Juventus-City, deux géants qui n'y arrivent pas en C1 mais pour des raisons différentes

La Juventus et Manchester City ont un point commun : avant de retrouver mardi les huitièmes de finale de la Ligue des champions, le champion d'Italie et celui d'Angleterre peinent à confirmer leurs excellents résultats domestiques sur la scène européenne. City, qui retrouve comme la saison passée le Barça en huitièmes de finale, n'a jamais dépassé ce stade. La Juve, opposée au Borussia Dortmund, impressionne aussi beaucoup moins en C1, où elle n'a atteint qu'une seule fois les quarts depuis 2006. Les raisons sont multiples. Et elles ne sont surtout pas identiques pour l'un et l'autre.

En Serie A, les succès de la Juventus ont été bâtis notamment grâce à son fameux 3-5-2. Ce système a permis à Antonio Conte d'asseoir la suprématie de la Vieille Dame sur la scène nationale. En Europe, la recette ne fonctionne pas. Rares sont les formations à être allées loin en Ligue des champions avec ce schéma. Qu'importe, la Juve s'est longtemps entêtée et s'en est mordu les doigts. Si Antonio Conte a quitté le banc bianconero, Massimiliano Allegri a d'ailleurs poursuivi avec ce système cette saison avant de prendre un virage ces derniers mois en repassant à quatre derrière, à l'image de son 4-3-1-2 de ce week-end. Un lifting indispensable pour exister en Europe ?

Quid de Manchester City ? Les Citizens évoluent presque toujours avec une défense à quatre.  En Europe, mais aussi en Premier League.

La Juve possède des buteurs de renom, Carlos Tévez en tête. Et pourtant, ses attaquants ne parviennent pas à se muer en serial-buteur en Ligue des champions. On parle pourtant là de ce genre de joueur qui permet à une équipe de rêver en grand sur la scène européenne. La saison passée, le meilleur buteur de la Juve en C1 était ainsi... Arturo Vidal, le milieu de terrain chilien (5 buts). Et en 2012-13, il s'agissait de Fabio Quagliarella (4 buts). Sans but en Coupe d'Europe pendant cinq ans, Tévez a enfin mis fin à sa disette cette saison (3 buts en C1). Mais il n'a frappé que contre Malmö…

Quid de Manchester City ? City est armé dans ce secteur avec notamment Sergio Agüero, auteur de six buts la saison passée en C1 et de cinq lors de cet exercice.

Voilà quatre saisons que la Juventus domine la Serie A. Elle est même un peu trop seule dans son Championnat, où les Bianconeri comptent déjà neuf longueurs d'avance sur la Roma. La formation turisoise possède une marge sur ses concurrents. Trop ? Peut-être bien. Les coéquipiers de Paul Pogba n'ont que trop rarement l'obligation de se surpasser pour dominer leur adversaire. Or, en C1, chaque match est un combat et la moindre erreur peut coûter cher. La Juve, à certain moment trop attentiste ou trop longue à se mettre dans le match, en a fait les frais.

Quid de Manchester City ? Sur certaines rencontres, et même si ce n'est pas forcément au début de la rencontre, Manchester City connait également des petits moments de flottement coupables. Et pourtant, il y a des chocs en Premier League…

Un des problèmes de Manchester City est que l'expérience ne s'achète pas à coup de millions. Or, City l'a appris à ses dépens la saison passée face au Barça : les joutes européennes n'ont pas la même saveur que des chocs de Premier League. Si le club mancunien a pu recruter des joueurs de talent grâce à l'argent du Cheikh Mansour, l'expérience collective en Europe, ce vécu en commun si précieux a longtemps fait défaut au champion d'Angleterre, qui atteint le top 16 européen pour la deuxième fois seulement et n'a redécouvert la C1 qu'en 2011 après un bref premier passage il y a plus de 40 ans.

Quid de la Juventus ? Un quart de finale en 2012-13, une présence régulière dans le dernier tableau de 2003 à 2009 et 2 C1 à son palmarès (1985, 1996) : la Juve sait de quoi on parle, même si son effectif actuel est peu expérimenté.

Manque d'expérience oblige, Manchester City paye son faible indice UEFA. Ce dernier est calculé sur les résultats des clubs lors cinq dernières saisons et est utilisé pour la répartition des chapeaux. Partant de très loin, City, encore dans le pot 2 cette saison, n'a du coup jamais été épargné par le tirage et s'est coltiné des poules très compliquées dès la première phase : Bayern Munich, AS Roma, CSKA Moscou cette saison, Bayern Munich, Naples et Villarreal en 2011-12 ou encore Real Madrid, Borussia Dortmund et l'Ajax Amsterdam en 2012-13. Ça n'aide pas pour faire ses gammes, sortir des poules ou encore s'offrir un huitième de finale abordable…

Quid de la Juventus ? Si la Juve a payé son absence de Coupe d'Europe en 2011-12, le club turinois s'en tire encore assez bien et n'est descendue qu'une fois dans le chapeau 3 ces dernières saisons (2012-13).