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Derby Lyon - Saint-Etienne - Caqueret - Aouar : pourquoi les Lyonnais n’ont plus le pouvoir

Martin Mosnier

Mis à jour 21/01/2022 à 19:45 GMT+1

LIGUE 1 - Houssem Aouar et Maxence Caqueret devraient être les porte-drapeaux flamboyants de la nouvelle génération formée à l’OL. Mais leur saison moyenne conjuguée à un environnement moins propice à leur épanouissement contrarient leur envol. A l’heure où Lyon teste son ADN face aux Verts, retour sur la perte d’influence des Lyonnais dans le onze de l’OL.

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Il suffisait de voir la flamme dans le regard de Karim Benzema, la conviction dans les prises de balle d’Alexandre Lacazette mais aussi le poids de la pression sur les épaules de Corentin Tolisso pour comprendre que le derby, pour les Lyonnais du cru, n’a pas grand-chose à voir avec tout le reste. Vendredi, les Verts débarquent au Groupama Stadium, et si les Lyonnais sont toujours aussi nombreux dans l’effectif de l’OL, ils n’ont plus la même influence, ni le même pouvoir dans le onze. En ce début d’année 2021, trois d’entre eux restent d’indiscutables titulaires : Anthony Lopes, sans doute le Lyonnais le plus régulier encore une fois, Houssem Aouar et Maxence Caqueret.
Les deux milieux, à l’image de leur équipe, signent une saison jusqu’ici moyenne ou en tout cas beaucoup trop neutre au regard des promesses soulevées à leurs débuts. Pourquoi ont-ils tant de mal à confirmer ? Pourquoi Aouar, à 23 ans, stagne-t-il quand il était programmé pour régner dans un grand club européen ? Pourquoi Caqueret, après un été 2020 exceptionnel en Ligue des champions, n’a-t-il pas définitivement pris les commandes et pour de bon ? A l’âge d’Aouar, Corentin Tolisso, patron de l’OL, devenait la recrue la plus chère du Bayern Munich et, à l’âge de Caqueret, Nabil Fekir avait déjà goûté aux Bleus.
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Deux hommes face à la ‘Brésilianisation’ de l’OL

"C'est difficile de comparer les générations, nous a confié Sidney Govou, consultant pour Canal+ et 459 matches sous le maillot de son club formateur, l’OL. Pour la génération d'Alexandre Lacazette, les joueurs sont arrivés ensemble car c'est une période où l'OL avait moins de moyens pour recruter en extérieur. Mais je pense surtout qu'il y a une façon différente de former les joueurs à l'OL et en France. On est sur des très bons joueurs de football, qui savent tout faire, mais qui n'ont pas forcément une spécificité. Moi, je considère que pour exceller dans son club formateur, tu dois avoir une spécificité : être très bon face au but, dans le couloir, etc... A Lyon, les milieux qui sortent ont un peu le même style."
La perte d’influence des Lyonnais suit une logique implacable avec un changement d’environnement assez net. Depuis plusieurs saisons désormais, l’OL a internationalisé son recrutement. Avec Thiago Mendes, Bruno Guimaraes et Lucas Paqueta, Juninho a largement modifié l’entrejeu en recrutant trois Brésiliens. "La direction a donné les clés à des joueurs qui n’étaient pas lyonnais, et la communauté brésilienne vit aujourd'hui de son côté et étouffe les Lyonnais", diagnostique Frédéric Guerra, ancien agent d’anciens incontournables patrons de l’OL (Maxime Gonalons, Samuel Umtiti, Clément Grenier). D’un naturel timide et réservé, Aouar et Caqueret ont vu leur influence grignotée par les recrues de Juninho. "Aujourd’hui, on a de bons joueurs qui jouent ensemble mais plus un groupe d’amis. Avant, c’était un pour tous, tous pour un. Mais c’est fini", continue Frédéric Guerra.
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Lucas Paqueta et ses coéquipiers fêtent le but du 0-1 lors de Montpellier-OL

Crédit: Imago

Un environnement moins lyonnais

Il est aujourd'hui plus difficile pour les Lyonnais sortis du centre de s’épanouir qu’à une époque où le staff regorgeait d’anciens joueurs investis depuis des années à l’OL. Rémi Garde, ancien directeur du centre de formation, et Bruno Genesio, ancien adjoint, ont occupé le poste d'entraîneur principal durant six saisons dans les années 2010 favorisant la prise de pouvoir des jeunes sortis de Tola-Vologe. Un centre de formation qui étalait ses quartiers au pied de Gerland. Aujourd’hui, cinq kilomètres séparent les professionnels des jeunes pousses. “Avant, quand ils arrivaient en équipe pro, les jeunes retrouvaient leurs potes. Aujourd’hui, ce sont des inconnus. L’intégration est moins facile et les jeunes perdent un peu de leur personnalité”, continue Guerra qui s’occupe du destin de quelques pensionnaires de l’académie lyonnaise.
Mais les responsabilités sont aussi individuelles. Peut-être qu’Aouar, pour ne parler que de lui, a mal jugé le timing de sa carrière à Lyon et n’est pas parti quand il le fallait à savoir quand sa cote était au plus haut. Aujourd’hui, il se pose sans doute trop de questions d’autant que son bail ne s’étire pas au-delà de juin 2023. Et il n’est pas le seul. Maxence Caqueret, Houssem Aouar et Rayan Cherki : les trois Lyonnais du cru les plus convoités, autrefois au centre du projet, n’ont aujourd’hui plus que 18 mois de contrat. Un autre signe de leur perte d’influence.
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