Lille - PSG : Paris ne mérite pas Danilo Pereira

On ne dit jamais de lui qu'il ne fait pas le job. Danilo Pereira a cette particularité au PSG. Celle d'être irréprochable ou presque. Trop peu de joueurs peuvent en dire autant à Paris. Le Portugais était peut-être critiquable sur sa première saison parisienne. Certainement pas sur les deux suivantes. Et surtout pas sur la dernière. Il l'avait débutée dans la peau d'un second couteau pour Christophe Galtier. Il l'a bouclée comme un élément indiscutable, peut-être le meilleur du PSG avec Kylian Mbappé. Mais cela n'a pas été valorisé.

Danilo reste invariablement négligé. L'histoire n'est pas différente avec Luis Enrique. Elle est même encore plus marquante. Le Portugais sortait pourtant de deux prestations très convaincantes contre Le Havre (0-2) et Nantes (2-1). Il ressemblait à un "no brainer" pour le rendez-vous à Dortmund. Une sécurité essentielle dans l'enfer jaune où Paris jouait son avenir en Ligue des champions. Il n'a pas décollé du banc de touche. La confirmation d'une tendance pour un joueur qui a n'a eu droit qu'à 87 minutes de temps de jeu sur la phase de poules.

Il manquait bien des choses à ce PSG sur la scène européenne. Il manquait notamment Danilo. L'exemple même du joueur qui a le sens des responsabilités. Qui parvient toujours à se mettre à la hauteur de l'événement. Même quand il est mis dans la difficulté. C'est bien le cas à Paris où il est systématiquement trimbalé à des postes différents par les entraîneurs qui se sont succédé. Danilo assume tout le temps sans broncher. C'est le soldat par excellence. Un joueur de devoir comme le PSG en voit trop rarement. Et dont il a pourtant si cruellement besoin.

C'est comme ça que Danilo a gagné le coeur des supporters parisiens. Mais auprès de ses entraîneurs, il ressemble toujours au mal-aimé. Sa mentalité et sa polyvalence sont bien louées. Mais il faut toujours des blessures, des changements tactiques ou une rotation d'effectif pour qu'il trouve sa place dans l'équipe. Comme s'il n'était jamais jugé sur son niveau de performance. Celui de Milan Skriniar est franchement insuffisant. Mais c'est bien le Slovaque qui a débuté en charnière à Dortmund. Où il n'a jamais maîtrisé son sujet, à commencer par l'imposant Niclas Füllkrug.

Danilo aurait aussi pu jouer comme milieu défensif. Cela reste son poste de prédilection. Mais Luis Enrique a préféré faire reculer Vitinha d'un cran, devant la défense. Et quand son entrejeu commençait sérieusement à prendre l'eau en seconde période, l'Asturien a lancé Manuel Ugarte plutôt que Danilo. L'Uruguayen n'a pas vraiment survécu à la hype de l'été. Il ne méritait pas forcément d'être l'option privilégiée. Le Portugais était une assurance plus solide pour une fin de match aussi cruciale. C'était peut-être plus facile de le laisser lui sur le banc. Mais pas moins risqué.

Danilo ne fera jamais de vagues. Cela fait partie de ses nombreuses qualités. Sans même parler du niveau discutable de Skriniar et Ugarte, il a l'étoffe d'un titulaire, en défense comme au milieu, rien que sur sa qualité de jeu. Il y a aussi son état d'esprit. Et son leadership. Et sa culture de l'exigence. Elle transpire dans son discours comme dans son attitude, sur et en dehors du terrain. Tout cela fait défaut au PSG. Il a pourtant sous la main un joueur qui coche toutes ces cases. Un homme qui mériterait d'être enfin traité à sa juste valeur. En l'état, c'est Paris qui ne le mérite pas.