Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Non, la L1 ne plombe pas le PSG (il le fait très bien tout seul)

Maxime Dupuis

Mis à jour 07/03/2018 à 18:21 GMT+1

Alors comme ça, la Ligue 1 et sa faiblesse supposée serait possiblement responsable des maux européens parisiens ? Un peu gros pour être crédible. Cette saison, comme les précédentes, le Paris Saint-Germain est avant tout handicapé par ses propres choix et la construction d’une équipe qui a été bâtie pour briller et manque encore cruellement de caractère. Les années passent, le constat subsiste.

Aréola au sol, comme le PSG

Crédit: Getty Images

D'ici quelques semaines, le Paris Saint-Germain aura décroché le septième titre de champion de France de son histoire. La belle affaire. Avant ça, il aura possiblement remporté une nouvelle Coupe de la Ligue. Bien. Et, cerise sur le gâteau, il a de fortes chances de glaner une quatrième Coupe de France d'affilée. Bravo. Tout ça après avoir conquis le Trophée des Champions l'été dernier. Carton plein hexagonal. Et zéro pointé continental. Comme toujours depuis que QSI a posé ses valises dans la capitale.
Mardi soir, le PSG a, comme l'an passé, laissé s'envoler ses espoirs de conquête européenne face à un géant d'Espagne. Cette fois, pas de "remontada". Pas d'émotion. Aucun frisson. Mais un renoncement. Paris a plié sans livrer le combat que l'événement et ses supporters - au niveau - méritaient. Comme en 2016, Paris ne verra même pas le printemps européen. Un aveu d'échec patent pour une équipe qui avait dépensé sans compter l'été dernier.
picture

PSG

Crédit: Getty Images

L’arme atomique contre la fourmi

Mettre l'Hexagone au pas avec Neymar et Mbappé en renfort, c'est comme écraser une fourmi avec l'arme atomique. C'est efficace et imparable. Mais ça s'arrête là. Le PSG est un géant au pied duquel la Ligue 1 tente d’exister et ne peut lutter. Sur la durée, il s'entend. Parce que Monaco a prouvé le contraire l'an passé en terrassant l’ogre lors d'une parenthèse qui en portait bien le nom. Cette saison, Paris a repris sa marche écrasante sur le Championnat de France, face à des équipes parfois résignées, d'autres fois admiratives, mais toujours - ou presque - dans l'incapacité de lutter et donner à Paris ce dont il aurait besoin pour préparer ses joutes continentales. A savoir, des combats dignes de ce nom.
Faut-il pour autant blâmer la Ligue 1 pour les échecs répétés du PSG ? Evidemment, non. Les 19 autres clubs de l'Hexagone ne sont pas des sparring-partners du club de la capitale. On leur demande de défendre leurs intérêts et c’est déjà beaucoup. De toute manière, ceux qui se sont hissés au niveau de Paris ces derniers mois - Marseille au Vélodrome ou Lyon au Groupama Stadium - n'ont pas réussi à ouvrir les yeux d'un PSG aveuglé par ses cartons stratosphériques du premier tour de la C1 et autres 8-0 face à Dijon. Aussi, prenez le Bayern Munich ou les cadors espagnols. Ils marchent régulièrement sur leurs concurrents domestiques. Cela ne les empêche pas de sortir le grand jeu quand il le faut. Parce qu'ils possèdent ce caractère essentiel aux plus hautes conquêtes.
Le Paris Saint-Germain a un autre problème qu'une Ligue 1 loin de ses standards financiers. Le problème de Paris, c'est lui-même. C'est qu'il est bâti à l'envers depuis le début. QSI est depuis sa prise de pouvoir obsédé par le beau, le football qui brille, parfois bling-bling, celui qui se vend et porte en son sein un pouvoir marketing certain. Or, il n’est d’ingrédient plus vendeur que les hautes conquêtes. De Manchester City au Real Madrid, en passant par Barcelone l'an passé, Paris a exposé à la face de l'Europe les mêmes défauts et les mêmes carences : cette équipe n'est pas taillée pour le combat ni pour se faire mal.
picture

Mbappé

Crédit: Imago

Une équipe de confort

C'était aussi clair au Camp Nou que mardi au Parc des Princes : quand il faut revêtir le bleu de chauffe et mettre de l'intensité, ce PSG-là - du banc au terrain - ne sait pas faire et imagine, ne serait-ce qu'inconsciemment, que son talent ballon au pied va suffire. Or, c'est faux. Ça ne suffit jamais sur les hauteurs. Hormis si vous vous appelez Brésil 1970, il faut posséder quelque chose de plus profond pour tutoyer les étoiles. De la grinta, de la hargne, des cojones, appelez ça comme vous voulez…
Pour gagner des Coupes d'Europe, il faut savoir tirer la sonnette d'alarme et sortir de sa zone confort quand les événements le dictent. Paris est aujourd'hui une équipe de confort qui sait à peu près tout faire quand tout va bien. Et plus grand-chose quand on la bouscule. Les joueurs en sont responsables, c’est une évidence. Certains, tels Adrien Rabiot et sa saillie dijonnaise, le disent tout haut. Le constat est-il partagé en haut lieu par ceux qui ont bâti cette équipe, été après été en répétant les mêmes erreurs ? C'est moins évident.
Si l'état-major du PSG en était convaincu, Neymar et Mbappé ne seraient peut-être pas arrivés le même été. La direction sportive aurait peut-être visé un grand défenseur central, capable de remonter les bretelles de ses troupes quand celles-ci perdent pied. Peut-être que le PSG se serait aussi offert un autre cadeau : une belle sentinelle toute neuve. Ç’aurait coûté cher, certes. Mais Paris en avait les moyens. Manquait plus que les idées.
picture

Emery, un silence qui en dit long

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité