Ligue des champions : Voici ce que le PSG doit redouter face à Chelsea

Le PSG attend ce rendez-vous depuis le début de la saison. Après une phase de poules tranquillement gérée et le faux-piège Leverkusen, qui s'est révélé être un sparring-partner finalement très docile, les Parisiens entrent (enfin) dans le vif du sujet de cette Ligue des champions 2013-2014. Car face à Chelsea, c'est un grand match, un vrai, qui les attend mercredi soir au Parc des Princes.

Ce grand match sera synonyme d'opposition de styles entre la formation joueuse de Laurent Blanc, dont les principes s'inspirent ouvertement du Barça de Pep Guardiola, et celle de José Mourinho, présenté pendant plusieurs années comme étant le seul homme capable d'enrayer la machine blaugrana. Au vu de ce qu'elles ont proposé depuis le début de saison, les deux équipes devraient tenir des rôles bien définis lors de leur première confrontation : au PSG la possession de balle et la domination territoriale, à Chelsea le rôle de l'équipe dangereuse en contre-attaque.

Le premier objectif des Blues - et la première clé de la rencontre - sera d'annihiler la relance parisienne, toujours organisée autour de trois joueurs : Thiago Silva, Thiago Motta et Marco Verratti. Sur le papier, le 4-2-3-1 des Londoniens mettra deux joueurs dans cette zone du terrain. Révélé au plus haut niveau un soir de Ligue des champions où il avait éteint Andrea Pirlo, Oscar devra accomplir le même type de performances pour limiter l'influence de Thiago Motta. Pour le soutenir dans sa tâche, il pourra compter sur l'avant-centre choisi par Mourinho. Ce sera Torres à moins d'une surprise du chef. Ensemble, les deux hommes peuvent se partager le travail, coulissant face aux trois Parisiens afin de conserver une présence constante dans l'axe.

Quelle que soit l'approche tactique choisie par leur coach (pressing ou attente ?), les deux joueurs auront toutefois besoin du soutien de leurs ailiers. Ainsi, Eden Hazard pourrait se retrouver avec un rôle très important en phase défensive : celui d'aller harceler Marco Verratti lorsque ce dernier décroche pour effectuer la relance. Mourinho donnera-t-il ce travail capital au Belge ? Ou préfèrera-t-il le positionner ailleurs sur le terrain, afin d'opposer au jeune Italien un joueur plus agressif (Willian ? Schürrle ?), et capable de lui poser des problèmes ? Cette question restera en suspens jusqu'à la découverte des deux équipes, à quelques minutes du coup d'envoi.

Si d'autres incertitudes demeurent encore quant au plan de jeu précis des Blues, une certitude se dégage déjà : les Londoniens devront tout faire pour bloquer la relation verticale entre la relance parisienne et Zlatan Ibrahimovic. Si le Suédois venait à décrocher, il embarquerait très certainement avec lui l'un des deux milieux positionnés devant la défense, qui serait alors chargé de l'empêcher de se retourner, voire de lui voler le ballon pour lancer ensuite une contre-attaque. Cette nécessité de blinder l'axe face au Paris Saint-Germain occasionnera forcément l'abandon d'espaces sur les extérieurs. A moins d'un pressing impressionnant d'efficacité, les Blues devraient - comme les autres - concéder des espaces sur les côtés, permettant à Maxwell et van der Wiel de porter le jeu dans leur camp. Le temps de voir leurs adversaires directs revenir à leur hauteur pour protéger leurs latéraux, les deux hommes auront le temps d'alimenter leurs partenaires.

Lorsqu'ils sont servis au milieu de terrain, les latéraux parisiens ont trois solutions : la passe latérale vers un milieu de terrain (Verratti, Thiago Motta), la passe entre les lignes adverses (vers Ibrahimovic qui décroche de sa position d'attaquant) ou la passe en profondeur (vers les ailiers). A priori, dans chaque cas, les Blues auront de solides réponses à proposer. Au milieu de terrain, le repli d’Oscar et de l'attaquant de pointe sera primordial pour conserver une présence autour de Verratti et de Thiago Motta. Dans les couloirs, Azpilicueta (à gauche) et Ivanovic (à droite) seront des clients très difficiles à bouger pour Lavezzi, Cavani ou Lucas Moura (en fonction des choix de Laurent Blanc sur les ailes).

Reste le cas de la solution à l'intérieur, l'option n°1 du PSG : Zlatan Ibrahimovic. Décrochant de sa position d'attaquant pour se muer en un véritable meneur de jeu dans le dernier tiers du terrain, le Suédois est à la base de presque tous les mouvements offensifs du PSG. Face à Leverkusen, au tour précédent, les milieux allemands avaient manqué d'agressivité face à ses prises de balle et l'avaient trop laissé jouer. Tout au long de sa carrière, et souvent dans les grands rendez-vous, Ibrahimovic a eu du mal dès qu'il était agressé physiquement. Cette saison, José Mourinho peut compter sur un homme capable de rivaliser avec le Suédois sur le plan athlétique au milieu de terrain : David Luiz. S'il a lieu, ce duel risque de décider d'une grande partie de l'issue du match aller. 

Car en gagnant des ballons dans la zone d'Ibrahimovic, Chelsea pourrait automatiquement se créer des munitions en contre-attaque. Les latéraux parisiens étant haut sur le terrain sur ces actions (puisqu'ils réaliseraient la passe vers le Suédois), les ailiers londoniens auraient d'énormes espaces à exploiter dans leur dos. En quelques passes, ils pourraient se retrouver lancés face à la défense parisienne. Et dans de telles conditions, un joueur comme Eden Hazard a toutes les qualités pour faire très mal au club de la capitale. Dans le pire des scénarios, le circuit offensif préféré du PSG pourrait aussi être à l'origine de sa perte. 

Mais en ciblant Ibrahimovic, Chelsea risque aussi de laisser plus d'espaces à d'autres Parisiens. Adepte des projections vers les buts adverses lorsque son leader fait le jeu au milieu de terrain, Matuidi pourrait être aux premières loges pour en profiter et avoir des opportunités au cœur de la défense londonienne. Pour cela, il faudra toutefois qu'il prenne, lui aussi, le dessus sur le milieu adverse : doté d'un profil similaire, Ramires a les qualités pour offrir une très belle opposition à l'international français.

Autre point d'importance, les coups de pied arrêtés. Si Chelsea fait preuve d'agressivité et décide d'attendre son adversaire, tant sur les ailes que dans le cœur du jeu, le PSG pourra se créer des opportunités intéressantes. Efficaces dans l'exercice depuis le début de la saison, les Parisiens pourraient bien trouver dans ces phases de jeu les "détails" qui permettent de faire basculer les grands matchs.