Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Comment se motiver quand on est quasi-condamné ? "Ça dépend de si tu te barres ou si tu restes"

Enzo Guerini

Mis à jour 25/04/2021 à 12:06 GMT+2

LIGUE 1 – Lanterne rouge avant d’affronter Rennes dimanche, Dijon est presque condamné à la relégation. Une descente qui, si elle n’est pas actée mathématiquement, est dans les têtes depuis plusieurs semaines. Comment gérer une telle fin de saison quand on en connaît l’issue ? Éléments de réponse avec Nicolas Gillet, qui a connu cette situation avec Le Havre, lors de la saison 2008-2009.

Les Dijonnais sont presque condamnés à la relégation.

Crédit: Getty Images

Dans la vie, il se peut qu’il y ait des miracles. Mais même un énorme concours de circonstance ne devrait pas sauver Dijon de la relégation. Et si la belle victoire obtenue à Gaston Gérard dimanche dernier face à l’OGC Nice a donné un peu de sourire aux Bourguignons, elle ne les sauve en rien. Bien accroché à la dernière place du classement depuis plusieurs mois, le DFCO a eu le temps de prendre conscience de sa descente en Ligue 2.

Continuer à jouer tout en sachant que c'est plié

"On a les deux pieds en Ligue 2. Je ne suis pas résigné, je suis honnête. Ça ne sert à rien de se voiler la face. On ne mérite pas notre place en Ligue 1", déclarait le président du club Olivier Delcourt dans les colonnes du Parisien il y a quelques semaines. Preuve qu’au sein du DFCO, on ne se fait plus d’illusion depuis un certain temps déjà. Mais comment aborder une telle fin de saison en tant que joueur, et surtout, comment se motiver à jouer quand on est quasi certain d’être relégué ?
Nicolas Gillet a vécu une situation similaire avec Le Havre, lors de la saison 2008-2009. Lanterne rouge dès le mois de janvier, les hommes de Frédéric Hantz connaissaient leur sort. "Même si ce n’était pas mathématiquement fait, c’était plié, on le savait tous", se souvient le défenseur central, qui ne s’était pas trompé puisque la relégation avait été officialisée le 13 mai 2009, à quatre journées de la fin.
Quels que soient tes plans, tu te dois de jouer à fond
Pour ce qui est du comportement qu’adoptent les joueurs, Nicolas Gillet a un avis bien tranché sur la question. "Tout dépend de la politique du club. Et surtout, ça dépend de si tu te barres ou si tu restes. Et je suis resté la saison d’après", explique d’abord le joueur qui a depuis raccroché les crampons. "Mais de toute façon, j’aimais trop le football pour bâcler une fin de saison, même si je savais que les jeux étaient faits. On te met sur le terrain, tu joues, et tu joues à 100%, quoi qu’il arrive. Et puis on peut aussi voir la fin de saison comme un moyen de commencer à préparer la suivante."
picture

On en débat : Yilmaz vs Paqueta, qui est la meilleure recrue de la saison ?

Mais tous les joueurs concernés ne sont pas dans la même optique. "Il y en a forcément d’autres qui sont dans l’optique de se barrer", reconnaît Nicolas Gillet. De là à attendre patiemment que la saison se termine ? "Mais quand bien même t’aies envie de partir parce que la fin de saison s’annonce compliquée, quel message tu envoies aux autres clubs si tu joues sur une jambe ? Qui va venir recruter un mec qui ne se donne pas à fond parce qu’il sait que son équipe est condamnée ? Je pense que quels que soient tes plans pour la saison d’après, tu te dois de jouer à fond, même si la relégation est quasi actée. Par respect pour le jeu."
On avait deux trois gars prêtés sans option d'achat...
Au Havre, le défenseur expérimenté a connu un cas de figure bien particulier, qui explique selon lui le désintérêt que peuvent avoir certains joueurs pour ces fins de saisons difficiles. "Je me souviens, on avait deux trois gars qui étaient prêtés, sans option d’achat", raconte Nicolas Gillet. "A partir de là… tu sais que les mecs n’ont aucun intérêt pour la fin de saison parce qu’ils vont, quoi qu’il arrive, retourner dans leur club dès le mois de juin."
A Dijon, il faut croire que tous les joueurs ne sont pas dans le même état d’esprit que Nicolas Gillet il y a douze ans. Toujours dans les colonnes du journal Le Parisien, le président du DFCO Olivier Delcourt a confié que "des joueurs ont déjà résilié le bail de leur maison", avant même que la saison ne soit terminée et que le sort des Bourguignons ne soit définitivement acté.
Une attitude qui ne ravit pas le dirigeant. "De toute façon, les joueurs avec qui je veux repartir se comptent sur les doigts d’une main", affirme-t-il. "Repartir", le mot n’est pas anodin car Delcourt sait ce qui attend son club : la relégation. D’ici la fin de saison, le DFCO peut profiter de ses dernières journées dans l’élite pour prendre du plaisir et retrouver le sourire, comme ce fut le cas lors de la dernière journée.
picture

Olivier Delcourt - Dijon

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité