Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Entre Zidane et Simeone, c'est d'abord un duel de meneurs d'hommes

Vincent Bregevin

Mis à jour 28/05/2016 à 17:25 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – La finale entre le Real et l'Atlético, c'est aussi un match entre deux meneurs d'hommes, Zinédine Zidane et Diego Simeone. Dans des styles différents, le Français et l'Argentin sont parvenus à faire l'unanimité à la tête de leurs équipes respectives.

Zinédine Zidane (Trainer von Real Madrid) und Diego Simeone (Trainer von Atlético Madrid)

Crédit: AFP

Joueurs, ils étaient déjà bien différents. C'était même facile de les opposer. D'un côté, Zinédine Zidane, le génial meneur de jeu. Et de l'autre, Diego Simeone, l'infatigable récupérateur. Les deux hommes se sont souvent retrouvés face à face du temps où le Français portait les couleurs de la Juventus, et l'Argentin celles de l'Inter, puis de la Lazio. Leur duel valait le coup d'œil. Ne serait-ce que pour l'opposition de style.
Mais pas seulement. Zidane et Simeone avaient aussi, déjà, cette capacité à fédérer une équipe derrière eux. Avec des rôles différents. Celui de leader technique pour le premier, de taulier à la grinta communicative pour le second. Mais les deux savaient donner une confiance extrême aux joueurs qui les entouraient sur le terrain, chacun à leur manière. Sur le banc, au moment de leurs retrouvailles pour un duel qui déterminera l'identité du nouveau champion d'Europe des clubs, les choses n'ont pas vraiment changé.

L'aura de Zidane

Un grand joueur ne fait pas forcément un grand entraîneur. Mais si Zidane réalise six premiers mois tonitruants sur le banc du Real, il le doit beaucoup à son passé de joueur. Déjà parce qu'il était particulièrement représentatif de l'institution merengue du temps où il en était l'un des Galactiques. Son but extraordinaire face à Leverkusen en finale de la Ligue des champions 2002, synonyme de neuvième titre européen pour le Maison Blanche, l'a propulsé au rang d'icône intemporelle du Real Madrid.
picture

La volée de Zinédine Zidane face à Leverkusen - 2002

Crédit: AFP

C'est en grande partie ce qui a permis Zidane de fédérer son groupe dans un contexte délicat, après avoir remplacé Rafael Benitez en cours de saison, et alors qu'il n'avait jamais été entraîneur d'une équipe première jusqu'ici. "Le grand joueur qu'il était est encore présent derrière l'entraîneur, témoigne le capitaine madrilène Sergio Ramos sur le site de l'UEFA. On essaie de mettre en place les idées qu'il nous offre avec sa vision de joueur, et il est en train de devenir un véritable entraîneur. Il arrive à tirer le meilleur de chaque joueur à une étape cruciale de la saison."
Savoir tirer le meilleur de ses éléments, d'une manière ou d'une autre, c'est l'une des principales qualités d'un meneur d'homme. Zidane y est parvenu jusqu'ici sans forcément faire évoluer sa personnalité toute en retenue, en humilité. S'il ne ménage pas ses encouragements en cours de match, le Français est quand même nettement moins démonstratif que Simeone dans ce domaine. S'il a manifestement cette capacité à faire l'unanimité au sein de son groupe, c'est surtout sur l'aura qu'il dégage. Même du banc de touche.
picture

La joie de Sergio Ramos, Cristiano Ronaldo et Zinédine Zidane après l'ouverture du score du Real Madrid sur le terrain de l'AS Rome.

Crédit: AFP

La grinta de Simeone

"Sur le terrain, il te tuait, il te mordait les mollets. L'Atletico d'aujourd'hui reflète un peu sa manière de penser". Ces mots viennent du fils de Diego Simeone, Giovanni, actuellement joueur de Banfield en Argentine. Et ils résument parfaitement l'impression générale, tant le style de jeu du club rojiblanco rappelle celui de son entraîneur. Quand il était joueur, Simeone ne lâchait rien ni personne. Comme un chien enragé. Cette grinta qui le caractérisait tant à l'époque, El Cholo a su la transmettre à ses joueurs depuis qu'il s'est assis sur le banc de l'Atlético.
picture

Diego Simeone avec l'Argentine - 1997

Crédit: Panoramic

Il n'y a pas que la gestuelle, même si le technicien argentin est assez communicatif dans son genre. Il ne tient jamais en place, il ne cesse d'encourager ses hommes et d'haranguer la foule pour pousser son équipe vers la victoire. En cela, il est une source de motivation constante pour ses joueurs. Car il les pousse inlassablement à dépasser leurs limites, qu'elles soient physiques ou mentales. En match comme lors des entraînements. Son exigence et sa détermination transpirent à chaque instant à travers ses joueurs.
C'est en inculquant ces valeurs de discipline, de travail et de combativité qu'il a gagné le respect indéfectible de ses hommes. "Pour nous, il est comme un dieu, explique l'ancien Lyonnais Tiago. Il est arrivé et il a tout changé. Ce qu'il nous a dit s'est réalisé. On le suit et s'il nous dit de sauter du pont, on le fait." Dans un style bien différent de celui de Zidane, Simeone a lui aussi rallié tout le monde à sa cause chez les Colchoneros. En attendant un titre de champion d'Europe qui consacrerait aussi sas qualités exceptionnelles de meneur d'hommes.
picture

Diego Simeone et Zinedine Zidane lors de Real-Atlético

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article