Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ligue 1 : Pourquoi Reims a des airs de nouveau Lens

Raphaël Brosse

Mis à jour 07/10/2023 à 19:30 GMT+2

Troisième de Ligue 1 après sept journées, Reims reçoit le leader monégasque ce samedi (21h) à l’occasion d’un inattendu choc au sommet. Portés par un mercato intelligent et toujours guidés par Will Still, les Champenois semblent avoir les atouts pour confirmer les belles promesses entrevues la saison passée. Et, pourquoi pas, marcher sur les traces du RC Lens 2022-23.

Reims - Lyon / Ligue 1

Crédit: Imago

Une équipe au style de jeu emballant, des recrues bluffantes, un entraîneur à la carrière de joueur modeste mais aux idées résolument ambitieuses : la description colle trait pour trait au RC Lens. Depuis sa remontée en Ligue 1, à l’été 2020, la formation de Franck Haise a fait souffler un vent d’air frais sur le championnat, s’est même posée à la deuxième place du classement en 2022-23 et vient de s'offrir Arsenal en Ligue des champions (2-1). À y regarder de plus près, on constate cependant que les Sang et Or n’ont pas le monopole des caractéristiques précitées. Qui peuvent tout aussi bien correspondre au Stade de Reims.
Auteurs d’un début de saison éclatant, les Rémois sont troisièmes au moment de recevoir Monaco, samedi soir (21h), pour une affiche au sommet. Il est trop tôt, bien sûr, pour leur prêter un destin similaire à celui qu’ont connu les Lensois il y a quelques mois, et on ne se risquera donc pas à une enflammade qui pourrait être vite refroidie. En revanche, il n’est pas insensé de penser que le club marnais a tout pour viser encore plus haut qu’à l’issue de la saison écoulée. Qui s’était déjà avérée historique.

Une embellie à confirmer

Mal en point à l’entame de l’automne, les Champenois avaient basculé dans une autre dimension en confiant les clés de l’équipe première à Will Still. Celui qui n’était jusque-là que l’adjoint d’Oscar Garcia a immédiatement imposé sa patte sur son équipe, devenue particulièrement pénible à manœuvrer pour ses adversaires. Les partenaires de Yunis Abdelhamid ont surfé sur une folle série d’invincibilité de 19 matches - un record pour le club - et se sont approchés des places européennes. Avant de caler dans l’emballage final et de finir au onzième rang.
picture

Anthony Lopes et l'OL ont subi une nouvelle défaite à Reims

Crédit: Imago

Pour que cette embellie ne reste pas sans lendemain mais qu’elle soit, au contraire, porteuse d’ambitions nouvelles, il a fallu que Reims s’active pendant le mercato estival. "On doit avoir un groupe qui est capable de tenir la longueur d’un championnat", avait asséné Still, bien conscient que son groupe avait terminé sur les rotules, dans un entretien accordé à France Bleu Champagne-Ardenne. Ses dirigeants ont pu profiter de belles rentrées d’argent (Hugo Ekitike définitivement transféré au PSG pour une trentaine de millions d’euros, Jens Cajuste parti à Naples pour douze millions d’euros) pour le satisfaire.

Un effectif intelligemment remodelé

Emmenée par le très inventif Pol-Édouard Caillot, la cellule de recrutement est restée fidèle à ses habitudes, en explorant des marchés de second plan pour y trouver les profils souhaités. Le départ de Folarin Balogun, l’indispensable machine à marquer ? Il a été compensé par les arrivées d’Oumar Diakité, Mohamed Daramy, Amine Salama ou encore Keito Nakamura, histoire de renforcer tout le front de l’attaque et de ne pas dépendre que d’un seul homme. Le manque de maturité ? Il est compensé par la signature de Teddy Teuma, 30 ans et une patte gauche sacrément utile au milieu, qui a d'ailleurs déjà fait mouche.
picture

Teddy Teuma (Stade de Reims) célèbre l'un de ses buts lors de sa belle prestation contre Montpellier (1-3) en août 2023.

Crédit: Getty Images

Le président Caillot a sorti le chéquier (près de 50 millions d’euros), mais les montants dépensés l’ont été à bon escient. L’effectif rémois paraît désormais plus fourni, mieux structuré et la mayonnaise a, semble-t-il, rapidement pris. Si l’on excepte un faux départ à Marseille (2-1) et un trou d’air fatal contre Brest (1-2), les Rouge et Blanc ont tout bon. Leurs copies sont d’ailleurs plus abouties que l’an passé, ce qui ne sera pas pour déplaire à leur entraîneur.

Still, toujours fidèle à ses idées

"Je n’ai pas envie d'être un coach qui fait comme pas mal d'équipes en Ligue 1, qui attend en bloc bas, et part en transition, sans viser ou manquer de respect à personne. Et si je dois perdre, au moins je vais perdre en jouant", a encore affirmé Still, qui a sa philosophie et ne compte pas y déroger. On y voit un parallèle évident avec Franck Haise, qui n’a jamais changé de cap dans les Hauts-de-France et en récolte maintenant les fruits.
picture

Will Still (Reims) / Ligue 1.

Crédit: Imago

Comme Lens, Reims a donc intelligemment construit son mercato pour viser plus haut. Comme Lens, Reims a sur son banc un coach qui reste fidèle à ses convictions, celles de proposer un football attractif et protagoniste, quel qu’en soit le prix. Et comme Lens, Reims a une bonne tête d’équipe capable de s’inviter aux avant-postes du classement, de marcher sur les pieds des cadors sans s’excuser et, si possible, leur ravir un strapontin européen. Oui, le club champenois ressemble à un nouveau RCL. Reste à savoir jusqu’où - et jusqu’à quand - il pourra pousser cette flatteuse comparaison. Premier gros test ce samedi, contre l'ASM.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité