City - Barça (0-2) : Pellegrini avait un plan, l'arbitre l'a anéanti

On a vu ce scenario des centaines de fois. Alors, on va faire simple. Manuel Pellegrini a mis en place une tactique prudente, en alignant notamment Aleksandar Kolarov à gauche devant Gaël Clichy. Du coup, le Barça a mis le pied sur le ballon et a fait tourner avec des petites passes devant un Manchester City qui ne voulait visiblement pas prendre beaucoup de risques. Rien de bien nouveau pour un match du Barça ? Certes, mais avant le penalty très discutable sur lequel Messi a ouvert le score, ce sont les Citizens qui ont obtenu les occasions les plus dangereuses en passant sur les côtés. Les Catalans ont, eux, souffert pour trouver des espaces et leur domination a longtemps été stérile. A 10 contre 11, le Barça a ensuite fait parler sa technique pour profiter des espaces. Et City a logiquement opéré en contre.

Au Barça, Lionel Messi a été discret pendant une grande partie de la rencontre. Mais il a su faire la différence et c'est bien le principal. Alors que Sergio Busquets et Cesc Fabregas ont été précieux, Xavi a, lui, été omniprésent au milieu. On a retrouvé le métronome catalan. Si Javier Mascherano a souffert aux côtés d’un bon Gerard Piqué, c'est aussi lié à la bonne performance d'Alvaro Negredo, qui a pesé sur la défense barcelonaise mais a été un peu seul devant malgré les efforts de David Silva ou de Yaya Touré pour faire le lien entre le milieu et l’attaque.

A City, on a logiquement plus de mauvaises notes à donner. On pense forcément à Martín Demichelis, coupable sur le penalty. Mais il ne faut pas oublier Vincent Kompany. Très bon dans l'ensemble, le Belge ne s'est pas aligné avec le reste de sa défense et a remis Messi en jeu sur cette action qui a amené le penalty. Dans un match de ce niveau, ce type d'erreur coûte très cher. Enfin, Gaël Clichy n'a pas brillé non plus.

Manuel Pellegrini n'aime pas jouer le Barça. Vous n'en doutez sûrement pas après ce match. Mais on vous donne une autre statistique pour illustrer cette tendance : le Chilien n'a jamais gagné un seul de ses 13 derniers matches contre le Barça. Avec 0 victoire, 2 nuls et 11 défaites, son bilan est catastrophique. 

Le penalty "of course". Comment ne pas l'évoquer. Il y a bien sûr faute de Demichelis et carton rouge logique. Cependant, l'Argentin fauche Lionel Messi… hors de la surface. A 10 contre 11, Manchester City aurait certes souffert. Mais cette double peine a plombé les Citizens, qui auraient pu limiter la casse.

C'est pas faux. Mais à 2-0, City n'a plus beaucoup d'espoirs. 98% des équipes qui ont remporté le match aller 2 à 0 à l'extérieur sont passées au tour suivant dans l'histoire des compétitions européennes.

La première réponse qui vient est oui. Le score va dans ce sens. Pourtant, ce n'est pas forcément le cas. Certes, on a connu une formation de Manchester City plus séduisante cette saison. Etant donné les performances des Citizens depuis le coup d'envoi de la saison et leur force de frappe, on pouvait légitiment s'attendre à une équipe moins prudente. Mais il ne faut pas oublier que Sergio Agüero n'était pas là, Matija Nastasić non plus. Ce n'est pas négligeable. Et en face, c’était le Barça. De surcroît, la tactique mise en place par Manuel Pellegrini a posé des problèmes aux Barcelonais. Le 4-4-1-1 avec le duo Fernandinho-Touré pour presser les milieux catalans a contrarié les Catalans, qui ont dominé la possession mais de manière stérile. Alvaro Negredo a même posé de sérieux soucis à la défense catalane. Et finalement, ce match s'est joué sur un fait de jeu : une récupération, une erreur d'appréciation de Kompany et un tacle complétement manqué de Demichelis. Sans cette action, Manuel Pellegrini était loin d’avoir perdu son pari. Il ne faut pas l'oublier.