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Patrice Loko avant Nantes-PSG : "Mon but de 1994 ? Jean-Claude Suaudeau m'avait embrassé avec son grand sourire"

Clément Lemaître

Mis à jour 03/09/2022 à 11:29 GMT+2

LIGUE 1 - Patrice Loko a marqué l'histoire des matches Nantes-PSG en inscrivant, en 1994, l'un des plus beaux buts du championnat de France. Avant la rencontre de samedi soir, l'ex-attaquant international français, qui vit désormais à Vannes, est revenu sur la conception de ce but qui lui vaut toujours des sollicitations "très régulières". Un but qui avait également ravi Jean-Claude Suaudeau.

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Patrice Loko, vingt-huit ans après la victoire de Nantes face au PSG (1-0) à la Beaujoire, votre but reste toujours aussi populaire dans la mémoire collective. Comment l'expliquez-vous ?
Patrice Loko. : "Oui, effectivement, on me parle toujours de ce but, que ce soit dans la rue ou au stade. Ce but résume le jeu à la Nantaise qu'on produisait à l'époque. Le collectif était très important et on marquait beaucoup de buts spectaculaires. En plus, ce but a été marqué contre la grande équipe du PSG. Gagner à la Beaujoire de belle manière et avec un but extraordinaire, c'était parfait."
Est-ce que vous êtes sollicité quotidiennement pour ce but ?
P.L. : "On m'en parle très régulièrement. Quand on évoque le PSG ou Nantes, ce but revient toujours dans la conversation. Récemment, le FC Nantes a conçu un t-shirt représentant l'action de ce but. Les supporters s'en rappellent encore et même la jeune génération. Pour certains, ils n'étaient pas nés mais ils l'ont beaucoup vu sur les réseaux sociaux. Quand des émissions diffusent des tops buts de ces dernières saisons, le mien arrive souvent dans les premiers. Entre guillemets, les gens se sont appropriés ce but-là et j'en suis fier car avec mes coéquipiers, on avait réalisé un très bon match ce jour-là. On parle de la finition, mais il y a aussi toute la partie rapide qui précède le but. Dans la réalisation, il était très technique."
Est-ce que vous travailliez beaucoup ce genre d'action à l'entraînement ?
P.L. : "A la Jonelière, il y a un petit terrain fermé, qu'on appelait "La fosse". On s'entraînait beaucoup là-bas en essayant de jouer sans que le ballon touche le sol. On travaillait les centres ou le jeu de tête. On marquait beaucoup et pas seulement moi. Donc oui, ce genre de but, on l'avait déjà inscrit à l'entraînement."
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Patrice Loko a marqué l'histoire des matches Nantes-PSG avec son but mythique de 1994.

Crédit: Quentin Guichard

Comment a réagi Jean-Claude Suaudeau après votre but, car cela concrétisait sa philosophie de jeu ?
P.L. : "Je crois qu'il m'avait embrassé avec son grand sourire. Pour lui, le jeu qu'il prônait, c'était ça. C'est-à-dire un jeu rapide pour déstabiliser les défenses."
Est-ce que lui aussi vous en parle encore ?
P.L. : "Je l'ai vu il y a quelque temps quand il faisait son marché à Vannes et je suis allé le voir chez lui car il a une maison pas très loin d'ici. Mon but ? Ça lui fait plaisir d'en reparler. Il me disait aussi qu'il avait connu des groupes de joueurs meilleurs que nous avec les Maxime Bossis ou Henri Michel. Mais ils n'ont pas eu les résultats et l'aura de notre équipe."
C'est le plus beau but de ma carrière car j'adorais mettre en place des actions collectives avec mes coéquipiers. Pour moi, le football c'était ça
Ce but est-il le plus beau de votre carrière ?
P.L. : "Oui car j'adorais mettre en place des actions collectives avec mes coéquipiers. Pour moi, le football c'était ça."
On parle énormément de ce but, mais la véritable démonstration nantaise a eu lieu lors du match retour au Parc des Princes avec cette victoire 3-0...
P.L. : "Je me souviens que l'équipe parisienne nous attendait de pied ferme après notre victoire à La Beaujoire. Elle voulait absolument se racheter. Encore une fois, nous avons réalisé un grand match collectif. Japhet N'Doram avait notamment été extraordinaire sur ce match-là. Quand on commençait les rencontres, on avait une confiance terrible en nous même quand on affrontait des clubs comme le PSG. Avec notre jeune équipe, on ne se posait pas de questions et on jouait notre jeu en suivant les consignes de Coco Suaudeau. A chaque fois, ça marchait car les joueurs se bougeaient et se démarquaient beaucoup. Chaque joueur était à l'écoute de son coéquipier pour appliquer le jeu de passes, très souvent sans contrôle."
Votre but du match aller et votre démonstration au retour ont-elles eu une influence directe sur votre départ au PSG l'été suivant ?
P.L. : "Oui, je pense. J'ai fini meilleur buteur de la saison 1994-95. J'avais 25 ans, j'étais dans la force de l'âge et international français. Luis Fernandez m'aimait bien aussi (rires)."
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Comment se déroulaient les matches PSG-Nantes lorsque vous évoluiez sous les couleurs parisiennes ?
P.L. : "Avant le match, on se tapait dans les mains avec les joueurs nantais. Mais une fois le coup d'envoi, c'était fini. Quand un joueur retrouve son ancien club, il se donne à 200% (ndlr : Patrice Loko avait marqué contre le FCN en 1995 et 1996). Mais face à Nantes, c'était un peu plus difficile parce que les joueurs connaissaient ma façon de jouer et mes appels de balle."
Contre quel joueur nantais avez-vous eu le plus de difficultés sur le terrain ?
P.L. : "Eddy (Capron) et Laurent (Guyot) étaient souvent au marquage. Moi, j'essayais de jouer un peu différemment. A Paris, je jouais plutôt ailier droit et je n'avais pas toujours le même joueur sur moi. Mon jeu était fait d'appels de balle dans toute la profondeur et ma force était de pouvoir surgir rapidement. Mais c'est vrai que les duels avec Eddy étaient compliqués. C'était un défenseur rugueux et très athlétique. Si je jouais dos au but face à lui, je n'avais quasiment aucune chance. Je devais donc opter pour un jeu plus en profondeur."
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