider son casier dans l'optique d'un transfert.
Il y a une volonté réciproque pour réaliser ce transfert. C'est déjà un bon début. Mais cela ne suffit pas à justifier totalement sa concrétisation. Dans une situation financière plutôt précaire, l'OM est contraint de compter chaque centime de son budget mercato. Il n'enregistrera vraisemblablement pas beaucoup de renforts et doit donc attacher un soin particulier à bien cibler les profils de ses recrues potentielles. L'un dans l'autre, Niang n'est pas forcément la plus mauvaise idée de la direction olympienne. Mais si elle a ses avantages, elle ne manque pas d'inconvénients.
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Un casier vidé et tout Marseille se prend à rêver

Renforcer l'attaque, est-ce une priorité ?

L'OM a besoin de profondeur d'effectif. Le constat est assez clair au regard de sa saison, notamment de l'essoufflement constaté en janvier avec la multiplication des compétitions, alors que Marseille ne jouait pas de Coupe d'Europe. La perspective de disputer la prochaine Ligue des champions renforce encore cette impression. Elle concerne tous les secteurs. Y compris en attaque, même si l'équipe d'André Villas-Boas a dû composer avec l'absence de Florian Thauvin durant la quasi-totalité de la saison.
Dans cette optique, Niang a les attributs de la bonne piste. Déjà pour son profil. Attaquant rapide et percutant, il offre des qualités qui font défaut à l'effectif actuel de l'OM. Aussi pour sa polyvalence. Capable de jouer dans l'axe et sur le côté gauche, il permet une certaine flexibilité dont Julian Stephan ne s'est pas privé à Rennes. Mais tout ceci a un prix. Celui de Niang, recruté pour 15 millions d'euros par le club breton, avoisinerait aujourd'hui les 20 millions d'euros. Pour certains clubs, ce ne serait pas un investissement déraisonnable. Mais pour l'OM, c'est discutable.
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"Le cas Niang en est le symbole : l'OM n'a plus qu'une seule arme sur le mercato"

Marseille doit renflouer ses caisses à hauteur de 60 millions d'euros pour équilibre ses comptes. Cela passe par des ventes de joueurs. Et les principaux candidats au départ ne sont pas des attaquants. Les noms les plus souvent avancés concernent le secteur défensif : Boubacar Kamara, Duje Caleta-Car, Maxime Lopez et Morgan Sanson. Dans la perspective de le voir s'affaiblir, Marseille se doit d'anticiper la situation et se préparer à se renforcer en défense et au milieu. En recrutant Niang, il diminuerait considérablement sa capacité d'investissement sur ces postes. Et le risque de déséquilibrer son effectif deviendrait assez évident.

Changer de système, est-ce bien raisonnable ?

Villas-Boas a trouvé la bonne formule pour faire de Marseille la meilleure équipe de "l'autre Ligue 1", derrière le Paris Saint-Germain. Son 4-3-3 a donné à l'OM un équilibre collectif remarquable, articulé autour du trio Kamara-Rongier-Sanson dans l'entrejeu. La logique, c'est de continuer à s'appuyer sur ce système pour ne pas briser un édifice qui a prouvé sa solidité. Mais ce n'est pas vraiment la tendance dans l'hypothèse d'un transfert de Niang. Le passage au 4-4-2 est le plus souvent évoqué, tandis que l'option du 4-2-3-1 fait également son chemin. Deux schémas qui ont leurs limites.
  • Le 4-4-2
L'idée consiste à associer Niang à Dario Benedetto dans l'axe de l'attaque et de confier à Dimitri Payet et Florian Thauvin l'animation des ailes. Sur le papier, c'est loin d'être dénué de sens. Les quatre joueurs ont des profils différents et complémentaires. Cela donnerait une force de frappe offensive certaine à une équipe qui en a régulièrement manqué cette saison. Mais la question du repli défensif se pose fatalement. Ce système exigerait des efforts considérables dans ce domaine pour maintenir l'équilibre collectif. Notamment pour Payet et Thauvin. Face à des oppositions moins relevées, c'est envisageable. Mais sur la durée, et quand le niveau va s'élever, l'option semble difficilement viable.
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Thauvin remplace Payet lors de Marseille - Amiens en Ligue 1 le 6 mars 2020

Crédit: Getty Images

  • Le 4-2-3-1
Il présente lui aussi certains avantages. Notamment celui de placer Payet dans un rôle qu'il affectionne, avec une position axiale en soutien de Benedetto. C'est là que le Réunionnais est le plus décisif. Décalé à gauche, Niang serait dans une configuration qu'il apprécie également pour faire parler ses qualités en un contre un. Et Thauvin conserverait un poste sur le flanc droit de l'attaque où il a largement prouvé sa valeur. Mais ce système exige lui aussi un travail important de repli un gros volume de jeu de la part des deux récupérateurs pour couvrir et alimenter ce quatuor offensif. Pour l'instant, Marseille est relativement bien équipé dans l'entrejeu. Mais ce ne sera pas forcément le cas à la fin du mercato. Surtout s'il faut financer le transfert de Niang avec des départs.

Niang a-t-il la dimension pour jouer à l'OM ?

Au-delà des considérations financières et tactiques, c'est peut-être la question la plus importante. Niang a clairement pesé sur la montée en puissance du Stade Rennais. Sans avoir des statistiques exceptionnelles, il a montré une certaine régularité en bouclant sa première saison bretonne avec 14 buts au compteur toutes compétitions confondues, et la deuxième, inachevée, avec 15 réalisations. Le Sénégalais s'est affirmé comme l'un des très bons attaquants de Ligue 1. Mais Marseille, c'est encore autre chose.
Réussir à l'OM n'est pas donné à tout le monde. La pression y est plus forte et la stabilité plus fragile. Sur la carrière de Niang, le club qui se rapproche le plus de Marseille est probablement le Milan AC. Le Sénégalais a eu des fulgurances en Lombardie mais son bilan y est resté assez maigre avec 12 petits buts en près de 80 apparitions. Il n'avait pas su répondre totalement aux exigences requises pour réussir chez les Rossoneri. A 25 ans, il lui reste ce cap à franchir et relever le défi marseillais serait révélateur dans cette optique. Mais en l'état, cela reste un pari pour Marseille. Et l'OM n'est pas forcément en position de prendre des risques.
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M'Baye Niang sous le maillot du Milan AC

Crédit: Getty Images

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