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Ligue des champions : Horizons incertains, permis de rêver et de détrôner le Bayern ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 19/10/2020 à 19:30 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Mardi, la C1 2020/2021 ouvre ses portes sur une édition qui ne ressemblera à aucune autre. Si le Bayern s’avance sur la ligne de départ comme l’immense favori à sa propre succession, les temps qui courent et les deux dernières saisons laissent imaginer qu’il reste un peu de place pour la meute. Pas énormément, certes. Mais un peu quand même. Et c’est déjà beaucoup.

La Coupe d'Europe des clubs champions

Crédit: Getty Images

La dernière fois qu'on a vu ses grandes oreilles, elle était fermement agrippée et énergiquement agitée par un gaillard de 193 centimètres, tout à sa joie d'avoir pu s'en emparer. Au cœur d'un été lisboète dont on a connu des versions plus heureuses et plus festives, Manuel Neuer était ravi comme jamais de renouer avec une vieille connaissance, qu'il n'avait plus croisée depuis sept ans. Autant dire une éternité. Une éternité, c'est aussi ce qui nous sépare de l'année 2019, quand le monde tournait encore rond. Ou à peu près.
2019 et 2020 n'ont pas grand-chose à voir, et il n'est pas nécessaire de poser ne serait-ce qu'un orteil sur un terrain de football pour s'en rendre compte. Même avec le recul nécessaire à l’exercice, il sera difficile de classer 2020 parmi les millésimes d'un siècle par ailleurs bien mal débuté. Pourtant, 2019 et 2020 partagent deux ou trois petits points communs de nature à prouver que tout n’est pas perdu. Que rien n'est pas forcément gravé dans le marbre.
Si Liverpool et le Bayern ont remporté les deux dernières C1 mises en jeu, portant leur total à 6 victoires chacun - une altitude que le football français aura bien du mal à tutoyer avant le XXIVe ou XXVe siècle, surtout avec des finances aussi incertaines qu’aujourd’hui -, et récolté les lauriers et cotillons qui vont de pair, il ne vous aura pas échappé que les deux malheureux finalistes étaient deux novices : Tottenham et, évidemment, le Paris Saint-Germain.
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Nouvelles (rares) têtes

Des nouvelles têtes - à défaut d’un nouveau vainqueur -, cela faisait belle lurette qu'on n'en avait pas vu autant. Déjà, pour retrouver trace d'un novice finaliste, il faut changer de décennie et remonter à 2008, et Chelsea, ou 2004, avec Monaco. Avant ça, il y avait eu le Bayer Leverkusen (2002) ou Valence (2000). Tous avaient baissé pavillon lors de leur première apparition. Valence avait même poussé le "luxe" jusqu'à laisser filer le Graal une nouvelle fois, douze mois plus tard. Monaco et le Bayer n'ont jamais retrouvé le chemin de ces cimes. Seul Chelsea, armé de Roberto Di Matteo et ses grognards, faisant exception à la règle.
En 2019 et 2020, Tottenham et le Paris Saint-Germain furent également les têtes de pont d'éditions où la logique ne fut respectée que sur la toute dernière ligne droite. Parce qu’avant, les "petits" avaient bougé les "gros" comme rarement ces derniers temps. Souvenez-vous de l'Ajax Amsterdam, qu'on aura grand plaisir à revoir face à Liverpool dès mercredi - même loin de la finale rêvée de 2019, celle-là même que Lucas était venue ravir sur le fil aux Amstellodamois. Souvenez-vous aussi du RB Leipzig, de l'Olympique Lyonnais, invités surprises des demies de Lisbonne en août, de l'Atalanta Bergame aussi, passée à un Choupo près du dernier carré. Bref, si le point final a ressemblé à tous les autres, la Ligue des champions s'est écrite d'une encre différente ces derniers temps.
Quid de 2020/2021 ? Même si on attend (ou que l’on espère, c’est selon) qu’elles se fassent une nouvelle fois secouer, les têtes qui dépassent sont toujours les mêmes. La même, pour être à tout fait précis. Parce que, sur la ligne de départ, le Bayern Munich ressemble à un épouvantail. Le club allemand peut aligner deux onze de top niveau et ils ne sont pas tant que ça à pouvoir s'en targuer sur le vieux continent, même des plus fortunés que les Bavarois. Demandez donc aux deux cadors espagnols, longtemps favoris naturels au sacre printanier, et dont on a bien du mal à imaginer mieux que deux outsiders cette saison. Le Real Madrid, vainqueur de quatre des C1 mises en jeu depuis sept ans, et le FC Barcelone, en reconquête permanente, apparaissent bien en retrait. Mais, comme le dit le poncif, les Coupes d'Europe ne se gagnent pas maintenant, mais au printemps. Et c'est une excellente nouvelle pour eux.
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Vingt-quatre ans, c’est long

Patienter jusqu'à un printemps radieux, Manchester City ne demande que ça. Pep Guardiola - en fin de bail dans le nord de l'Angleterre - doit se dire que c'est maintenant ou jamais avec ses gars en bleu ciel. Dix ans après son magistral triomphe de Wembley avec Barcelone, ça aurait de la gueule. L'année du retour de Manchester United sur la grande scène, aussi… Cristiano Ronaldo attend depuis moins longtemps que Pep Guardiola. Mais à l'échelle du numéro 7 portugais, nourri à la C1, deux ans ressemblent à une éternité. La Juve l'a fait venir pour ça. La Vieille Dame a beau être éternelle, elle s’impatiente tout de même depuis 1996.
Vingt-quatre ans, c'est aussi ce qui sépare le football français de sa dernière victoire sur le front européen. Le PSG décrochait alors feue-la Coupe des Coupes. L'OM, qui avait gagné la plus belle trois ans auparavant, était sur le chemin de la rédemption. Rennes terminait au chaud sa deuxième saison de suite en D1. Pas le même paysage. Dès mardi, le football français comptera sur eux, Parisiens, Marseillais et Rennais, pour retrouver le sourire. Parce que les temps sont durs. Comme rarement. Du PSG, on attend une confirmation. Et qui dit confirmation dit "vous savez quoi…" De l'OM et de Rennes, on attend qu'ils soient au niveau, tout simplement. Qui dit au niveau dit droit de rêver. Dans des stades qui sonnent creux, certes. Mais rêver, quand même. En ces temps incertains, c’est déjà beaucoup.
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