Ligue 1 - PSG, Lens, Marseille - Course au titre - Quel pied !

Ces dernières années, la Ligue 1 a trop souvent oublié un ingrédient pour faire décoller ses week-ends. Pourtant, c'est bien l'incertitude qui maintient l'intérêt de ses rencontres et fait monter les frissons et la fièvre. L'indécision, le doute, l'instabilité : appelez cela comme vous voulez mais cette saison de championnat de France ramène au goût du jour le concept même de suspense sur lequel est bâti ce jeu.

A mi-chemin, la Ligue 1 n'est pas jouée et c'est un exploit au regard des feuilles de match du PSG. L'an dernier, au même stade de la compétition, Nice accusait déjà un retard de 13 points sur un Paris en chaussons. Ce lundi, trois petites unités séparent les champions de France de Lens et cinq de l'OM.

Cette bataille au sommet dynamise une saison franchement emballante. D'abord parce que les locomotives ont des allures de TGV. Oui Paris flanche en 2023 avec deux défaites en deux semaines mais si tout se resserre, c'est aussi parce que ses concurrents tiennent une allure qui, en d'autres temps, lui assurerait la place de leader. En 2021, par exemple, Lyon avait pris les commandes à mi-saison avec cinq et trois points de moins que comptent Lens et l'OM en ce mois de janvier.

Face aux éclats individuels du PSG, Nordistes et Phocéens opposent deux forces collectives qui ne sont pas coulées dans le même béton mais produisent les mêmes effets. Le souffle lensois n'a nul autre pareil en L1, Paris a été emporté sans discussion possible et personne ne sait jusqu'où cet élan enthousiaste peut les mener.

A Marseille, la rigueur et la discipline d'Igor Tudor ravivent les espoirs les plus fous. Dans un système où les défenseurs marquent plus que les attaquants, tout est possible. Non seulement Lens et Marseille ne sont pas là par hasard, en témoignent leur nombre de points, mais, en plus, ce début d'année semble avoir consolidé leurs certitudes quand celles de Paris s'effritent.

On savait que les effets de la Coupe du monde seraient plus difficiles à encaisser pour une équipe constellée d'internationaux comme Paris mais les doutes sont nés avant le Qatar. Aujourd'hui, le PSG manque d'intensité, d'idées et de plan B quand le trio Messi-Neymar-Mbappé, rudement mis à l'épreuve lors du Mondial, n'a plus de souffle.

Derrière le trio, l'irrégularité de Rennes et Monaco les ont handicapés dans la course au podium mais, après le succès indiscutable face au PSG, comment ne pas reconsidérer les Bretons, même privés de Martin Terrier ? Et l'orgueil de Wissam Ben Yedder peut mener l'ASM à des hauteurs qu'on ne lui promettait plus. Lille et Lorient, au regard de ce qu'ils proposent, méritent beaucoup mieux que leurs places actuelles.

Paulo Fonseca et Régis Le Bris (mais aussi Rémy Cabella, Jonathan David, Terem Moffi ou Enzo le Fée) nous offrent, chaque week-end, de formidables raisons d'aimer la Ligue 1 mais ce championnat est impitoyable en offrant un niveau rarement atteint sur la dernière décennie. L'ébullition des meilleures écuries tire le championnat vers le haut… et laisse l'OL tout en bas. La sanction est rude mais logique pour des Gones qui n'ont pas su prendre le train en marche et à la vitesse où il file…