Ligue 1 | Olympique de Marseille - Paris FC | "Classe mondiale" : Pierre-Emerick Aubameyang, le retour du patron

C'est comme s'il n'était jamais parti. Comme s'il n'avait pas fait un crochet par le club d'Al-Qadsiah en Arabie saoudite l'an passé, comme s'il n'avait pas 36 ans. Pour son retour au stade Vélodrome, un peu plus d'un an après avoir quitté l'Olympique de Marseille, Pierre-Emerick Aubameyang a montré que son recrutement était une très bonne idée. Auteur de deux buts et à l'origine d'un pénalty, le Gabonais a rempli à merveille le rôle de grantatakan, si chéri sur le Vieux-Port. Du haut de son expérience internationale, il a fait fi du contexte pesant pour fusiller le Paris FC et rebondir après la défaite à Rennes de la semaine passée, et ce qui s'en est suivi.

Aligné en pointe d'un quatuor d'attaque composé de Mason Greenwood, Amine Gouiri et Timothy Weah, il a fait profiter tout le Vélodrome incandescent de sa classe et de sa technique. Servi dans la profondeur, il a mis au supplice le pauvre Otavio qui n'a rien pu faire d'autre que de le tacler. Première munition, premiers éclats et premier but. Parce qu'il était peut-être un peu frustré de ne pas avoir pu faire trembler les filets lui-même, quelques minutes plus tard il a gratifié le match d'un geste dont lui seul a le secret. Dans la nuée de joueurs, son retourné pas très académique, mais diablement efficace, a définitivement signé son retour triomphal.

Pendant que sa ligne défensive faisait l'étalage de toute sa fébrilité et son milieu de sa frilosité, lui ne laissait rien passer. Saisissant toutes les opportunités de faire mal qui se présentaient à lui, tel l'animal de sang-froid qu'il est. A 2-2, alors que son remplacement se préparait sur le banc, il a décidé de faire un dernier geste pour ses coéquipiers. Profitant d'une nouvelle erreur d'Otavio, sa victime favorite de l'après-midi, il ne s'est pas fait prier pour s'offrir un doublé, signé d'un habituel saut périlleux. Une réminiscence de sa grande période, lui l'ancien joueur d'Arsenal, Chelsea ou encore Dortmund. "Aubameyang est un joueur de classe mondiale, quand tu fais des erreurs tu le paies cash", a d'ailleurs relevé le capitaine marseillais du Paris FC, Maxime Lopez, au micro de BeIN Sports.

Sa sortie sous les applaudissements nourris du public a confirmé, si besoin il y avait encore, qu'il était déjà adopté par ses supporters. Au-delà de convaincre ses partisans, il a surtout fait taire un grand nombre de sceptiques qui s'interrogeaient sur la pertinence d'un tel recrutement. Il a certes fait une saison en Arabie saoudite, mais cette destination s'avère de moins en moins exotique et il y a quand même disputé 36 rencontres, pour un total de 21 buts. "Je me sens bien physiquement, même si je ne suis pas encore à 100% pour jouer un match entier, a reconnu l'homme du match sorti à la 74e minute. Il faudra bien gérer, parce que je n'ai plus 20 ans. Je suis capable de faire pas mal de matches, j'ai joué quasiment tous les matches en Arabie saoudite. Le coach est à l'écoute et ce sera à moi de savoir quand il faut pousser, ou quand il faut un peu souffler."

C'est le seul doute qui entoure le retour du natif de Laval. Dans quelle mesure va-t-il être capable d'enchaîner quand se rajouteront à la Ligue 1 les dix matches de phase de ligue de C1. Forcément à 36 ans, il faudra faire des choix et de ce qu'on a vu, l'Olympique de Marseille, sans le talent de l'ancien Stéphanois, n'a pas la même dangerosité. Il faut tout de même noter que son remplaçant du soir, le jeune Robinio Vaz a marqué sur son entrée en jeu. Pour les buts et l'efficacité, on sait. Concernant le physique, on en sait un peu moins, mais en grand professionnel, il devrait se gérer pour faire profiter le plus possible de son talent ses partenaires et les supporters, qui n'attendent que ça.