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Avant Sporting Lisbonne - Manchester City : Pep Guardiola et le retour de l'apprenti sorcier de la C1 ?

Martin Mosnier

Publié 15/02/2022 à 00:05 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Alors que Manchester City démarre sa phase à élimination directe face au Sporting Lisbonne ce mardi, Pep Guardiola court depuis 11 ans après un nouveau sacre en Ligue des champions. Si son équipe est souvent favorite, le Catalan, miné par ses expériences baroques et ses choix irrationnels, n'y arrive plus. Retour sur des échecs dont il est le principal responsable.

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La Ligue des champions a très vite installé Pep Guardiola parmi les grandes références du siècle mais, depuis quelques années désormais, elle abîme son image et écorne son héritage. Alors que City démarre dans la peau de favori (avec le Bayern Munich) son tableau final face au Sporting ce mardi, Guardiola va-t-il retrouver la clé de cette compétition qu'il a remportée deux fois lors de ses quatre premières années sur un banc sans jamais y parvenir une troisième fois depuis onze ans ? Au printemps dernier, enfin, les Citizens, sous sa direction, ont atteint la finale mais comme pour mieux se désintégrer face à Chelsea. Une finale comme un résumé de tout ce qui échappe au génial catalan depuis qu'il a pris les rênes de City.
En résumé, Manchester, fort de dépenses pharaoniques et de parcours glorieux en championnat, est toujours favori mais tombe souvent, pour ne pas dire systématiquement, dans le piège tendu par son propre entraîneur. Car, en Europe, Guardiola, à force de trop se triturer les méninges et de chasser la formule parfaite, casse son propre jouet. Il ne parvient pas à mettre de l'ordre dans ses idées et à force de jouer aux apprentis sorciers, se prend les pieds dans le tapis. Ses cinq éliminations ont terni son bilan à City parce qu'à chaque fois, sa part de responsabilité est immense.
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Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

  • 2017 : 8e de finale contre Monaco - Pas de Touré, pas de quart
Au retour, Pep Guardiola se prive de Yaya Touré, son premier relanceur. Son équipe s'effondre, étouffée au milieu de terrain par le pressing de l'ASM, et perd en une demi-heure son avantage acquis à l'aller. Guardiola labellise son premier échec : "En première mi-temps, je n'ai pas été capable de convaincre mes joueurs de jouer d'une certaine façon, de les motiver, de montrer plus de personnalité."
  • 2018 : Quart de finale contre Liverpool - L'arrogance de Guardiola
A l'aller (défaite 3-0), Guardiola est trop arrogant en exposant autant ses couloirs, jusqu'à jouer quasiment sans latéral gauche. Le quart de finale est plié entre la 11e et la 30e minute.
  • 2019 : Quart de finale contre Tottenham - Delph et l'aveu de faiblesse
Trop prudent à l'aller (1-0), Guardiola, pourtant sur un nuage en championnat, paie ses choix baroques : Sané sur le banc, Fabian Delph joue ailier gauche… Titulaire quelques jours avant en Premier League, De Bruyne débute lui aussi sur le banc. Au retour, la presse anglaise n'épargne pas la composition d'équipe de Pep Guardiola après la victoire insuffisante des Citizens (4-3). "Pourquoi affronter une équipe aussi rapide que les Spurs avec Kompany, son défenseur le plus lourd, au lieu du mobile John Stones ou du collant Nicolas Otamendi ?", s'insurge le Mirror.
  • 2020 : Quart de finale contre Lyon - Le reniement ultime
Sur une manche, Covid oblige, Guardiola lance une inédite défense à trois, refuse le jeu par peur des contres lyonnais et ne titularise qu'un seul créatif au milieu, De Bruyne. Riyad Mahrez, Bernardo Silva, David Silva ou Phil Foden sont cloués sur le banc. City échoue pour la quatrième fois consécutive à atteindre les demies et Guardiola perd la bataille tactique face à Rudi Garcia.
  • 2021 : Finale contre Chelsea - Après le faux 9, le faux 6
Guardiola aligne, pour la finale, un onze dépourvu de milieu défensif, modifiant le schéma tactique qui avait tant fait souffrir le PSG en demi-finale (2-1, 2-0). "Pep Guardiola a franchi l’étroite frontière entre le génie et la folie, et a décidé qu’une finale de Ligue des champions était le moment adéquat pour réaliser une de ses expériences de professeur fou", sanctionne alors The Sun. Chelsea remporte la timbale (1-0).
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Thomas Tuchel (Chelsea) a vaincu Josep Guardiola (Manchester City)

Crédit: Getty Images

Müller : "Il ne peut pas s'empêcher d'essayer quelque chose de différent, c'est plus fort que lui"

Les années se sont suivies et Guardiola a continué d'expérimenter et de fragiliser son équipe au pire des moments. Alors pourquoi, diable, s'obstine-t-il ? La réponse la plus claire est venue de Thomas Müller. L'attaquant du Bayern a connu le Catalan qui souffrait déjà des mêmes maux en C1 quand il dirigeait le club bavarois : "Dans les matches à élimination directe, Pep est toujours déchiré entre le fait d’accorder de l’attention et de respecter les forces de l’adversaire, et garder ses convictions et un système dans lequel il croit, expliquait Müller à The Athletic. Parfois, ce qu’on doit faire n’est pas clair à 100 %. Il ne peut pas s'empêcher d'essayer quelque chose de différent, c'est plus fort que lui."
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Thomas Müller et Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

Müller sait de quoi il parle, lui qui avait été cloué sur le banc, à la surprise générale, en 2016 lors de la demi-finale aller face à l'Atlético Madrid (défaite 1-0 et élimination au retour). Deux ans plus tôt face au Real, le Bayern s'était jeté dans la gueule du loup (défaite 0-4) après une défaite (0-1) en Espagne à l'aller : "J’ai passé toute la saison à refuser d’utiliser le 4-2-4. Toute la saison j’ai dit non. Et je décide de le faire pour le match le plus important de l’année. J’ai tout fichu en l’air. Je me suis trompé. Je me suis complètement trompé. C’est une merde monumentale. La plus grosse merde de ma vie en tant que coach", décrivait Pep lui-même selon le récit de son ami Marti Perarnau paru dans un livre retraçant la première année de coach de Guardiola en Bavière.
Comme souvent en ce début d'année 2022, City domine son championnat, le plus dense et relevé du monde, et aborde le tableau final de C1 dans un fauteuil. Jusqu'au prochain coup de folie de son coach ? Ou Guardiola a-t-il fini par se raisonner ?
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