Barça - PSG (6-1) : Comme ses joueurs, Emery s’est totalement manqué au Camp Nou

Difficile de lui jeter la pierre. Ses joueurs portent clairement une large responsabilité dans la déroute hors-norme (6-1) concédée au Camp Nou. Mais cette humiliation restera marquée dans son CV en lettres majuscules. Et Unai Emery, logiquement encensé après le match aller où il avait dominé tactiquement Luis Enrique, n'est forcément pas exempt de tous reproches. Lui aussi est coupable après ce revers mémorable. Plusieurs points laissent ainsi perplexes autour de la gestion du technicien parisien.

"A peine le match entamé, nous étions tous derrière. On savait qu’on allait être mis en difficulté, mais de cette manière-là… Encore une fois, ce n’était pas la consigne !" A l'instar d'Adrien Rabiot, les joueurs du PSG ont défendu leur coach. L'idée n'était pas de rester bas et de subir les assauts du Barça. Il n'empêche, force est de constater qu'Emery n'a pas su insuffler la mentalité nécessaire à ses protégés.

Contrairement au match aller, les Parisiens n'ont pas abordé cette rencontre comme ils auraient dû. Avec la "rage" requise, comme le confirme Rabiot. A l'inverse, ils ont semblé fébriles et ont eu le ballon qui leur brûlait les pieds. Si ce PSG manque de leaders sur le terrain, l'entraîneur doit aussi savoir préparer ses joueurs sur le plan mental. Et de ce côté-là, Emery a clairement failli.

A l'aller, sa préparation du match avait été exemplaire. A contrario, ce retour a échappé à Emery. Luis Enrique a cette fois pris sa revanche. Et dans les grandes largeurs. Si ses joueurs ont notamment pris le dessus dans l'envie, l'entraîneur catalan a également su faire évoluer sa tactique. Depuis le match aller, il avait changé son fusil d'épaule et travaillait un 3-3-1-3. Ça a porté ses fruits.

Le surnombre dans l’entrejeu a permis aux Barcelonais d'imposer un pressing sur les milieux parisiens. Et sur les côtés, les latéraux du champion de France ont été étouffés. Ainsi, le plan de relance du PSG a finalement été très flou. Ça a été l'un des symboles de ce fiasco parisien. Unai Emery n'a pas su répondre à cette évolution tactique des Catalans. Une évolution initiée pourtant depuis quelques rencontres.

On ne va pas revenir là sur le onze de départ. Bien sûr, certains auraient bien voulu revoir Presnel Kimpembe, qui avait été impérial à l'aller. Mais dans l'ensemble, presque tout le monde aurait aligné une formation très proche de celle qui a débuté. En revanche, Unai Emery n'a pas su trouver les solutions en cours de rencontre pour faire réagir un PSG inerte. Notamment avec ses changements.

Si l'entrée d'Angel Di Maria, à la place d’un Lucas inutile, a apporté un peu petit plus, le choix de remplacer Julian Draxler par Serge Aurier (75e) a envoyé un mauvais message, alors que Paris était encore largement qualifié (3-1 à ce moment-là). Le PSG acceptait alors clairement de subir. Et que dire de l’entrée de Grzegorz Krychowiak pour Thomas Meunier à la 90e+3 ? A part pour gagner du temps, à quoi cela pouvait-il bien servir, si ce n’est à désorganiser son équipe ? Au final, un joueur comme Javier Pastore, qui aurait pu aider le PSG à tenir davantage le ballon en fin de match, est resté sur le banc. Après coup, c'est facile à dire. Mais Emery s'est complètement manqué.