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Ligue 1 - Nantes et Bordeaux, deux monuments menacés, deux manières de se redresser

Julien Pereira

Mis à jour 08/05/2021 à 12:24 GMT+2

LIGUE 1 - Ils s'affrontent dans le match de la peur. Ce samedi (13h00), Nantes et Bordeaux doivent poursuivre leur opération maintien dans le cadre de la 36e journée. Monuments du championnat, les deux clubs ont trouvé, ces derniers jours, des raisons d'espérer une fin de saison heureuse. Même si ce match pourrait tout changer.

Antoine Kombouare lors du match opposant le Paris Saint-Germain à Nantes, le 14 mars 2021, en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Un passé glorieux, 14 titres de champion de France à eux deux, des identités fortes et d'innombrables souvenirs marquants pour le foot français : Nantes et Bordeaux sont des monuments de Ligue 1. Mais à trois journées du baisser de rideau, les voici toujours menacés d'une relégation qui, pour leur statut, leur rayonnement et surtout leur santé économique et financière, serait catastrophique. Ce samedi, Canaris et Girondins s'affrontent dans le fameux "match de la peur", celui qui pourrait enfoncer l'un, soulager l'autre, ou les maintenir tous deux sous pression.
Car si leur situation est comparable de loin, elle est aussi bien différente de près. 15e avec 39 points, les Bordelais sont certes en danger, mais ils ont une marge comptable. Tout le contraire des Nantais, 18es et donc en position de barragistes, avec seulement deux unités de marge sur Nîmes, 19e (32 pts), et surtout quatre de retard sur Lorient, 17e (38 pts). À ce niveau et à ce stade du championnat, c'est un gouffre.
Pour empêcher leur bateau de couler, Antoine Kombouaré et Jean-Louis Gasset ont également adopté deux approches distinctes. Le Kanak avait donné le ton dès sa présentation à la presse, après avoir été nommé pour prendre la suite de la très éphémère aventure de Raymond Domenech. "Ils savent qu'ils sont mauvais, lâchait-il d'entrée. S'ils sont là, c'est un peu de leur faute aussi."

Gasset - Kombouaré, deux méthodes et des résultats

Le coach de 57 ans, passé par Guingamp, Dijon ou encore Toulouse et habitué à vivre ce genre de situations, n'a pas choisi la méthode douce. Notamment pour soigner un mal qui n'est "pas propre à ce groupe", comme il l'a confié en conférence de presse, jeudi : "Au-delà du terrain, dans la vie de tous les jours, il ne faut pas les lâcher. C'est à la fois générationnel et culturel." Imran Louza a vu la différence. "Il a un peu plus serré la vis, a avoué le talentueux milieu de terrain. Rien de bien méchant, il aime beaucoup ses joueurs. Mais il nous fait passer des messages, que ça nous plaise ou pas."
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Gasset, lui, a choisi la carte de l'apaisement. Aussi parce que la situation des Girondins au classement est un peu moins critique. "Il faut réussir à tranquilliser tout le monde, a expliqué l'ancien adjoint de Laurent Blanc. Il faut persuader les gens que quand le monde est dans la catastrophe, le football reste le football. Si on met les bons ingrédients, on peut renverser les montagnes. Ça se joue beaucoup au mental."
Gasset comme Kombouaré ont déjà rempli l'une de leurs missions. Peut-être la plus difficile. La semaine dernière, ils ont tous deux mené leur équipe vers un succès aux allures d'électrochoc. Les Girondins, vainqueurs d'un seul de leurs treize derniers matches de Ligue 1, secoués par l'annonce du retrait de leur actionnaire principal, King Street et giflés par Saint-Étienne (4-1), Monaco (0-3) puis Lorient (4-1), ont relevé la tête grâce à leurs jeunes joueurs. Avec quatre éléments de moins de 22 ans, le club au scapulaire s'est payé Rennes grâce à un but de Sékou Mara, 18 ans, qui fêtait sa première titularisation en Ligue 1. "On ne pouvait que se relever, il fallait trouver un levier supplémentaire et ça a été les jeunes du club, a noté Gasset. C'est ce qu'il fallait pour rebooster tout le monde."
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Sékou Mara, buteur lors du match opposant Bordeaux à Rennes, le 2 mai 2021, en Ligue 1

Crédit: Imago

Pour le match de la peur, aucune certitude

Pour Nantes, il a d'abord fallu toucher le fond à Strasbourg, après une première période famélique, pour bénéficier d'une "prise de conscience collective", selon Kombouaré. Bien plus efficace que la prime promise par Waldemar Kita en cas de maintien. Les Canaris avaient fini par renverser la vapeur à La Meinau. "On a failli être dans le trou mais on a su réagir, a observé Louza. On n'a peut-être pas proposé le meilleur jeu mais on a dégagé quelque chose de fort." Ce qui leur a permis, aussi, d'étriller Brest (1-4) dans la foulée, avec quatre buts marqués en une heure de jeu.
Mais ce samedi, pas question de se reposer sur ces nouveautés ou sur une forme d'euphorie. Pour Kombouaré, ce serait oublier que ses joueurs ont été capables du meilleur - gagner à Paris ! - comme du pire depuis son arrivée sur le banc. "Je m'attends à tout avec cette équipe", n'a pas manqué de souligner le Kanak.
Pour Gasset, il serait fou de miser sur une jeunesse qui n'a ni la caisse ni l'expérience pour disputer ce genre de matches. "Ils manquent de rythme. Leur coeur, leur folie, leur inconscience a un temps limité, a rappelé Gasset. Le rythme de la première division n'est pas celui de la CFA. Et en plus, comme ils n'ont pas de match en CFA..."
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