Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Bayern-Barça : Se qualifier après avoir pris 3-0 à l'aller, c'est possible, la preuve !

Laurent Vergne

Publié 12/05/2015 à 00:34 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS. Mission impossible pour le Bayern contre le Barça après sa défaite 3-0 au Camp Nou ? Peut-être. Mais quelques exemples du passé donneront un peu de cœur à l'ouvrage aux Bavarois…

Cha Bum Kum et le Bayer Leverkusen lors de la finale retour de Coupe UEFA en 1988.

Crédit: Imago

Le Barça, ce grand spécialiste

Se qualifier après avoir perdu 3-0 à l'extérieur à l'aller, c'est rare, voire rarissime. Mais ça arrive. En revanche, signer cet exploit à trois reprises dans son histoire, c'est hors-normes. Le grand spécialiste européen en la matière se nomme… le FC Barcelone. Les Blaugrana sont les seuls à l'avoir fait, non pas une mais trois fois, dans une fenêtre temporelle relativement courte, en moins de 10 ans.
Coupe UEFA 1977-78, 8e de finale : Battus 3-0 par Ipswich en Angleterre, les Catalans renversent la vapeur au retour grâce à un doublé de Cruyff et un penalty de Reixach à trois minutes de la fin du temps règlementaire pour arracher la prolongation. Ils se qualifient ensuite aux tirs au but, malgré l'échec d'Olmo.
Coupe des Coupes 1978-79, 8e de finale : Fait exceptionnel, le Barça va mettre moins d'un an pour renouveler l'exploit. Cette fois, la victime se nomme Anderlecht. Le RSCA s'impose donc 3-0 au Parc Astrid. Lors de la seconde manche, Anderlecht se retrouve à 10 après l'expulsion de Broos. C'est l'hallali. Krankl ouvre le score dans un angle impossible et Heredia double la mise avant la pause. Il faut attendre la 85e minute pour que Zuviria ne remette les compteurs à zéro sur l'ensemble des deux matches. Le Barça s'impose 4-1 dans la séance de tirs au but dans une ambiance délirante. Il remportera cette Coupe des coupes six mois plus tard.
Coupe des champions 1985-86 : Peut-être une des plus belles soirées de l'histoire européenne du Barça. Grand favori de cette C1 1986, il boit la tasse à Göteborg (3-0, donc). Au camp Nou, malgré les absences de ses deux stars étrangères Bernd Schuster et Steve Archibald, l'entraîneur anglais Terry Venables va pouvoir compter sur Pichi Alonso. Auteur d'un triplé, le cireur de banc se meut en héros. C'est son heure de gloire. Nouvel "happy end" aux tirs au but, avec le show du portier Urruti. Le Barça croit tenir sa première Coupe des champions, mais il perdra la finale contre le Steaua Bucarest.
picture

Le Barça 1977-78, avec Johan Cruyff.

Crédit: Imago

Un club allemand qui surmonte une défaite 3-0 à l'aller contre un club de Barcelone ? Il suffit de demander...

Coupe UEFA 1987-88, Finale
  • Espanyol Barcelone – Bayer Leverkusen : 3-0
  • Bayer Leverkusen - Espanyol Barcelone : 3-0
A l'époque, la Coupe UEFA est la seule compétition européenne dont la finale se joue par match aller-retour. L'Espanyol s'impose 3-0 à domicile et pose déjà une main sur le trophée. Les Ciel et Blanc rajoutent trois doigts de plus au retour, en Allemagne, en atteignant la mi-temps sur le score de 0-0. Puis tout bascule.
Centre de Was, volée de Tita (56e). Centre de Tauber, tête plongeante de Gotz (63e). Enfin, c'est Cha Bum Kum, encore de la tête (81e), qui égalise sur l'ensemble des deux matches. Tout se joue alors aux tirs au but. Vollborn, le gardien du Bayer, joue les Grobbelaar. Il multiplie les excentricités, fait des grimaces, bouge dans tous les sens. Il chambre, aussi. Et ça marche. Les Espagnols ratent trois tentatives sur cinq. Le Bayer, déjà tombeur du Barça en quarts, devient la bête noire de la Catalogne.

