Ligue 1 | Lille - AS Monaco | "C'est un exemple" : buteur à la dernière minute, Olivier Giroud, le sauveur éternel

Il fallait forcément que cela vienne de lui. Le lendemain du doublé de Pierre-Emerick Aubameyang et ses 36 ans, c'est son aîné de deux ans qui lui a répondu. Olivier Giroud a sauvé Lille du match nul en offrant la victoire dans les tous derniers instants grâce à ses qualités hors-pair devant le but. Servi en pleine surface, il a eu le coup d'œil perçant pour se rendre compte que Lukas Hradecky se déplaçait sur la droite, pour frapper fort en pivot et transpercer la cage monégasque. En une action, une fraction de seconde, l'ex-international français a fait l'étalage de toute sa classe et de tout son talent pour faire lever un stade qui n'a eu aucun mal à adopter son nouvel attaquant de pointe.

"Ça me tenait à cœur de faire une bonne première devant notre public", a réagi Olivier Giroud au micro de Ligue 1+. Après avoir débloqué son compteur la semaine passée à Brest, il a donc pu aussi faire profiter son public de son sens du but aiguisé. La copie aurait pu être encore plus soignée, si l'ancien Gunner n'avait pas satellisé son pénalty au-dessus de la barre quelques minutes après son but. "On aurait pu être plus efficaces, moi le premier, en tant que compétiteur je suis un peu fâché contre moi. Mais je ne vais pas cracher dans la soupe, je suis très content d'avoir pu aider l'équipe ce soir."

Avant de quand même trouver une petite excuse à son raté : "c'est les ballons qui ont tendance à voler". Ousmane Dembélé va sûrement la noter, lui qui a connu la même mésaventure vendredi soir contre Angers. Nouvelle coqueluche de la Ligue 1, Olivier Giroud n'est pas venu là en pré-retraite, même s'il doit encore visiblement trouver ses marques. "Après mon but, j'ai fait un cœur à ma famille, mais on m'a dit après le match que le salon des familles était de l'autre côté", racontait-il dans son sourire qui ne le quitte pas. Il est pleinement concerné par le projet, continue de faire le métier pour le plus grand bonheur de ses supporters et de son coach Bruno Genesio. "Il n'y a pas de secret. Quand à 38 ans vous êtes encore au plus haut niveau, c'est qu'il y a du professionnalisme, un amour du foot aussi parce qu'il en faut pour faire tous ces efforts", appréciait-il. Affûté, intenable dans ses efforts, le sauveur du soir n'a pas compté les sprints et les courses pour participer au pressing des Monégasques.

Bruno Genesio a d'ailleurs révélé la cuisine interne et comment on travaille avec un tel joueur. "J'ai beaucoup d'échanges avec lui. Je fais confiance à mes joueurs, je les considère comme des adultes. Encore plus un joueur comme Olivier, c'est beaucoup d'échanges pour savoir s'il a besoin d'être coupé sur des séances, notamment à J-2. S'il doit simplement faire des soins, de la récup, etc. Mais pour l'instant, il ne veut pas. Il s'entraîne, il veut travailler devant le but, en marquer. Je suis à son écoute. C'est un joueur qui se connaît parfaitement bien et évidemment qu'il y a des moments où il faudra aussi gérer son temps de jeu avec la Coupe d'Europe qui va arriver", a-t-il détaillé.

Au-delà de son grand professionnalisme, Olivier Giroud se démarque par son état d'esprit irréprochable, lui qui se dit à 100% "concentré sur son club". "Ça fait vraiment plaisir de voir un joueur avec autant d'humilité. Il est champion du monde, mais il est très humble. C'est un exemple pour nos jeunes joueurs", appréciait Genesio. Ses performances et son état de forme à 38 ans renforcent son statut de légende, lui qui est toujours meilleur buteur de l'histoire des Bleus. Interrogé sur la future Coupe du monde, il a d'ailleurs fermé la porte à un retour dans la bande à Deschamps. "J'estime qu'il y a une nouvelle génération qui arrive et il faut laisser la place aux jeunes talents. J'ai écrit mon histoire avec le beau maillot bleu, et c'était magnifique", a-t-il balayé. A l'inverse de son histoire en Bleu, il semble éternel. Pour le plus grand bonheur des Dogues et de la Ligue 1.