Ligue 1 - Faut-il s'inquiéter de la préparation de l'OL ?

C'est du côté de Selhurst Park, à Londres, que l'Olympique Lyonnais dispute samedi son dernier match de préparation de l'été. Le tout face à Crystal Palace, un autre membre de la "famille" Eagle, deux semaines après un premier affrontement de la sorte contre Molenbeek. L'occasion de peaufiner les derniers réglages à huit jours de lancer sa saison de Ligue 1 à Strasbourg. De se remettre en confiance, aussi.

Car soyons clairs, l'OL vit une préparation pour le moins mitigée. Il y a bien eu, mercredi, ces trois mi-temps de 30 minutes organisées dans le cadre d'une opposition à huis clos contre Sion, remportée 8-2, mais dont presque rien n'a filtré. Ce qu'on a pu voir, en revanche, était beaucoup moins rassurant. Tout avait commencé par un succès le 14 juillet contre De Treffers (2-1), humble pensionnaire de 3e division néerlandaise, à l'occasion du stage organisé aux Pays-Bas. Mais les choses se sont gâtées ensuite avec trois revers de rang, sur le même score, sans marquer (1-0)

Les Gones ont voyagé en Ecosse, en Belgique et en Espagne. Pour les mêmes déceptions face à Manchester United, Molenbeek et le Celta Vigo. Une série inédite dans ce contexte pour l'OL au 21e siècle, couplée à un jeu offensif très pauvre et donc des occasions assez rares. Les deux seuls buteurs lyonnais en préparation restent pour le moment deux joueurs très éloignés des plans de Laurent Blanc pour la saison à venir : Tino Kadewere et Jeff Reine-Adélaïde. Alexandre Lacazette, lui, n'a pas trouvé le chemin des filets et eu peu de cartouches à se mettre sous la dent, Amin Sarr, utilisé à gauche, n'est pour le moment pas au niveau escompté et Jeffinho a été utilisé à droite, un couloir qu'il affectionne moins.

Pas de quoi inquiéter outre mesure le coach lyonnais. "Il y a eu un peu plus de mouvement offensif aujourd'hui que contre Molenbeek, soulignait l'ancien sélectionneur des Bleus après la défaite à Vigo. On peut être satisfait par rapport au contenu. Mais par rapport à la possession que l'on a, on se crée trop peu d'occasions. Mais il ne faut pas oublier que l'on travaille aussi beaucoup la semaine (...) On paye peut-être la préparation qui a été très lourde. Il va falloir s'améliorer techniquement et tactiquement mais je ne suis pas inquiet".

Au rayon des circonstances atténuantes, l'OL n'a pas payé que la densité de sa préparation. Il n'a récupéré ses internationaux Espoirs - Castello Lukeba, Maxence Caqueret, Rayan Cherki et Bradley Barcola - qu'avant le déplacement en Espagne et évolue dans un contexte de prises de bec à distance entre John Textor et Jean-Michel Aulas, ainsi que d'encadrement de son mercato par la DNCG. De fait, Lyon n'avance pas aussi vite que ce qu'il voudrait sur le marché des transferts. Il a bien enregistré l'arrivée de Duje Caleta-Car jeudi, mais a encore besoin de renforts aux postes de numéro 6 et d'ailier. Car avant le Croate, seuls Skelly Alvero et Clinton Mata avaient signé.

Ce dernier fait toutefois partie des satisfactions de ces dernières semaines, qu'il ne s'agit pas non plus de trop noircir. Arrivé de Bruges, le latéral droit a aussi dépanné en défense centrale suite à la blessure de Dejan Lovren dès les premières minutes du premier match, et l'a très bien fait. Un caractère et une polyvalence qui ne seront pas pour déplaire à Laurent Blanc.

On retiendra aussi le temps de jeu assez conséquent offert au jeune Mohamed El Arouch ou encore les apparitions prometteuses de Pathé Mboup (19 ans)...toutefois non retenu dans le groupe parti pour quelques jours à Divonne-les-Bains mardi. Quelques éclaircies dans un ciel globalement brumeux, avant une vraie reprise qui s'annonce corsée à la Meinau. Il est de coutume de tempérer les analyses sur les préparations, et à juste titre. Mais après une saison très laborieuse, Lyon se sait attendu au tournant. Et observé de près dès maintenant.