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Doutes, espoir et excitation : Laurent Blanc est le nouvel entraîneur de l'OL

Martin Mosnier

Mis à jour 10/10/2022 à 13:28 GMT+2

LIGUE 1 – Après six ans d'absence, Laurent Blanc revient à Lyon et c'est peu de dire qu'on l'attendait avec impatience. Son ambitieuse philosophie s'est-elle érodée sous le poids des années d'activité ? Comment fera-t-il sans Jean-Louis Gasset ? Des interrogations, légitimes, existent mais pèsent moins, aujourd'hui, que l'envie de le revoir sur le banc d'un club qui compte.

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Nous allons donc enfin revoir son 1,92m, ses bouclettes, sa casquette les jours de pluie, et ses touillettes les jours de stress. Laurent Blanc revient en Ligue 1 et, plus généralement, sur le banc d'un club qui compte, Lyon. Il faut dire que sa longue hibernation avait quelque chose d'assez inexplicable, lui le héros de 1998 à l'image immaculée, aux parcours toujours réussis en club (hormis son anecdotique expérience au Qatar), lui qui a entamé le redressement des Bleus après Knysna, lui, le coach du PSG qui a laissé, jusqu'ici, la plus grande empreinte technique et amassé le plus de trophées.
Mais depuis 2016, le Président avait coupé le contact parce qu'il n'avait pas voulu replonger tout de suite d'abord et parce qu'ensuite, les clubs lui préféraient toujours un autre, Rudi Garcia et Peter Bosz par exemple. Six ans à l'échelle d'une vie, c'est long. A l'échelle du foot, c'est interminable et on avait fini par se faire une raison. Si son nom revenait à chaque fois que ses anciens clubs (Manchester United, FC Barcelone, Inter Milan) se cherchaient un nouvel entraîneur, celui-ci chutait dans la hiérarchie des priorités à mesure que les années passaient.
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Laurent Blanc à l'Euro 2012

Crédit: Panoramic

10 ans pour tout gagner, 6 ans pour tout casser

Neuf ans de vie sur un banc pour se constituer l'un des plus gros palmarès pour un coach français, six ans pour le dilapider ou presque. Comme si sa vie s'écrivait aujourd'hui plutôt sur les greens de golf que sur les terrains de foot. Une petite musique s'était tranquillement installée comme pour nous justifier son absence : Blanc ne serait pas assez bosseur. Une image injuste qui colle aux basques de ce défenseur qui n'aimait pas salir son short et de cet entraîneur qui déléguait ses séances à Jean-Louis Gasset. Est-il possible d'arracher quatre titres de champion de France en claquettes ?
Aujourd'hui, les interrogations reposent plutôt sur sa très longue inactivité seulement interrompue par une expérience ratée au Qatar. Est-il toujours dans le coup ? Parviendra-t-il à gérer la nouvelle génération, en particulier à Lyon où elle a tendance à se voir plus belle qu'elle ne l'est ? L'absence de Jean-Louis Gasset, son précieux bras droit, dans le staff, questionne aussi sur son efficacité. Mais son aura et ses principes de jeu demeurent.
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Laurent Blanc et Nikita Simonyan lors des répétitions du tirage au sort de la Coupe du Monde

Crédit: Getty Images

10 ans de carrière, deux erreurs

En dix ans de carrière, Blanc n'a commis que deux erreurs qu'il porte comme des croix désormais. Deux fois, il a renié ses principes, deux fois il l'a payé. Un soir de quart de finale à l'Euro face à l'Espagne où il décida de bétonner son côté droit avec Mathieu Debuchy reconverti ailier de fortune et un soir de quart de finale de Ligue des champions à Manchester City dans un funeste 3-5-2 bricolé à la hâte. Pour le reste, quand il s'est tenu à sa philosophie, cela lui a souvent souri. Peter Bosz, lui, a bien tenté de redonner une empreinte technique et une âme à un club en perte de repères. Mais cela s'est borné à ses conférences de presse et interview, jamais sur le terrain. Soit l'exact inverse d'un Blanc souvent lénifiant devant les micros mais ambitieux sur le pré.
Le Néerlandais n'était pas le seul problème de l'OL. Les échecs des épisodes Sylvinho, Juninho ou des mercatos successifs pointent d'autres responsables. L'environnement lyonnais, dont la stabilité fut si longtemps une force et un garant de la puissance de l'institution, semble aujourd'hui bien précaire. Après deux rendez-vous ratés, Blanc, sa philosophie et son aura arrivent au bon moment. Cette fois, personne n'a le droit de se tromper.
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Laurent Blanc lors de PSG-Lyon.

Crédit: AFP

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