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Mercato - PSG - Lionel Messi à Paris : récit d'une quête ultime, interminable et enfin assouvie

Martin Mosnier

Mis à jour 11/08/2021 à 14:35 GMT+2

MERCATO – Dix ans après sa prise de pouvoir, QSI met enfin la main sur Lionel Messi, le joyau qu'il convoitait avec ardeur. L'Argentin a souvent été lié à Paris mais l'intérêt fut rarement réciproque. Alors, le PSG s'est rabattu sur des solutions intermédiaires sans jamais dévier de son premier objectif. Récit d'une quête interminable et semée d'embûches.

Nasser Al-Khelaïfi, Leo Messi, Leonardo

Crédit: Getty Images

Lionel Messi et QSI, c'est l'histoire d'un éternel rendez-vous raté qu'on avait fini par enterrer. Depuis 2011 et l'arrivée des Qataris à la tête du PSG, Messi nourrissait les fantasmes autant que les espoirs d'un club aux ressources financières sans fond. C'était finalement dans la logique des choses : le joueur le plus précieux du monde dans le club le plus riche de la planète (avec Manchester City tout de même). A intervalles réguliers, la rumeur bruissait sans jamais vraiment prendre de l'épaisseur. Messi était un moyen pour le PSG de rappeler que ses ambitions étaient sans limite et Paris, un moyen pour Messi de négocier à la hausse ses contrats avec le FC Barcelone.
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Le Barça de Lionel Messi a sombré face au PSG

Crédit: Panoramic

Au tout début de l'histoire, lors de la première conférence de presse qui officialise la prise de pouvoir de QSI en 2011, Robin Leproux, alors président du PSG, répond "Lionel Messi" à la question de savoir quel joueur le PSG rêve de recruter. Les noms de Kaka et Samuel Eto'o circulent. Pour Messi, c'est encore beaucoup trop tôt. Le Qatar n'est qu'au début de l'histoire et l'Argentin est déjà le meilleur joueur du monde. Il devient un objectif à très long terme. Dans l'immédiat, avant de le séduire, Paris part à la conquête du "nouveau Messi".
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Du "nouveau Messi" au soft power du Dream bigger

Et la première star du mercato QSI est un Argentin de 21 ans, meneur de jeu. Javier Pastore ne sera pas le nouveau Messi mais il enclenche une dynamique. Avec lui, Paris s'affirme sur le marché des transferts. Mais la vraie bascule s'opère en 2013. Sérieux outsider sur le marché des transferts, le PSG n'atteint pas encore le standing de ses voisins européens. Il n'est pas pris au sérieux jusqu'à la double arrivée de Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva en 2012, rejoint très vite par David Beckham. Paris bascule alors dans une autre dimension économique et sportive. Dès lors, tout peut arriver. Paris avait les moyens financiers de convaincre l'Argentin, il a désormais un challenge sportif et une équipe ambitieuse à lui proposer.
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Zlatan Ibrahimovic et Lionel Messi

Crédit: AFP

Dès 2013, dans certains cercles proches de Doha, on travaille sur l'hypothèse Messi. Ses ennuis avec le fisc espagnol (ndlr : il est alors accusé de fraude fiscale) ouvrent une première brèche mais sa clause à 250 millions d'euros, sans tenir compte des envies de l'Argentin, est dissuasive. "Si nous n'avions pas de limite, nous ferions venir Messi", se justifie Nasser Al-Khelaifi dans les colonnes de l'Equipe en 2014. "Si vous avez l'argent pour le faire venir, amenez-le nous." En vérité, la vraie difficulté du dossier reste de convaincre l'Argentin. Paris est à l'affût. Messi et Cristiano Ronaldo sont désormais des objectifs à court et moyen terme.

Paris n'a pas de limites, le FPF s'en occupe

Le PSG construit une fusée à plusieurs étages mais Messi reste le fantasme ultime. Ce qu'il faut comprendre, au-delà des évidents bénéfices sportifs, c'est que l'arrivée de l'Argentin est avant tout un moyen d'associer l'image du meilleur joueur du monde (et de l'histoire ?) à celle du Qatar. Une stratégie de soft power, résumée dans un slogan répété depuis dix ans : "Dream bigger". Or, qui de plus grand que Messi ? Personne. Avec lui, Paris et le Qatar seraient au centre du monde. Voilà pourquoi Messi reste la quête ultime d'un club et d'un état qui ne se sont jamais mis de limites.
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Lionel Messi et David Beckham lors de FC Barcelone - PSG en Ligue des champions le 10 avril 2013

Crédit: Panoramic

L'UEFA va s'en charger pour eux avec le fair-play financier. A partir 2015, il frappe durement et l'ogre parisien se sait menacé. Voilà pourquoi, en 2015 justement, Paris, qui a, jusque-là, simplement tâter le terrain avant de se heurter à la complexité de la situation, dégaine une première fois pour tenter de convaincre le Barça et Messi. Le départ programmé de Zlatan Ibrahimovic à l'été 2016 doit être comblé. Il faut une nouvelle tête d'affiche. Mais c'est le FPF, autant que les envies de Messi toujours tournées vers le Barça, qui rendent l'affaire impossible.

Clause libératoire et prolongation : Messi s'éloigne, Neymar arrive

L'inflation de sa clause libératoire (400 puis 750 millions d'euros), sa prolongation en 2017 et les relations exécrables entre le PSG et le Barça rendront l'objectif de plus en plus lointain. D'autant que Paris a trouvé une nouvelle incarnation. Depuis plusieurs années, le PSG visait Messi, Ronaldo ou Neymar. Le Brésilien, désireux d'avoir la lumière pour lui tout seul, file à Paris qui fait exploser les barrières en alignant les 222 millions d'euros de sa clause libératoire bien plus "accessible" que celle de l'Argentin. A l'été 2017, Mbappé et Neymar rejoignent le PSG pour tenter de gommer la remontada et l'humiliante élimination face au Barça en Ligue des champions.
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Nasser Al-Khelaifi avec Neymar lors de la présentation du joueur à la presse.

Crédit: Getty Images

Paris n'oublie pas Messi pour autant mais va devoir se montrer patient. Barcelone ne subira pas deux fois le même affront sur le marché des transferts et le PSG sait qu'il lui faudra attendre la fin du contrat de l'Argentin en 2021. A l'été 2020, pour la première fois de sa carrière, la Pulga a des envies d'ailleurs. Paris dégaine une seconde fois, pas question de laisser passer l'occasion. Les échanges entre le clan Messi et Paris sont, cette fois, très concrets. Le Ballon d'Or préfère City mais le Barça met les barbelés.

2021 : contexte idéal

Il aura donc fallu attendre les dix ans du projet parisien pour que l'impensable se produise. Au terme d'une quête frénétique tour-à-tour illusoire, désespérée, interminable et finalement fructueuse. La gestion calamiteuse du FC Barcelone, l'effacement du fair-play financier, la crise du Covid qui a affaibli la concurrence (et le Barça) : il a fallu le contexte parfait pour signer le transfert du siècle. En 2011, Paris et QSI rêvaient de Ligue des champions et de Lionel Messi. Dix ans plus tard, le 10 août 2021, la moitié du chemin est parcouru. Et celui vers la C1 n'a jamais semblé aussi dégagé.
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