Après Naples - Dortmund (1-2), Ligue des champions : Le Borussia toujours en apprentissage

Parfois une courte défaite en terre hostile peut s’avérer porteuse d’espoirs. Dans d’autres cas, elle révèle quelques doutes. Ballotés et surtout anormalement nerveux dans les moments clés du match, le Borussia Dortmund n’a pas dégagé en terre napolitaine, où il s’est logiquement incliné mercredi en ouverture de la Ligue des champions (2-1), la sérénité qu’on leur connaissait lors leur précédente campagne européenne. La réaction disproportionnée de l’entraîneur allemand, devenu épileptique après l’ouverture du score d’Higuain (29e) et prié de rentrer aux vestiaires avant l’heure, reflète bien la tension d’une équipe. Au vu de ses derniers résultats (cinq victoires en autant de matches de championnat pour le vice-champion d’Europe), elle avait pourtant de quoi bomber le torse.

Si par la suite la sortie sur blessure de Matt Hummels (42e) puis l’expulsion de Romain Wiedenfeller (45e) n’ont pas arrangé les choses, le Borussia a affiché une nervosité inhabituelle. A l’image de sa défense, seul point faible d’un début de saison jusqu’alors idyllique et régulièrement mise à mal par les accélérations d’Insigne et les percées d’Higuain. Avec quinze réalisations en cinq matches de Bundesliga et quatre buts passés à l’ogre munichois en supercoupe d’Allemagne, l’efficacité offensive des Schwarz und Gelb reçoit les éloges des observateurs en ce début de saison. Mais c’est derrière que le bât blesse. Les deux buts encaissés samedi dernier contre Hambourg à 2-0 n’ont pas empêché une large victoire (6-2 au final) mais ont annoncé quelques tares que cette défaite à Naples est venue confirmer.

Sahin : "Tout ce qui pouvait nous être contraire l'a été"

De ce fait, guère étonnant que le but d’Higuain, inscrit en plein temps fort du Borussia, aient réveillé les quelques démons dont Jürgen Klopp semblait possédé dans les secondes qui l’ont suivi. Rendus impuissants en seconde période par leur infériorité numérique, les coéquipiers de Pierre-Emerick Aubameyang ont alors eu bien du mal à déstabiliser un bloc napolitain en place. Seul un coup de pouce de Zuniga, buteur contre son camp en fin de match, a donné quelques vains espoirs aux supporters allemands. "Tout ce qui pouvait nous être contraire l'a été, a lâché Nuri Sahin au micro de ZDF. Après quelques minutes, on s'est retrouvé dans le mauvais film. C'est dur quand ça se produit en Ligue des champions. Dommage car on avait fait un bon début de partie". Un manque d’efficacité certes imputable à leur sous-nombre, mais également au rendement décevant de certains éléments attendus.

A commencer par Henrick Mkhitaryan, qui en ce premier rendez-vous européen de la saison, n’a pas su s’acquitter de la lourde tâche qui est la sienne : faire oublier Mario Götze. L’ex-prodige jaune et noir, parti au Bayern Munich, avait su profiter la saison dernière des belles soirées européennes pour rayonner aux yeux de tous. Trop discret mercredi, son successeur arménien est quant à lui resté dans l’ombre. Tout comme Marco Reus, en deçà de son rendement habituel. "Nous n'étions pas assez bons, il faut être meilleurs, même si nous avons aussi fait des bonnes choses, a souligné Klopp. Notre défaite est mérité, mais nous pratiquons l'autocritique dans cette équipe." Nul besoin de tirer la sonnette l’alarme après une défaite sur un terrain où beaucoup d’équipes devraient se casser les dents cette saison. Mais le Borussia a quelques détails à corriger s’il souhaite rééditer son glorieux parcours de l’an dernier et s’installer durablement dans le cercle restreint des grands d’Europe.