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Ligue des Champions 2014: Bonne nouvelle pour Lille, le Grasshopper n'est plus le même qu'en 2013

Polo Breitner

Mis à jour 30/07/2014 à 11:54 GMT+2

Adversaire du LOSC au tour préliminaire de la lucrative Ligue des champions, le vice-champion de Suisse se présente dans une configuration bien moins intéressante que celle de l’année dernière contre l’Olympique Lyonnais. En cause notamment, une restructuration qui pèse sur le club depuis quelques années.

Grasshopper Zurich - Polo

Crédit: Eurosport

Second de la Raiffeisen Super League depuis deux saisons maintenant, menaçant à plusieurs reprises la suprématie nationale du FC Bâle au passage, victorieux de la Coupe de Suisse en 2013, le GCZ semblait être le type de projet qui fonctionne bien dans le monde du football. Il était symbolisé par une équipe qui vaut plus que son supposé petit rôle d’outsider, comme l’avaient démontré, l’exercice précédent, les rencontres de qualification européenne contre l’Olympique lyonnais et la Fiorentina. Merci le tirage au sort ! Malheureusement, la réalité économique rattrape le club suisse et les phases de transition continuent de plus belle. Ce qui pourrait bien profiter à Lille, son adversaire au troisième tour préliminaire de la Ligue des champions, dont le match aller sera disputé mercredi (19h00).

Une défaite dans le "Stadtderby" pour commencer, puis une deuxième…

Premier match de la saison pour le Grasshopper face au FC Zürich et un zéro pointé (défaite 0-1). Alors, bien évidemment, perdre en ouverture du championnat n’est pas bien grave, les organismes sont encore en mode préparation, les automatismes aussi. Mais le niveau technique des Sauterelles aura été plus que moyen. Tout cela n’a pu être compensé par un affect pourtant bien présent avant la rencontre : "c’est très important pour les deux clubs d’être le numéro un de la ville", affirmait même le coach Michael Skibbe avant l’opposition contre le rival local.
La seule véritable surprise est provenue du nouveau schéma de jeu du coach allemand : un 3-4-3 ou 3-4-2-1, comme on veut. Une innovation qui n’a pas duré longtemps, ou qui n’a pas convaincu tout simplement puisque ce week-end, la formation évoluait dans un 4-3-3 plus classique sans pour autant rassurer. Les vingt premières minutes contre Thoune furent même pitoyables : défense lourde (Grichting fait bien ses 35 ans), joueurs empâtés (le marquage !), expulsion et même un penalty raté, furent au menu pour une deuxième défaite, bien indigeste, d’affilée (2-3). Force est de constater que le GCZ a du retard à l’allumage et que la supposée avance dans la préparation estivale est bien relative.
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Michael Skibbe, entraîneur du Grasshopper Zurich.

