Eurosport
Un but de crack face à Montpellier (2-1) : Edouardo Camavinga, cocktail détonant
Par
Publié 29/08/2020 à 21:27 GMT+2
LIGUE 1 - Buteur lors de la victoire rennaise face à Montpellier (2-1), Edouardo Camavinga a encore impressionné avec un but exceptionnel de vista et de talent. La preuve qu’il continue de grandir. La preuve aussi que l’on n’a pas fini d’être bluffé.
Edouardo Camavinga, buteur face à Montpellier
Crédit: Getty Images
Le syndrome de l’élève modèle. Du surdoué même, n’ayant pas peur des mots. Avec ce genre de crack, pas besoin d'expliquer longtemps. Dans la semaine, Julien Stephan avait demandé une chose à Edouardo Camavinga : "Je pense que dans le futur, il doit pouvoir être encore plus décisif par des dernières passes et par des buts, car il a cette projection dans la surface. Cela doit se matérialiser par des statistiques".
Après deux journées, "Cama" en est déjà un pion et une passe décisive. L’élève modèle, on vous dit. Mais ce samedi, il y a eu quelque chose en plus. Ce frisson digne des phénomènes, ce moment de magie où tout le Roazhon Park est resté suspendu aux arabesques du gamin. Avant de s’agenouiller devant autant de talent à sa sortie (87e).
77e minute : exilé côté gauche, Camavinga tente le relais avec Maouassa. Aux 30 mètres, le gaucher accélère et se présente face à Pedro Mendes dans la surface de Montpellier. L’heure du tango est arrivée. Passements de jambes, feintes de corps, crochet court pour se mettre en position de frappe et une finition chirurgicale du gauche (0-2). La symphonie fut complète et le pauvre défenseur montpelliérain n’a pu en faire que l’amère expérience, emmené dans une danse qu’il n’avait pas réclamée.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2020/08/29/2873884-59185688-2560-1440.jpg)
Edouardo Camavinga dans ses oeuvres face à Montpellier
Crédit: Getty Images
"Edouardo, quand il a de l’espace, il est capable de mettre ses jambes en route, il lit bien ces espaces-là, il est percutant, déstabilisant, déroutant, il a ces qualités pour le très haut niveau", avait d’ailleurs averti son entraîneur en conférence de presse vendredi. Visiblement, le mémo tactique n’était pas arrivé jusqu’à la défense du MHSC. Sous le charme du gamin, Julien Stéphan a usé de la carte humour pour féliciter son écolier modèle, auteur de son deuxième but dans l’élite, du gauche cette fois-ci après avoir ouvert son compteur face à l’OL l’année passée du droit : "Maintenant, il faut que tu marques de la tête", lui a-t-il glissé dans un sourire.
Mais réduire son match à son pas de danse reviendrait aussi à oublier qu’il a tout bien par ailleurs dans ce 4-3-3 rennais où il évolue un cran au-dessus de Steven Nzonzi. De premier relanceur, Camavinga est ainsi devenu accélérateur de particules, avec sa fluidité habituelle (92% de passes réussies) et quelques accélérations bien senties. En vérité, il rend les choses terriblement simples. A 17 ans, c’est franchement bluffant.
Plus jeune Bleu post-guerre ?
"Ce n’est que le commencement", s’avançait encore Stéphan vendredi. Lundi, c’est l’esprit léger que Camavinga retrouvera Clairefontaine mais pour la première fois, ce sera avec les A. A 17 ans. Ahurissant. Mais son niveau actuel ne colle presque déjà plus au monde espoir. Avec les champions du monde, le jeune milieu va encore grandir à vitesse grand V. Et afficher sa précocité comme une fierté.
D’ailleurs, si Didier Deschamps décide de le faire jouer en Ligue des nations, il pourrait devenir le plus jeune à honorer une sélection depuis l’après-guerre, devant Maryan Wisniewski en 1955. Même Kylian Mbappé avait dû s’incliner à l’époque de sa première cape en mars 2017 où il n’avait que 18 et 95 jours. Lundi, Camavinga aura précisément 17 ans, 9 mois et 21 jours. Alors, précoce, surdoué ou modèle : appelez-le comme vous voulez. Tout ce que vous devez savoir c’est qu’un crack risque de régaler Rennes toute l’année.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2020/08/29/2873882-59185648-2560-1440.jpg)
La joie d'Edouardo Camavinga face à Montpellier
Crédit: Getty Images
Publicité
Publicité