PSG - Nice : Gonçalo Ramos, à quoi va-t-il servir maintenant ?

Il est plutôt du genre opportuniste. Gonçalo Ramos a cette faculté essentielle chez un buteur. Mais elle ne s'arrête pas exclusivement à son rôle de finisseur sur un terrain. L'avant-centre portugais l'a montré durant la trêve internationale. L'absence de Cristiano Ronaldo, suspendu, lui a ouvert la porte vers une première titularisation en sélection en 2023 face au Luxembourg. Il a saisi cette chance à bras le corps avec un doublé pour contribuer à une victoire histoire pour le Portugal (9-0). Ne pas laisser passer une occasion qui se présente, c'est justement le défi qui l'attend au PSG.

Cette situation n'était pas si évidente à prédire il y a un gros mois, quand Ramos avait quitté Benfica pour Paris dans le cadre d'un prêt avec option d'achat quasiment obligatoire, pour un montant global estimé à 80 millions d'euros. L'international portugais était alors la recrue la plus chère de l'été parisien, et l'avant-centre qui faisait tant défaut à l'effectif du champion de France pour épauler Kylian Mbappé en attaque. Son statut de titulaire, tant par rapport à son profil qu'à l'investissement consenti par le PSG, faisait alors peu de doute. C'est beaucoup moins net aujourd'hui.

La fin du mercato parisien est passée par là. Ousmane Dembélé, Bradley Barcola et surtout Randal Kolo Muani, recruté pour 95 millions d'euros bonus compris, sont arrivés dans les dernières semaines du mois d'août. Ils ont densifié un secteur offensif déjà renforcé par les signatures de Kang-In Lee et Marco Asensio au début du marché estival. Et Kylian Mbappé est finalement resté au PSG au terme d'un énième feuilleton riche en rebondissements. Les options se sont multipliées pour Luis Enrique en attaque. Et Ramos n'en est qu'une parmi tant d'autres.

Les places sont devenues extrêmement chères et Gonçalo Ramos n'a pas su faire le nécessaire pour garder la sienne. Titulaire face à Lorient (0-0) puis à Toulouse (1-1), le Portugais, rarement trouvé et sans réussite, a incarné le manque d'efficacité offensive parisienne sur ces deux rencontres. Forfait sur blessure, il n'a pas participé à la victoire face à Lens (3-1) qui a lancé la saison du PSG. De retour pour le déplacement à Lyon (1-4), il a assisté du banc à la masterclass de Marco Asensio, titularisé en pointe par Luis Enrique, avant de remplacer l'Espagnol pour le dernier quart d'heure.

Ce statut de joker de luxe lui est-il promis ? Entre ses premiers pas poussifs sous le maillot parisien et l'embouteillage de talents dans le secteur offensif du PSG, c'est la tendance qui se dégage actuellement. Elle n'est pas figée. Ramos a besoin d'un temps d'adaptation légitime pour exprimer la pleine mesure de son talent à Paris. A 22 ans, il manque encore d'expérience, il découvre un nouveau championnat et l'environnement d'un club surexposé, et son poste exige des automatismes particulièrement développés avec des coéquipiers qu'il commence seulement à côtoyer.

La patience est de mise, mais Ramos a besoin de temps de jeu. Son profil est autant un atout qu'une contrainte dans cette optique. Il a des qualités de finisseur précieuses dans une équipe qui pratique un jeu de possession dans la moitié adverse du terrain. C'est un "tueur des surfaces" capable de concrétiser à merveille le travail d'élimination de joueurs comme Ousmane Dembélé, Kylian Mbappé ou Randal Kolo Muani. Le Portugais n'est pas avare d'efforts défensifs non plus, et son apport dans le pressing correspond à la philosophie de jeu de Luis Enrique.

Mais c'est un avant-centre pur et l'entraîneur parisien a montré par le passé qu'il ne s'appuyait pas systématiquement sur ce type d'éléments dans son plan de jeu. Surtout, Ramos fait désormais face à la concurrence de Kolo Muani, recruté dans les derniers instants du mercato et absent face à Lyon. Polyvalent, au même titre que Barcola et Asensio qui peuvent également jouer en pointe, l'international français offre surtout d'autres perspectives dans le jeu que le Portugais, notamment dans l'exploitation de la profondeur et le un contre un. RKM n'a pas le exactement le même instinct de buteur, mais il a une capacité de changement de rythme que ne possède pas l'ancien joueur du Benfica. Et qui peut en faire une option privilégiée pour l'entraîneur parisien.

Ramos va devoir exploiter chaque cartouche dans ce contexte délicat pour s'imposer au PSG. La trêve internationale lui a donné une bonne opportunité pour le faire. Asensio venu rejoindre Lee à l'infirmerie, Mbappé préservé avec les Bleus face à l'Allemagne en raison d'une gêne au tendon rotulien, l'ancien joueur du Benfica pourrait avoir sa chance face à Nice vendredi au Parc des Princes. Une occasion qu'il serait inspiré de saisir. Comme il a su le faire en début de semaine avec le Portugal.