Crédit: Panoramic

Une baisse de qualité de l’effectif

Dans cette transition en profondeur qui ne dit pas son nom, le niveau moyen de l’équipe n’a pas augmenté. Pire, il a régressé depuis la double confrontation contre le club de Jean-Michel Aulas la saison passée. L’ancien international suisse, aujourd’hui sous le drapeau de la Bosnie-Herzégovine, présent au Brésil cet été, Izet Hajrovic, n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. L’ailier a été transféré lors du dernier mercato hivernal contre 3,5 millions d’euros à Galatasaray. Une situation caduque puisqu’en conflit avec le club stambouliote, le Bosnien se retrouve, six mois après, au Werder Brême. Ce dernier a pu s’engager, libre de tout engagement, chez les Werderaner à cause de salaires impayés et au conflit que cela a engendré. Du côté des Sauterelles, elles n’ont toujours pas vu un brin de récolte aux dernières nouvelles. L’indemnité du transfert n’a toujours pas été réglée…
Mais ce n’est pas tout. L’excellent portier Roman Bürki, gardien numéro 3 de la Nati à la Coupe du monde, a rejoint la Bundesliga et le SC Fribourg. Le duel à distance avec Yann Sommer (Borussia Mönchengladbach) et Diego Benaglio (VfL Wolfsburg) va nous valoir une "guerre des goals" qui profitera au championnat allemand, non pas à la Raiffeisen Super League. Son remplaçant, l’international iranien Daniel Davari, n’a pas eu la main bien ferme sur le but encaissé dans le derby de Zürich. Déjà qu’il était considéré, l’exercice passé, comme l’un des moins bons gardiens de Buli, l’Eintracht Braunschweig ne pouvant éviter la relégation. Sans oublier l’international albanais Shkelzen Gashi, parti renforcer la référence domestique bâloise. Le milieu offensif était, tout simplement, le meilleur buteur de la RSL version 2013-2014, avec 19 réalisations.
Déjà l’année dernière, le coach Michael Skibbe se plaignait de ne pas posséder un véritable numéro 9. Un manque rédhibitoire. Or la "perle rare" ne débarqua au Letzigrund qu’au mois de février 2014 : Munas Dabbur, jeune international israélien de 22 ans. 11 buts en 17 matches de RSL depuis son arrivée. Enfin pour être complet, on notera deux autres nouvelles têtes, celle de l’éternel espoir du football allemand, Alexander Merkel, prêté par l’Udinese, ainsi que celle du Français Yoric Ravet. L’ancien Stéphanois, en provenance de Lausanne, aura à cœur, à 24 ans, de passer un cap professionnel.

Le Grasshopper ne publie pas ses comptes

"Mon boulot, c’est de réveiller la faim de succès chez le Grashopper". Cette phrase date de fin mai 2013, c’était avant la finale de Coupe de Suisse, que les Sauterelles avaient finalement remportée contre Bâle. Une profession de foi prononcée par André Dosé, président du GCZ. Enfin "ex", puisqu’il est parti à la fin de l’année calendaire. L’objectif, alors, était de finir régulièrement dans le trio de tête du championnat helvète. De grandir petit à petit et de devenir une forme de référence, une marque de fabrique.
Malheureusement, les désirs des uns ne sont pas forcément ceux des autres et le refus des citoyens de Zürich à l’encontre de la construction d’un nouveau stade, où les deux équipes citadines devaient évoluer, en a refroidi plus d’un. Les projets de développement sont encore dans les cartons. Quant à l’avertissement lancé en avril 2014 par la SFL, notre LFP national, de ne pas accorder, en première instance, la licence 2014-2015, cela montre bien que le GCZ est encore dans une période de restructuration très importante et que les objectifs ne sont pas immédiats. Certes, mais comme aimait aussi à le rappeler John Maynard Keynes, nous pourrions rétorquer : "à longterme, nous serons tous morts."
A combien se monte le budget du club d’ailleurs ? Personne ne le connait sauf les responsables. Tout du moins il n’est pas officiel. Et tout le monde sait bien que sans certains mécènes, le club connaîtrait des difficultés pour survivre. On se contentera donc du "budget pour l’année à venir est assuré", slogan bien diplomatique de Stephan Anliker, le successeur d’André Dosé, et donateur émérite bien connu du GCZ. Et si l’on n’est pas content, eh bien nous pouvons toujours revoir le film d’Yves Boisset, "Espion, lève-toi." Plus personne ne viendra nous réveiller.
Domine donc un étrange sentiment. Mais alors que l’opposition, en 2013, contre Lyon m’inspirait une certaine crainte, laquelle s’est vérifiée, celle à venir contre les Dogues lillois me laisse pantois. Une qualification des Sauterelles relèverait d’une vision extra-lucide. Mon regard aura sans doute été vicié par la vue des deux premières rencontres de Raiffeisen Super League, bien décevantes.
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FOOTBALL - 2013/2014 - Grasshopper-Lyon - Lang

Crédit: Panoramic

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