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Après PSG - Bayern Munich (0-1) : Christophe Galtier pouvait-il faire autrement ?

Cyril Morin

Mis à jour 15/02/2023 à 21:10 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS – Battu par le Bayern Munich (0-1) de Julian Nagelsmann, Christophe Galtier a semblé subir les évènements jusqu'à l'entrée de Kylian Mbappé. Le choix du coach parisien d'aligner son équipe en 4-4-2 à plat, avec notamment Warren Zaïre-Emery et Carlos Soler dans les couloirs, a donné de la cohérence défensive à sa troupe mais l'a privée de vraies idées. A-t-il eu tort ?

"La Kylian-dépendance s'installe toujours plus au PSG"

Pour le match le plus important de sa saison, Christophe Galtier a utilisé le système le plus important de sa carrière. Ce 4-4-2 compact qui a fait son succès à Saint-Etienne puis à Lille, ce bloc-équipe bas mais solidaire. Un 4-4-2 minimaliste… mais pour maximiser ses chances ? Ce mardi, Christophe Galtier a été battu dans son duel tactique à distance avec Julian Nagelsmann. Mais, à l'écouter, c'est presque résigné qu'il avait anticipé ce scénario de match en faveur du Bayern Munich mardi (0-1).
"Nous avons eu une heure de jeu difficile face à une équipe qui a eu une grosse possession de balle et nous a pressé, a-t-il reconnu en conférence de presse. On s’y attendait au vu du manque de profondeur dont nous souffrions dans notre onze de départ. Ils sont venus nous presser très haut en début de match. Ça a été très difficile. Nous aurions toutefois pu espérer avoir un peu plus d’animation sur les côtés grâce à nos latéraux".

Une feuille de match inquiétante

Traduction : les courses offensives à haute intensité étaient surtout destinées à Achraf Hakimi et Nuno Mendes dans l'idée initiale de Galtier. Le Marocain s'est rapidement blessé tandis que le Portugais a dû attendre l'entrée de Kylian Mbappé pour se montrer. Alors, tout faux Galtier ? Son 4-4-2 aura le mérite de permettre à Paris de retrouver une forme de sérénité défensive, avec un bloc bas mettant en lumière les qualités de Sergio Ramos, Danilo Pereira ou Marquinhos dans l'exercice. Il aura surtout acté le manque de joueurs Galtier-compatibles dans cet effectif parisien.
Lancer Warren Zaïre-Emery, 16 ans et novice à ce niveau, à un poste qui n'est pas le sien ressemble à un aveu d'échec pour Luis Campos, architecte d'un groupe aux limites flagrantes. Le titi parisien, sans doute pris par l'enjeu, avait surtout pour mission de bloquer les côtés bavarois, tout comme Carlos Soler côté opposé. Dans l'ensemble, ils ont accompli leur devoir mais ont aussi empêché des sorties de balle plus propres avec de l'imprécision et un déficit de placement somme toute logique.
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Warren Zaïre-Emery a souffert face au Bayern Munich

Crédit: Getty Images

Mais si Galtier a opté pour cette option, c'est sans doute qu'il n'en avait pas mille à disposition. A la vue de la feuille, qui aurait pu prétendre, Mbappé mis à part, à une place de titulaire dans le onze de départ parisien ? Pas grand monde tant les états de forme et de service des uns et des autres ressemblaient à des limites difficilement dépassables.
  • En reprise : Kimpembe, Mbappé
  • En crise de confiance : Ruiz, Vitinha, Ekitike
  • Encore tendres : Pembele, Bitshiabu, Gharbi
  • Potentiel titulaire : Bernat

Le moins pire des systèmes

Alors quoi d'autre que ce 4-4-2 avec ces joueurs disponibles pour débuter ?
- Un 4-3-3 avec Neymar et Messi en ailier et Ekitike pour fixer l'axe allemand ? L'idée a le mérite d'être séduisante mais sacrément irréaliste. Aligner les deux stars dans les couloirs, c'était abandonner ces zones en phase défensive aux Allemands, qui raffolent de ces espaces. Autant donner les clés du camion à Coman, Sané, Cancelo ou Gnabry.
- Un 3-5-2 avec Hakimi et Mendes en piston et Danilo en défense centrale puisque Kimpembe était trop court pour un choc de cette intensité - cela s'est vu sur son entrée en jeu ? Intéressant mais sans doute trop léger dans l'impact au milieu avec un duo Verratti-Vitinha qui s'est fait bouger plus d'une fois cette saison. Alors, face à Goretzka…
- Un 4-4-2 losange ? Ambitieux mais très risqué dès lors que le milieu est perforé. Vu l'activité des latéraux allemands, les milieux excentrés auraient dû couvrir la largeur, exposant l'axe. Et puis, sans attaquant à même de plonger en profondeur, l'intérêt est de suite plus limité.
Bref, ce 4-4-2 à plat ne fut pas une réussite mais ce fut sans doute le moins pire des systèmes au vu des forces en présence. L'idée de Galtier était minimaliste, certes, mais pas forcément inefficace : faire le dos rond jusqu'à l'entrée du sauveur Kylian. A quelques minutes près, le coach parisien n'était pas loin de réussir son coup. Reste ce sentiment d'infériorité, dégagée dès les compositions d'équipes. Il découle d'un fait : le Bayern est plus armé ou en tout cas plus complet que le PSG.
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Kylian Mbappé juste avant son entrée en jeu face au Bayern Munich

Crédit: Getty Images

Messi et Neymar, éternelle question

Dans cette équation, le nœud du problème vient dans l'incapacité de Messi et Neymar désormais à tenir durablement un couloir mais même à contre-presser efficacement. C'est donc avec une différence kilométrique notable que le match s'est achevé, un grand classique pour Paris en C1.
"C’est évidemment identifié, a avoué Galtier. Cependant, vous ne pouvez pas changer les caractéristiques des joueurs qui composent votre groupe cette saison. C’est comme ça. Vous avez des profils de joueurs qui reçoivent plus souvent le ballon dans les pieds et animent le jeu ensuite. Je pense notamment à Ney et Leo, qui reçoivent les ballons dans les pieds et ne font pas beaucoup de courses verticales. Il faut ensuite trouver de la verticalité une fois qu’ils ont reçu le ballon".
Tout ce qu'a amené Mbappé à son entrée. Comme quoi, à Paris, les coaches changent. Mais les problèmes structurels semblent éternels…
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Neymar et Messi ont déçu ? "Oui, mais c'était prévisible…"

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