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LOSC - Chelsea (Ligue des champions/8e de finale) : Pourquoi l'exploit de Lille passe (malgré tout) par Hatem Ben Arfa

Vincent Bregevin

Mis à jour 16/03/2022 à 14:13 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Hatem Ben Arfa est loin d'être dans la forme de sa vie, à l'image d'une prestation sans saveur vendredi contre Saint-Etienne. Mais il n'en reste pas moins l'un des meilleurs arguments de Lille pour tenter de réussir l'impossible mercredi face à Chelsea (21h) en 8e de finale retour. En l'absence de Renato Sanches, il est l'un des rares Dogues capables de faire la différence.

"Chelsea peut être rayé de la carte aujourd’hui"

Il n'y a pas eu la moindre fulgurance. Aucune fantaisie dont il a le secret. Hatem Ben Arfa était à l'image de Lille vendredi dernier face à Saint-Etienne (0-0). Sans peps et sans idée. Il n'est pas parvenu à faire la différence, encore moins à se montrer décisif. Ce n'est pas vraiment une nouveauté. HBA est pour le moins discret depuis son arrivée à Lille lors du mercato d'hiver. A son actif, il y a une passe décisive lors de la déroute face au PSG (1-5). Et c'est tout. Que Gourvennec le titularise systématiquement lors des trois dernières sorties des Dogues en Ligue 1 n'y a rien changé.
Au contraire, c'est une tendance qui se confirme. Ben Arfa en est désormais à 16 titularisations consécutives en Ligue 1 sans avoir trouvé les filets, entre la fin de son expérience bordelaise et le début de son aventure lilloise. Il faut remonter au 6 décembre 2020 et le match remporté par les Girondins face à Brest (1-0) pour retrouver la trace d'un but de Ben Arfa. Il n'avait connu une telle disette qu'une seule fois dans sa carrière. C'était il y a plus de dix ans. Et elle n'annonce rien de transcendant avant le rendez-vous des Dogues avec Chelsea en Ligue des champions.

Le costume d'Ikoné

Il ne fallait pas forcément attendre des prouesses de Ben Arfa sous le maillot lillois. Il a 35 ans. Il était sans club durant les six premiers mois de la saison. Et un coup d'œil sur sa carrière suffit à le définir comme un joueur dont le point fort n'est pas la fiabilité. Mais Lille ne lui a pas donné sa chance sans raison. "On a vu dès le départ qu’il s’était bien préparé, estimait Jocelyn Gourvennec sur RMC en janvier. Il a montré des choses dès son arrivée et il est bien. C’est une arme supplémentaire et un profil que l’on n’avait pas. Il est capable d’être à la fois dans l’orientation du jeu, à la passe, mais aussi dans l’élimination. Il a tout ça et si Hatem se sent bien, il donnera beaucoup."
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Faut-il croire encore en Ben Arfa : "Tant qu'il y a Hatem, il y a de l'espoir"

L'entraîneur lillois avait particulièrement besoin d'un joueur de ce registre. Et dans l'urgence après le départ de Jonathan Ikoné à la Fiorentina lors du mercato hivernal, six mois avant le terme du contrat de l'international français avec Lille. Elle a laissé le LOSC sans son accélérateur de particules. Celui qui, par son dribble et ses changements de rythme, savait déséquilibrer la défense adverse et donner une autre dimension à l'animation offensive des Dogues. Un joueur capable de réaliser des différences individuelles pour faire basculer une rencontre sur son talent. Ikoné ne l'avait pas trop montré en L1 sur la première moitié de la saison. Mais davantage en Ligue des champions.

Le dernier argument créatif sans Sanches

Ben Arfa a endossé ce costume et il est capable de le porter. Cela ne s'est pas vu jusqu'ici mais si un joueur a la faculté de réussir des gestes impossibles, c'est bien lui. Gourvennec en a conscience. L'entraîneur lillois a pris soin de mettre HBA dans les meilleures dispositions techniques pour lui permettre d'exprimer son talent. Il lui a fait une place de choix au sein de son onze de départ, dans l'axe en soutien de Jonathan David, à son poste de prédilection. Quitte à reléguer sur le banc un joueur comme Burak Yilmaz, essentiel dans la quête du titre l'an dernier mais en perdition cette saison.
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"Le pire, c'est que Chelsea a géré comme si c’était un match de Cup"

La méforme du Turc est l'une des explications des maux chroniques de Lille en attaque. Comme les difficultés de Jonathan Bamba à retrouver son niveau de la saison passée. Dans ces conditions, Renato Sanches s'était affirmé comme le principal, sinon le seul argument pour donner de la percussion et de la créativité à un secteur offensif lillois qui en manque cruellement. Mais le Portugais, victime d'une lésion au biceps fémoral contre Saint-Etienne, sera indisponible pendant trois semaines et manquera la réception de Chelsea en Ligue des champions.

Un dernier contrepied ?

Cela laisse Ben Arfa avec d'importantes responsabilités au moment où les Dogues doivent remonter un handicap de deux buts pour réussir l'exploit face aux Blues, vainqueur à l'aller à Stamford Bridge (2-0). Si Jonathan David reste l'atout numéro un du LOSC en attaque, le Canadien est surtout attendu à la finition. C'est plutôt dans la création que le bât blesse chez les Nordistes cette saison. Elle sera essentielle pour fissurer un bloc aussi solide que celui de la formation de Thomas Tuchel, championne d'Europe en titre et vainqueure de la Coupe du monde des clubs cet hiver.
Cette créativité reposera sur les épaules de Ben Arfa. Le joueur formé à Lyon n'était pas attendu dans un tel rôle pour un enjeu aussi fort qu'un 8e de finale de Ligue des champions. Il est loin d'afficher le meilleur rendement de sa carrière. Mais il tient une opportunité exceptionnelle, peut-être la dernière, de s'illustrer aux yeux du monde entier. Ce serait un sacré contrepied, comme HBA sait si bien les enchaîner sur le terrain quand il est au sommet de son art. Il faudra qu'il le soit face à Chelsea. Ce serait une forme de miracle. Mais c'est justement tout ce dont Lille a besoin.
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