45 Ligues des champions à zéro : Liverpool a un énorme déficit d'expérience à combler sur le Real

Du haut de ses cinq titres en Ligue des champions, Liverpool a beau être un géant du Vieux Continent, il n'aura pas l'air bien grand face au Real Madrid et ses 12 sacres en C1. Aussi fou que cela puisse paraître, les Reds souffriront d'un gigantesque déficit d'expérience en finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes, samedi soir (20h45). Dans un passé récent encore plus que dans toute l'histoire, la Casa Blanca a creusé un écart considérable sur ses rivaux en général, et sur le club de la Mersey en particulier.

Un chiffre met en exergue le gouffre qui sépare les deux équipes. Individuellement, les 24 joueurs retenus par Zinedine Zidane pour disputer le match de l'année cumulent 45 titres en Ligue des champions. Les Reds ? Zéro. Joueur du Bayern Munich lorsque le Rekordmeister avait décroché la timbale en 2013, Emre Can n'avait pas disputé la moindre minute de jeu dans la compétition et n'a donc pas ajouté cette ligne à son palmarès.

"Bien sûr que les Madrilènes ont plus d'expérience que nous et qu'elle est importante, dans la vie comme dans le football, a concédé Jürgen Klopp en conférence de presse. Avoir du vécu est un avantage". Les coéquipiers de Sergio Ramos en ont à revendre. Ils sont double tenants du titre et tous les joueurs du onze type ont été sacrés au moins deux fois.

Ils en dégagent même une sérénité hors-norme : "Nous, nous n'avons pas l'expérience positive d'une équipe qui a joué et gagné les deux dernières finales de Ligue des champions, a rappelé le coach de Liverpool. Nous ne sommes pas ensemble depuis aussi longtemps qu'eux. En tant que groupe, ils sont très forts".

Et si cette force-là avait une faille ? Depuis la performance d'un autre temps du Bayern Munich, entre 1974 et 1976, aucune équipe n'est parvenue à s'offrir le triplé. Pas même les écuries restées dans la mémoire collective, du Milan de Sacchi au Barça de Guardiola. Un tas d'explications avait alors pu justifier ces "échecs", dont l'une s'apparentait à l'aspect psychologique plus qu'au défi technique. Car banaliser l'exploit conduit aussi à aborder le prochain sans la même implication.

Puisque le football est ce qu'il est, Liverpool devra guetter le moindre excès de confiance madrilène. Parce que les Anglais ont les armes pour en profiter. "Leur expérience peut être compensé avec de l'envie, de la préparation, de l'attitude et une éthique de travail, a détaillé Klopp. C'est ce que j'aime dans ce sport". C'est ce qu'on aime aussi.