PSG - Lorient / OM - Reims (L1, 1re journée) : Paris et Marseille, plus proches que jamais ?

C'est peut-être un signe. Le PSG et l'OM traversent tous les deux une préparation estivale comparable tant elle est mitigée sur les résultats. Celle de Paris a été marquée par deux défaites en cinq matches amicaux, face au Cerezo Osaka (3-2) et l'Inter Milan (2-1). Marseille avait aussi subi deux revers, contre Eupen (1-0) et le Bayer Leverkusen (2-1), avant d'en enregistrer un beaucoup plus problématique mercredi face au Panathinaïkos (1-0), au 3e tour préliminaire aller de la Ligue des champions. Il y a déjà un lien de proximité entre les deux grands rivaux de la L1.

Peut-être durera-t-il dans le temps cette saison. Si les deux clubs sont très clairement en rodage, et c'est tout sauf une surprise, ils n'en sont pas moins attendus pour batailler au sommet du classement du championnat. C'était déjà le cas sur la deuxième moitié de la saison passée. Paris avait légèrement senti le souffle de l'OM sur son épaule durant le printemps. Il n'en menait pas si large au soir de la 33e journée avec cinq points d'avance sur les Marseillais. Le PSG avait tant bien que mal conservé son titre. Et Marseille s'était écroulé, laissant Lens prendre la deuxième place à un petit point du club de la capitale.

L'écart le plus mince entre Paris et son dauphin traduisait déjà une réduction très nette de la marge du PSG sur ses poursuivants en championnat, confirmant ainsi un déclin évident sur la scène européenne, incarné par une élimination des plus logiques dès les 8es de finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich (0-1, 2-0). Malgré son sacre de champion de France, Paris ne parvient plus à transposer sur le terrain sa supériorité démesurée sur le plan financier par rapport à la concurrence. Ce n'est pas exactement une nouveauté, mais cela n'a jamais été aussi clair que l'an passé.

Le PSG n'est plus souverain et c'est bien la première raison pour expliquer comment cet écart s'est réduit. Qu'il retrouve cette souveraineté sur la saison à venir ne saute pas aux yeux comme une évidence. Le club francilien a entamé une révolution illustrée par la fermeté de sa direction sur le cas Kylian Mbappé, et sa volonté manifeste de voir Neymar et Marco Verratti quitter le navire. Paris veut changer mais cela prend du temps et cela demande de la patience, deux denrées très rares dans la capitale. L'hypothèse qu'il n'en soit que plus vulnérable n'a rien d'improbable.

Le projet du PSG a ainsi pris un virage certainement nécessaire, mais aussi dangereux. Car Paris semble disposé à se séparer des rares joueurs dominants qu'il lui reste, après avoir déjà perdu Leo Messi. Ses recrues, et il y en aura certainement d'autres, sont de qualité, et certaines ont un potentiel indéniable. Mais le calibre ne correspond pas totalement à celui recherché en début de mercato, quand il était question de voir Bernardo Silva ou Harry Kane débarquer dans la capitale. Paris a aussi misé sur des éléments réputés pour leur propension à se blesser, comme Milan Skriniar, Lucas Hernandez et bientôt Ousmane Dembélé. Ses choix comportent une part de risque.

Paris n'est plus dans une logique de recrutement de stars. Cette politique avait affiché ses limites. Mais elle était aussi une garantie sur l'ensemble de l'ère QSI. Sa domination sur le championnat de France était d'abord passée par Zlatan Ibrahimovic jusqu'en 2016, puis par Kylian Mbappé à partir de 2017. Il ne s'agit pas de réduire cette suprématie à ces deux individualités, mais elles ont clairement un impact supérieur aux autres sur les succès du PSG version qatari. Entre ces deux ères, Paris avait d'ailleurs abandonné son titre de champion de France à Monaco.

Le feuilleton Mbappé est loin d'avoir livré son verdict. Mais en l'état, la star parisienne est à l'écart du groupe. Paris paraît disposé à faire sans le joueur qui l'a porté à bout de bras ces dernières saisons. Le PSG s'expose à voir le calibre de ses individualités diminuer quand d'autres écuries de Ligue 1 ont augmenté le leur. A commencer par l'OM. Le club phocéen n'a pas seulement conservé l'ossature d'un effectif qui a fini sur le podium la saison passée, il l'a aussi bonifié avec des recrues bien ciblées, rodées au plus haut niveau, et de nature à lui faire franchir un cap à l'image de Pierre-Emerick Aubameyang.

Il y a toujours un pas entre la réalité du mercato et celle du terrain. Comme le PSG de Luis Enrique, l'OM de Marcelino aura besoin de temps pour exprimer la pleine mesure de son potentiel. La préparation estivale des deux équipes ne dit pas autre chose. Mais cet été indique aussi que le projet parisien perd en crédibilité quand celui de Marseille en a gagné. C'est ce qui laisse à penser que l'écart entre les deux clubs s'est réduit. Reste à savoir si cette impression deviendra un constat au regard du classement en fin de saison.