Ligue 2 - Après Bordeaux-Rodez : L'ultra bordelais qui a poussé Lucas Buades s'explique

La saison 2022-23 de Ligue 2 était censée se terminer le 2 juin. Huit jours plus tard, pourtant, l'issue d'une rencontre est toujours en suspens. Il s'agit du match entre Bordeaux et Rodez, qui a été interrompu puis définitivement arrêté, vendredi dernier, à la suite d'un incident rarissime. Alors que Lucas Buades venait d'ouvrir le score et célébrait son but devant le virage des Ultramarines, un supporter aquitain est descendu sur le terrain afin de le repousser. Le joueur est longuement resté au sol et l'arbitre, conscient que l'intégrité des acteurs était menacée, a renvoyé tout le monde aux vestiaires.

La commission de discipline de la LFP a placé le dossier en instruction et doit rendre son verdict lundi prochain. Il sera scruté de très près, puisqu'il aura des conséquences tant dans le haut (Bordeaux peut théoriquement encore ravir la 2e place à Metz) que dans le bas du tableau (Rodez et Annecy sont à la lutte pour éviter de descendre en National). En attendant, l'auteur des faits, lui, est revenu sur son geste dans une interview accordée à So Foot.

Marc, car c'est ainsi qu'il se prénomme, se souvient avoir vu rouge lorsque les joueurs ruthénois ont commencé à fêter leur but devant les ultras bordelais. "Je le prends comme une provocation. Avec du recul, je peux dire que j’ai réagi instinctivement pour deux raisons : la première, c’est la colère. La deuxième, c’est que j’estime qu’ils représentent un danger pour eux et pour nous car la tribune est électrique. Quel est l’intérêt de venir fêter devant notre virage ?", s'interroge l'homme de 45 ans, qui raconte s'être rendu de lui-même à la police une fois le match définitivement arrêté.

"On parle d’intrusion sur le terrain, mais pour moi le terrain démarre derrière la ligne blanche. Alors OK, juridiquement je me trouvais peut-être sur le terrain et je vais le payer. C’est une erreur d’appréciation de ma part", poursuit l'ultra, qui pointe ensuite du doigt une éventuelle surréaction aveyronnaise : "Effectivement, je les repousse, mais pas dans le but de leur faire mal. Alors qu’on soit clairs : ce n’est pas à moi de le faire, je comprends qu’on ne puisse pas tolérer qu’un spectateur puisse s’approcher du terrain, mais la disproportion est déraisonnable."

S'il avoue être "désolé pour tous les gens qui ont dû quitter le stade prématurément et spécialement vis-à-vis des enfants", ce restaurateur installé à Annecy évite pour autant de se confondre en longues et plates excuses. "On peut cependant considérer que la passion a pris le dessus", souffle Marc. Poursuivi pour "pénétration sur une aire de compétition d'une enceinte sportive ayant troublé la compétition" et "violences ayant entraîné une incapacité totale de travail d'un jour, aggravées par la préméditation", il encourt, en plus d'une interdiction de stade, un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.