Comme à Stamford Bridge en 2014, le PSG a traîné Edinson Cavani comme un boulet

Ils sont tous les deux Uruguayens, 13 millions d’euros séparent le prix de leur dernier transfert mais, mercredi soir, la comparaison s’est arrêtée là. Car entre Edinson Cavani et Luis Suarez, il n’y a pas eu photo. L’un a ouvert en grand les portes des demi-finales de la Ligue des champions à son club, l’autre les a quasiment refermées. Le PSG a traîné comme un boulet Edinson Cavani lors du match le plus important de sa saison.

Pourtant, en l’absence de Zlatan Ibrahimovic, suspendu, Cavani a occupé le poste qu’il réclame depuis son arrivée au PSG : seul en pointe. Mais il n’a jamais pesé sur le sort de la rencontre. Deux actions résument son match : cette passe ratée pour Pastore qui filait seul vers Ter Stegen (28e) et cette reprise contrée à 9 mètres du but (89e). Deux actions qui changent tout à l’heure de faire les comptes.

"On a eu les opportunités mais on ne les a pas converties. Sur un match comme ça, tu dois les marquer", a assez bien résumé Marquinhos. Car le Barça a finalement concédé autant de tirs cadrés que le PSG (5). Cette claque qui a quasiment éteint les espoirs de qualification parisienne tient autant au réalisme catalan qu’à la maladresse de l’attaque du PSG.

Laurent Blanc a pesté après la rencontre : "J'ai quelques regrets sur quelques occasions et quelques contres où il ne manquait pas grand-chose." Un grand buteur sans doute. L’avant-centre parisien n’a pas seulement pêché par son manque de réalisme, il a aussi ralenti le jeu vers l’avant du PSG par des contrôles de balle incertains. Trop souvent pris au piège du hors-jeu (quatre fois !), il a trop rarement su se situer par rapport à ses partenaires. Après la rencontre, tête baissée, il a préféré fuir les micros et les caméras plutôt que de s’expliquer sur sa terne prestation.

Le Parc des Princes, lui, l’a pris en grippe sitôt que le match était plié et que le Barça déroulait. Il a symbolisé ce mercredi l’impuissance du PSG et fut désigné par les virages comme le seul bouc-émissaire du fiasco. Pourtant, samedi, son doublé en finale de la Coupe de la Ligue face à Bastia (4-0) avait semblé sonner son retour en forme, lui qui n’a plus marqué en Ligue 1 depuis le 18 janvier. Mais non, il a sombré. Comme il l’avait déjà fait à Stamford Bridge la saison passée, sur la pelouse de Chelsea (2-0). Déjà en quart de finale de la Ligue des champions. Déjà seul en pointe du onze de Laurent Blanc, Zlatan Ibrahimovic étant alors blessé.

Pourtant, l’an passé aussi, il avait inscrit un doublé en finale de la Coupe de la Ligue, face à Lyon (2-1) mais l’Uruguayen n’a peut-être pas les épaules assez larges pour assumer seul les ambitions offensives du PSG dans les matches qui comptent vraiment. Sa référence lors des matches à élimination directe en C1, Cavani l’a signée face à Chelsea au Parc des Princes en huitième de finale cette saison (1-1). Mais Zlatan Ibrahimovic l’avait soulagé d’une partie de ses responsabilités. 

Cet été, le PSG va forcément devoir se poser la question : doit-il le conserver dans son effectif ou monnayer son talent pour tenter de recruter un autre avant-centre ? D’autant que certains clubs (Atlético Madrid, Manchester United) semblent prêts à miser gros, près de 50 millions d’euros, sur lui. Jusqu’ici, Nasser Al-Khelaïfi a toujours défendu le bilan de l’ancien Napolitain. Au vu de l’importance que revêtait ce quart de finale aller aux yeux de l’état major parisien, il n’est pas certain que le vent n’ait pas tourné.