Jeu, set et match Real…

Coupe UEFA 1984-85, 8e de finale
  • Anderlecht – Real Madrid : 3-0
  • Real Madrid – Anderlecht : 6-1
Le Real Madrid de la Quinta del Buitre (Emilio Butragueno) tombe sur une équipe qui, à l'époque, lui est supérieure. Anderlecht, c'est le gratin (que des internationaux belges et deux Danois, Mortel Olsen et Frank Arnesen). Une des meilleures équipes du continent. A l'aller, ça se voit. Porté par sa doublette Scifo (18 ans à l'époque !)-Vercauteren au milieu, le RSCA s'impose 3-0 et le Real ne voit pas le jour. Compte tenu de son vécu, le club bruxellois parait à l'abri d'un naufrage à Chamartin. Mais quand Sanchis ouvre le score de la tête dès la 2e minute, la soirée de folie rêvée par les 95 000 spectateurs prend forme.
A la demi-heure de jeu, grâce à deux nouveaux buts de Butragueno et Valdano, le Real a déjà comblé son retard (3-0). Anderlecht va sortir brièvement la tête de l'eau en revenant à 3-1 (Frimann, 34e). Le Real doit alors marquer deux buts de plus. Il va en ajouter trois, Butragueno s'offrant un triplé. 6-1. Jeu, set et match. Morten Olsen, le défenseur central danois d'Anderlecht, avoue ne "jamais avoir connu ça". Un an et demi plus tard, lors de la Coupe du monde 1986 au Mexique, il retrouvera l'Espagne en huitièmes de finale. Butragueno claquera quatre buts et le Danemark sera étrillé 5-1. Alors, un conseil : si vous croisez Morten Olsen un jour, ne lui parlez pas d'El Buitre.
picture

Emilio Butragueno

Crédit: Eurosport

Bons baisers de Bruges

Coupe UEFA 1975-76, 8e de finale
  • Ipswich – Bruges : 3-0
  • Bruges – Ipswich : 4-0
"Seul un miracle pourrait nous permettre de nous qualifier. Ipswich a une très bonne défense et prend très peu de buts. Leur en mettre quatre semble impossible." Comme quoi, parfois, il faut croire aux miracles. Georges Leekens, alias "Mac the Knife", avait tort d'être pessimiste. En réalité, la première manche avait laissé entrevoir ce possible exploit. Avec un but valable refusé et deux poteaux, les Brugeois n'avaient pas été vernis en Angleterre. "Je n'ai pas été impressionné par notre adversaire. Nous pouvons encore passer", assure d'ailleurs l'entraîneur autrichien Ernst Happel avant le retour.
Et quand Lambert ouvre le score après onze minutes, ses joueurs se disent qu'il a peut-être raison. Moins de dix minutes plus tard, De Cubber double la mise, puis Lefèvre remet les deux équipes à égalité sur l'ensemble des deux matches juste avant la mi-temps. Dans une ambiance surréaliste ("je n'ai jamais connu ça ni avant ni après dans toute ma carrière", dira bien plus tard l'attaquant d'Ipswich Trevor Whymark), Bruges pousse tout au long de la seconde période. Et à la toute dernière minute, le but de René Vandereycken plonge l'Olympia dans l'hystérie et les hommes de Bobby Robson dans le désarroi. Ce quatrième but est aussi celui de la qualification.

Neuchâtel dans l'enfer turc

Coupe des champions 1988-89
  • Neuchâtel – Galatasaray : 3-0
  • Galatasaray – Neuchâtel : 5-0
Il y a toujours une forme de crainte à l'idée d'aller jouer en Turquie. Cette appréhension, en grande partie, trouve sa source en novembre 1988, lorsque le Neuchâtel de Gilbert Gress s'est fait pulvériser par Galatasaray dans une ambiance à la limite du supportable. "Pour la seule fois de ma vie sur un terrain de football, j'ai eu peur, physiquement peur ce jour-là", raconte Adrian Kunz, alors jeune joueur de Xamax. Galatasaray va gagner ce match bien avant de le jouer. Dès l'aéroport, l'intox commence. Elle se poursuivra jusqu'au coup d'envoi. Les supporters turcs tirent même un feu d'artifice sous les fenêtres de l'hôtel des Suisses la nuit précédant la rencontre.
Lors de l'échauffement, les joueurs reçoivent divers objets. Kunz est blessé au front par une pièce de monnaie. Lorsque le match débute, Neuchâtel a déjà perdu. A la mi-temps, Galatasaray ne mène pourtant que 1-0. Mais la seconde période vire au cauchemar. "Ils nous ont marché dessus", raconte Kunz. Tanju Colak, le Soulier d'Or et futur taulard, signe un triplé et Xamax encaisse quatre buts lors des 35 dernières minutes, dont trois entre la 75e et la 85e. Le club turc sera sanctionné pour les incidents ayant précédé le match. Ils joueront leur quart de finale contre Monaco sur terrain neutre.

Et aussi…

Coupe UEFA 1990-91, 8e de finale : Bologne s'incline 3-0 en Autriche face à l'Admira Wacker avant de s'imposer sur le même score au retour. Qualification aux tirs au but, après un vrai thriller (6-5).
Coupe des champions 1988-89, 1er tour : Un "derby" allemand entre le champion de RDA, le Dynamo Berlin, et celui de la RFA, le Werder Brême. Le Dynamo corrige le Werder 3-0 mais explose totalement au retour : 5-0, dont quatre buts en seconde période (avec un doublé de Riedle notamment) !
Coupe des champions 1958-59, 1er tour : Encore une équipe allemande. Battu 3-0 à Copenhague par le KB, Schalke 04 l'emporte 5-2 au retour. Pas de règle du but à l'extérieur à l'époque. C'est donc sur un match d'appui que tout se joue et le club de Gelsenkirchen le domine 3-1.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité